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River-Boca : le caillassage du bus, simple négligence ?

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Le bus a été conduit tout droit vers les supporters de River. Pure négligence ? Quel est le lien avec la perquisition chez Caverna Godoy, le responsable de la barra brava de River ? Qui était responsable de la zone ? Voici les réponses à toutes ces questions.

Un protocole inhabituel

Darío Ebertz, le chauffeur du bus de Boca, a compris qu’ils allaient passer un mauvais moment dès qu’il aurait quitté le tunnel de la Libertador. De toutes les fois où Ebertz est allé au Monumental, il n’avait jamais rien vu de tel : avoir à manœuvrer au milieu de tant de supporters de River. Sa surprise a été d’autant plus grande quand il a découvert que dans la zone, il n’y avait pas les clôtures en bois habituelles qui sont généralement situées de bout en bout, de sorte que les supporters ne puissent pas s’approcher du bus.

Il n’y avait pas de clôtures, il n’y avait pas de policiers qui ratissaient la zone comme c’est indiqué dans le protocole : la police est censée communiquer avant le passage du bus. Ils ont entre sept et dix minutes pour le faire. Mais selon le journaliste Gustavo Grabia, sur Infobae, cette communication n’a incroyablement jamais existé.

La perquisition chez le leader des borrachos del tablon

Ainsi, le bus a été entouré par un mur de supporters de River, ce qui représente une faille inadmissible pour un match pour lequel il ne faut pas être Sherlock Holmes pour deviner qu’il y allait avoir de la tension. Surtout après la perquisition effectuée vendredi par la Division de la conduite criminelle de la police de la ville au domicile de Héctor Caverna Godoy, leader de la Barra de River, où 300 billets et 7 millions de pesos ont été perquisitionnés.

« Personne n’aura la naïveté de croire que cela n’est pas lié à l’épisode de la veille. Le problème est là. Les 300 personnes qui devaient aller au stade et qui n’ont pas pu entrer ont été les principaux acteurs des turbulences autour du Monumental, y compris le caillassage du bus des joueurs de Boca« , a déclaré Horacio Rodríguez Larreta, chef de gouvernement de Buenos Aires. Néanmoins, ce qui est clair, c’est que même si les ultras de River étaient dans la zone, si la police avait suivi le protocole habituel, on aurait difficilement assisté à tant de brutalité.

Des problèmes d’organisation

Jusqu’en 2016, ce protocole était de la responsabilité de la Police Fédérale, mais depuis lors, c’est à la Police de la ville qu’incombe cette tâche. Et les événements qui se sont déroulés à Monumental ne font que raviver la question interne pour ce qui est de la sécurité. Lors de l’opération, il y avait trois cordons de police : le premier comprenait la police de la ville et le personnel d’Utedyc ; le deuxième, des cadets de la police locale ; et le troisième était composé des forces fédérales, de la préfecture et de la gendarmerie. Et les motos qui ont encadré le bus étaient de la police de la ville.

A Buenos Aires, ils assurent que la responsabilité d’éviter que les supporters de River ne s’approchent du bus de Boca était « du cordon 3, de la Préfecture », c’est-à-dire du ministère de Patricia Bullrich, qui pour le moment est resté silencieux.

La démission du Ministre de la Sécurité : un aveu des erreurs commises ?

« La responsabilité de l’opération incombe à la police de la ville et elle collabore avec les forces fédérales. Dans le cas du G-20, ce sera l’inverse, mais dans ce cas, c’est comme ça« , a assuré Larreta avant d’ajouter : « J’ai demandé au ministre de la Sécurité (Martín Ocampo) d’aller au bout de l’enquête en faisant une procédure pour déterminer les responsabilités de chacun et pour voir ce qui aurait pu être mieux fait« .

Pendant ce temps, le président Macri, a déjà ordonné « qu’apparaissent les responsables » de cette opération manquée. Certains ont interprété cette déclaration comme une demande de la tête d’Ocampo, le ministre de la Justice et de la Sécurité de Buenos Aires, ami de Daniel Angelici (président de Boca). Et ce soir justement, Martin Ocampo a demandé sa démission.

Alors, pure négligence ? Ou bien s’est-il passé autre chose, comme le disent certains ? Affaire à suivre…

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