Le clásico entre Racing et Independiente, qui oppose les deux clubs populaires de la ville d’Avellaneda, compte plus de 100 ans d’histoire, ce qui fait de lui un des clásicos les plus historiques et plus chauds d’Argentine.
La ville d’Avellaneda, qui fait partie du grand Buenos Aires, et ses quelques 350 000 habitants sont coupés en deux au moment de supporter les couleurs des deux principales équipes installées depuis le début du XXe siècle dans la ville, et qui font parties des plus importantes du pays transandin : Club Atlético Independiente et Racing club. Rouge d’un côté et albiceleste de l’autre, ce match est considéré comme le deuxième plus important du football argentin du fait de son histoire et de ses nombreux supporters, qui ne se trouvent pas uniquement dans les limites de la ville, mais sur tout le territoire argentin.
Les origines du clásico de Avellaneda
La naissance du Racing Club
Le 12 mai 1901, des élèves du colegio Nacional Central créent l’équipe de Barracas al Sud, la première du pays à être fondée par la population locale, contrairement aux autres clubs, qui ont été créés par des Anglais. Quelques années plus tard, une grande partie des membres quittent le club pour en former un nouveau : les Colorados Unidos del Sud. Mais ils se rendent vite compte que c’était une erreur, car Barracas s’est retrouvé amoindri suite à cet exode, tandis que la nouvelle équipe n’a jamais réussi à décoller.
Le 25 mars 1903, lors d’une réunion à laquelle assistent les membres des deux clubs, il est décidé que la meilleure chose à faire pour les deux institutions est de réunir leurs forces sous un même nom. L’une des personnes qui y assistait (d’origine française) a alors montré un magazine automobile français, où on pouvait lire sur la couverture : Racing Club. C’est ainsi qu’a été fondée la première équipe de cette histoire.
La naissance du Independiente Football Club
En 1904, les employés de l’un des plus grands magasins de Buenos Aires nommé A la ciudad de Londres, forment un club qu’ils appellent Maipu Banfield, pour disputer des matchs contre d’autres marques commerciales. Les travailleurs les plus jeunes qui font partie de l’équipe ne sont alors pas autorisés à jouer les matchs, ils ne peuvent que les regarder. Du coup, ils se sont réunis et après en avoir discuté, ils ont décidé de quitter le club. D’autres équipes leur ont ouvert les portes, mais les jeunes employés ont voulu créer leur propre club et montrer leur indépendance par rapport aux autres équipes. C’est ainsi que le 1er janvier 1905 (date officielle de fondation du club) est né le Independiente Football Club.
Période amateur : la première rencontre entre Racing et Independiente
Le premier match officiel
Le premier match officiel entre les deux équipes s’est disputé le 9 juin 1907 pour le tournoi de troisième division, alors que le football argentin se jouait encore au niveau amateur. Dès cette première confrontation, on a commencé à sentir la rivalité qui existerait entre les deux institutions. D’abord parce que les fans du Racing n’étaient pas d’accord avec l’idée de partager un quartier avec une autre équipe, car ils étaient arrivés quelques années avant. Puis, avec l’arrivée d’Independiente à Avellaneda, le club a obtenu le soutien des travailleurs et des classes inférieures, qui se sentaient déjà identifiés à l’équipe. Alors que les fans de Racing étaient plutôt des employés municipaux et d’un statut supérieur. Et cette différence génère toujours des rivalités, comme cela arrive dans d’autres classiques à travers le monde.
Quelques jours avant le match, les murs des rues d’Avellaneda, ont été peints avec le résultat du match qui, selon les supporters de la Academia, serait de 40-0 pour eux. Cela semble ridicule et exagéré, mais ils avaient leurs raisons de penser comme ça. Racing luttait pour le titre et était invaincu dans le tournoi. Tandis que « el rojo » était l’équipe qui avait souffert le plus de but, et venait d’être battu 21-1 lors de la journée précédente. Personne n’imaginait une possible victoire pour Independiente.
Le match s’est déroulé sur un terrain situé dans la rue Manuel Ocantos avec les deux équipes qui arboraient des couleurs différentes de celles d’aujourd’hui : Independiente jouait en blanc, tandis que les joueurs du Racing portaient un maillot celeste avec du rose.
Quelques minutes avant le début du match, Independiente n’arrivait toujours pas à réunir les onze joueurs à mettre sur le terrain. Rosendo Degiorgi (fondateur, président et capitaine du club) s’est alors approché de l’entraîneur du Racing, Luis Carbone, pour lui proposer qu’ils prennent les points et que le match soit joué, mais en amical. Carbone n’a pas accepté, estimant que la meilleure chose à faire pour son équipe était de jouer et de marquer le plus de buts possible, ce qui serait important dans la lutte pour le titre. Du coup Independiente a dû rentrer sur le terrain avec une équipe qu’il a dû improviser sur le moment.
