Carlos Bianchi est l’entraîneur qui a le plus gagné la Copa Libertadores. Il l’a remporté à 4 reprises en 7 participations, tout d’abord avec Vélez en 1994, et bien sûr avec Boca Juniors en 2000, 2001 et 2003.
Dans les années 2000, il était la terreur des Brésiliens lorsqu’il était à la tête de Boca Juniors où il a mené une équipe légendaire qui régnait sur le football sud-américain. Mais son histoire ne s’arrête pas à son règne en tant qu’entraîneur, en effet, en tant que joueur, il avait un sens du but qui l’a conduit à jouer outre-Atlantique, et plus particulièrement en France. Retour sur le parcours de ce coach emblématique.
Sa carrière de joueur
Né en 1949 à Buenos Aires, Carlos Bianchi fait partie de ces hommes qui paraissent avoir toujours été chauves. Son image a toujours été marquée par une calvitie apparente et des mèches bouclées à l’arrière. Lorsqu’il a fait ses débuts en tant que professionnel avec Vélez Sarsfield en 1967 à l’âge de 18 ans, il avait encore quelque chose à coiffer. Mais on peut imaginer qu’une prophétie voulait que plus il marquerait de buts, plus il perdrait de cheveux. Et il en a marqué des buts, faisant de lui un des plus grands buteurs de l’histoire du football mondial.
Ses débuts à Vélez (1967-1973)
L’année qui a suivi ses débuts, Carlos Bianchi, que l’on surnommait Carlitos, n’était pas encore le matador qu’il allait devenir, mais faisait partie de l’équipe qui a remporté le premier titre de l’histoire de Vélez en Argentine, avec qui il a inscrit 7 buts. Omar Wehbe, auteur de 16 buts en championnat était alors la référence de l’attaque de El Fortín. Peu à peu, il a bénéficié de plus d’opportunités et a multiplié les buts aux côtés de Wehbe. En 1970, il a été le meilleur buteur du Torneo Nacional, et l’année suivante du Metropolitano.
Toujours en 1970, après la Coupe du monde au Mexique, il est convoqué pour la première fois avec la sélection argentine, mais sa carrière avec l’Albiceleste a été courte, principalement après son départ en France en 1973, après avoir marqué plus d’une centaine de buts pour Vélez.
Son arrivée en France au Stade de Reims (1973-1977)
En France, le Stade de Reims a signé Bianchi pour pallier au départ d’un autre argentin, Delio Onnis, qui est aujourd’hui encore le meilleur buteur de l’histoire du championnat de France de Première Division avec 299 buts. Onis avait rejoint Monaco et une concurrence s’est créée entre les deux pour le titre de meilleur buteur du foot français.
Lors de sa première saison en Europe, Carlos Bianchi a été le meilleur buteur, avec 30 buts. La saison suivante, une blessure l’a fait manquer plus de la moitié de la saison, mais il a quand même marqué près d’un but par match. En 76 et 77, il a de nouveau été le meilleur buteur du championnat, en inscrivant 34 et 28 buts. Mais collectivement, le meilleur classement que Reims a atteint a été une 5e place, en 75/76.
Son passage au Paris Saint-Germain (1977-1979)
En 77, il a rejoint le Paris Saint-Germain, fondé sept ans avant seulement. Il a joué deux ans dans la capitale française et a été deux fois meilleur buteur, avec 37 et 27 buts inscrits, mais le club ne parvenait pas à finir dans la première partie de tableau. Alors qu’il empilait les buts, Bianchi ne remportait ni titre collectif ni individuel.
Il lui est arrivé de manquer de remporter le Soulier d’or à peu de choses près, mais il était toujours battu de quelques petits buts. Il est vrai néanmoins qu’avec le format actuel, où les buts inscrits dans certains championnats valent plus que d’autres, l’Argentin en aurait remporté quelques-uns.
Une saison loupée à Strasbourg (1979-1980)
En 1979/80, Bianchi a rejoint le champion en titre Strasbourg, qui allait jouer la Ligue des champions. La seule fois où il a pu participer à la compétition, il a réalisé un triplé contre Start (Norvège), prouesse que seul Alfredo Di Stéfano, avait réaliser parmi les Argentins. Après une saison discrète, marquée par une mauvaise entente avec son entraîneur Gilbert Gress, lors de laquelle il n’a inscrit que 11 buts, Bianchi a décidé de rentrer en Argentine, pour défendre les couleurs du club qui l’a formé, le Vélez Sarsfield.
Retour en Argentine puis une dernière en D2 (1980-1985)
De retour à Vélez, Carlos Bianchi a de nouveau été meilleur buteur, mais n’a pas remporté le titre de champion. Après cinq ans à Liniers, il a disputé sa dernière saison en tant que joueur professionnel au Stade de Reims, alors en deuxième division, en 1984-85.
L’Argentin met un terme à sa carrière en D2 après une saison à 8 buts, une modeste 12e place et quatre mois au poste d’entraîneur-joueur.
