Guaraní recevait le Cerro Porteño au stade Rogelio Silvino Livieres avec une mission simple : gagner pour remporter le Clausura du championnat paraguayen. Et tout semblait être sur la bonne voie puisqu’ils se sont retrouvés en supériorité numérique dès le quart d’heure de jeu et ont mené 2-0 jusqu’aux arrêts de jeu de la seconde période. Puis soudainement, tout a changé. Deux joueurs se sont fait expulser du côté de l’équipe locale, dont le gardien Gaspar Servio, et l’équipe dirigée par Francisco Arce a arraché le match nul à la 101e minute de jeu, pour remporter l’un des titres les plus passionnants de l’histoire, au terme d’un match épique qui s’est terminé avec 12 cartons, dont quatre rouges.
Cerro Porteño – Guarani 2-2 : un match nul in-extremis
Au moment d’aborder cette 18e et dernière journée du Clausura, le Cerro Porteño compte 37 points, soit deux de plus que Guaraní, deuxième au classement. Les deux équipes sont les seules à avoir encore une chance de devenir champion, le match est une véritable finale. Guaraní a l’avantage de jouer devant ses supporters, tandis que Cerro Porteño peut se contenter de faire un match nul pour remporter le titre.
La balance a davantage penché en faveur de Guaraní lorsque Alan Benitez s’est fait exclure à la 15e minute de jeu. Après avoir mis un petit pont à Fernando Fernández, il a perdu le contrôle du ballon et a laissé trainer la semelle sur Marcos Cáceres. Il a d’abord reçu un carton jaune, mais l’arbitre a finalement opté pour un carton rouge après avoir regardé les images de la VAR.
Guarani a su tirer profit de sa supériorité numérique pour ouvrir le score à la 36e minute, avec Alfio Oviedo qui s’est retrouvé à la conclusion d’une course folle de Josue Colmán et a placé le ballon entre les jambes du gardien Jean. Puis, au début de la seconde période, Marcelo Gonzalez a semblé mettre un terme aux espoirs de Cerro Porteño en portant le score à 2-0 sur une contre-attaque éclair, juste après avoir failli encaisser un but, sur une magnifique volée qui est venue heurter la barre transversale.
El Aborigen n’est ensuite pas passé loin de tuer le match, lorsque Fernando Fernández a manqué une opportunité incroyable de porter le score à 3-0. Il a contrôlé le ballon de la poitrine et alors qu’il était déjà dans la petite surface, et seul face au but, il a envoyé le ballon sur le poteau. A ce moment-là, les supporters locaux n’attendaient que le coup de sifflet final pour crier qu’ils étaient champions. C’est alors qu’un début de bagarre a éclaté au tout début du temps additionnel.
Rodi Ferreira est tombé au sol sur un corner du Cerro Porteño et a roulé hors du terrain. L’expérimenté gardien de but et capitaine de Guaraní, Gaspar Servio, a alors tiré son coéquipier en arrière, pour qu’il reste sur le terrain et gagne du temps. Cela a entraîné des bousculades, puis un deuxième carton jaune pour Servio. Dans la confusion, Roberto Fernández s’est également fait expulser, laissant l’équipe locale avec deux joueurs en moins.
Sans gardien de but, ni possibilité de remplacement, le défenseur Marcos Cáceres a dû prendre sa place dans les cages, et Cerro en a profité. L’arbitre a accordé 11 minutes de temps additionnel. A la 90+9e minute, Alberto Espinola, seul dans la petite surface, a réduit l’écart pour le Cerro Porteño. Puis, exactement quatre secondes après la dernière minute du temps additionnel, Juan Patiño est apparu au deuxième poteau pour marquer de la tête le but égalisateur, pour la plus grande joie des supporters du Ciclón. Et la sienne aussi d’ailleurs. Il a célébré son but en retirant son maillot, et a pris un deuxième carton jaune, faisant de lui le quatrième joueur expulsé dans cette dernière journée qui restera gravée dans l’histoire.
Avec ce résultat, Cerro Porteño a remporté son 34e titre, un titre qui restera gravé dans les annales. Les Azulgranas ont terminé le Clausura avec 38 points, tandis que Guaraní en compte 36. Libertad, qui a fini champion de l’Apertura, avait déjà gagné son ticket pour disputer la prochaine édition de la Copa Libertadores.
A lire aussi :