Son bilan en tant que joueur
Bianchi est aujourd’hui encore le meilleur buteur de l’histoire de Vélez Sarsfield, grâce à ses 206 buts marqués, et le 10e du football argentin. Avec ses 179 buts inscrits en France, il est aussi le 9e meilleur buteur de l’histoire du championnat de France.
Bianchi est également reconnu par la FIFA comme étant le deuxième joueur argentin qui a le plus marqué dans des championnats de première division avec 385 buts inscrits, surpassé uniquement par un certain Lionel Messi. Il est toutefois devant des joueurs comme Di Stefano (377 buts), Onnis (363) et Labruna (296), un mérite dont on parle peu tant il a eu du succès en tant que coach.
Il a aussi marqué 7 buts avec la Sélection argentine, 3 en Coupe d’Europe et 8 en deuxième division française.
« J’avais du flaire, je savais où la balle allait tomber. Être buteur, c’était ma vie ».
Sa carrière d’entraîneur
Des débuts en France mitigés (1985-1990)
Bianchi n’a pas eu le temps de sentir le manque du terrain. Dès qu’il a mis un terme à sa carrière de joueur, il a entamé une nouvelle carrière d’entraîneur, toujours à Reims. Il n’a pas réussi à faire remonter l’équipe en première division, mais il a montré son savoir lors des matchs à élimination directe, en atteignant les demi-finales de la Coupe de France à deux reprises. Il est ensuite passé par Nice et le Paris FC (en tant que directeur sportif), sans succès, jusqu’à ce qu’il reçoive un appel pour revenir à la maison.
Un retour gagnant à Vélez (1993-1996)
De retour à Vélez en 1993, Bianchi a eu les clés du club pour faire ce qu’il voulait. Conscient des limites de l’équipe, il a cherché dans les catégories de jeunes l’essentiel de l’épine dorsale de l’équipe qui allait dominer le football argentin au début des années 90. Avec ces jeunes, combinés à des vétérans comme José Basualdo et Luis Chilavert, Bianchi a conduit Vélez à un titre qu’il n’avait plus gagné depuis l’année où il faisait ses débuts en tant qu’attaquant. Avec trois points d’avance sur Independiente, El Fortín pouvait à nouveau célébrer le trophée Clausura 93.
Par la suite, le Virrey, comme on a commencé à le surnommer, a enchaîné une série de titres remportés, avec tout d’abord la Copa Libertadores de 1994, lors de laquelle sa renommée de bourreau des Brésiliens est née. En phase de poules, il a fini en tête d’un groupe dans lequel se trouvaient Palmeiras, Cruzeiro et Boca Juniors, et en finale, il a empêché le São Paulo de Telê Santana de remporter un troisième titre consécutif.
À la fin de l’année, il a battu le Milan historique de Fabio Capello 2-0 lors de la Coupe du monde des clubs et a été double champion d’Argentine les années suivantes. En 95, il a remporté le Torneo Apertura et en 96 le Clausura, puis a quitté le club alors qu’il ne restait plus que quatre matchs à jouer. Il était temps de tenter une nouvelle aventure en Europe.
L’échec romain
Carlos Bianchi a repris les rênes de la Roma pour tenter de replacer le club parmi les meilleurs du pays. Mais son passage a été un véritable fiasco et a été marqué par la tentative de se débarrasser d’un jeune joueur issu de la formation : un certain Francesco Totti.
Un succès tonitruant à Boca (1998-2001 et 2003-2004)
Suite à cela, le mago s’est retrouvé sans travail, jusqu’au jour où il a reçu une invitation pour entraîner Boca Juniors, en 1998. La situation était similaire à celle qu’il avait connue à Vélez. Mais la différence se trouvait dans la tradition et les supporters xeneizes. C’est à ce moment-là que Bianchi a fait briller son nom pour toujours dans l’histoire du football. Il a mis fin à une longue période de disette de titres importants de Boca Juniors en remportant quatre titres argentins en trois ans.
En 2000, il a remporté sa première Libertadores sous les couleurs de Boca, en battant Palmeiras en finale. L’année suivante, il a éliminé Vasco et Palmeiras jusqu’à remporter le deuxième titre contre Cruz Azul (Mexique) et est devenu Monsieur Libertadores en 2003, en venant à bout de Santos, en plein Morumbi, après un court départ en 2002 avant de revenir dans les bras du peuple.
Au cours de cette période, il a également remporté deux autres championnats du monde des clubs, contre le Real Madrid (2000) et le Milan (2003). Il a également gagné un autre Torneo Apertura en 2003.
Un court passage à Madrid puis la retraite
Après avoir quitté Boca Juniors pour la deuxième fois, en 2004 suite à une défaite contre Once Caldas en Libertadores, Bianchi a entraîné l’Atlético de Madrid pendant seulement 26 matchs jusqu’à ce qu’il soit renvoyé. Et sans avoir besoin de l’annoncer, il s’est retiré de son rôle d’entraîneur.
Il est ensuite revenu pour un nouveau passage à Boca Juniors entre 2013 et 2014, sans grand succès, mais cela n’a affecté en rien son image auprès des supporters et de tout le football sud-américain.
Source :
- trivela.com.br
- wikipedia
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