Dès le coup de sifflet initial, tout s’est déroulé de manière inattendue. Independiente a pris une avance de 2-0 en première période. Mais Racing a su réagir et est revenu à 2-2, avec le score qui s’est maintenu ainsi jusqu’à la 85e minute de jeu. Alors que le match touchait à sa fin, le fondateur et capitaine de Independiente, Degiorgi, a décroché un tir puissant qui a donné la victoire au Rojo dans le premier Clásico de Avellaneda de l’histoire.
Suite à cette défaite honteuse, le coach de l’équipe perdante s’est approché de Degiorgi et lui a proposé de lui acheter les points de la victoire afin d’éviter l’humiliation, et parce qu’ils en avaient besoin pour jouer le titre. Mais la réponse a été claire et nette : NON. Ils leur avaient donné une chance avant la rencontre, mais maintenant Independiente ne vendrait sa victoire pour rien au monde. Une autre raison qui a cimenté la rivalité entre Racing et Independiente.
A savoir : Racing Club a remporté son premier titre national de première division en 1913. Independiente a dû attendre jusqu’en 1922.
Le premier match parmi l’élite
Quelques années plus tard, les deux équipes se sont affrontés pour la première fois en première division du football argentin, le 12 décembre 1915. Le match a eu lieu dans le premier stade du Rojo, dans le quartier de Crucecita. L’équipe locale a gagné 2-1 mais les points lui ont ensuite été retirés et la victoire a été donnée au Racing, car Independiente avait fait participé un joueur qui n’était pas autorisé à jouer.
Les 15 années qui ont suivi, Racing est devenu une des équipes qui a le plus gagné en Argentine. Il a été neuf fois champion national, dont sept titres consécutifs (de 1913 à 1919), un record absolu du football argentin, inégalé jusqu’à aujourd’hui encore. C’est à ce moment-là que la presse a baptisé le club « La Academia« , pour le beau football qu’il pratiquait. Quant à Independiente, durant cette période il n’a obtenu que deux titres.
Durant cette période amateure en première division, le Clásico de Avellaneda a été disputé à 18 reprises, avec 8 victoires pour chacun et deux matchs nuls. Ce match était considéré par les amateurs de football comme le match le plus populaire du pays, vu qu’à cette époque Boca Juniors et River Plate jouaient dans différentes associations de la AFA et ne s’affrontaient donc presque jamais. Pendant le football amateur, Racing et Independiente étaient les principaux protagonistes du football argentin.
L’arrivée du professionnalisme
Le professionnalisme a fait son apparition en Argentine en 1931. Lors de ce premier tournoi, le match Independiente-Racing a été tout proche d’être le premier clásico à être disputé dans cette nouvelle étape du football local, car il était programmé lors de la première journée. Mais les dirigeants de la Academia ont demandé à reporter le match, car ils n’avaient pas eu le temps de monter leur équipe. Independiente a accepté leur requête, du coup le match allait se jouer à la fin du championnat. Les habitants d’Avellaneda ont dû attendre jusqu’au 27 septembre de la même année, pour le compte de la 18e journée, pour voir les deux équipes de la ville s’affronter.
C’est dans l’ancien stade de Racing que s’est joué ce premier Clásico d’Avellaneda de la période professionnelle et la rencontre méritait d’être épique. Et elle l’a été. En effet, jamais plus on a revu un tel résultat entre les deux équipes. Racing a battu son rival 7 buts à 4, ce qui a fait de ce match, le match avec le plus de buts inscrits de l’histoire de tous les clásicos en Argentine dans l’ère professionnelle.
Lors du match reporté, qui s’est donc joué après la dernière journée de championnat, Racing s’est rendu sur la pelouse du Rojo et à gagner à nouveau, cette fois sur le score de 4-1.
Cette différence de résultats entre les deux équipes était due aux situations différentes que vivaient les deux institutions. Le Racing Club était à son apogée, et remplissait son placard à trophées. Cela a d’ailleurs été la meilleure période de son histoire. Les hinchas d’Independiente ont dû attendre plusieurs décennies avant de voir leur équipe triompher de façon significative.
Les années 40 : les plus gros scores
Pour se venger de cette terrible défaite concédée en 31, il faudra attendre neuf petites années. Lors du championnat de 1940, Independiente est arrivé en tant que double champion, après avoir remporté les titres de 38 et 39. Sur son terrain, le Rojo a été largement supérieur, et grâce à son attaque historique composée de Erico, De La Mata, Maril, Zorrilla et Sastre, a étrillé son rival 7 buts à 0. C’est la plus grosse victoire de l’histoire du Clásico de Avellaneda.
Le Paraguayen Arsenio Erico a été l’un des buteurs de cet après-midi magique pour le Rojo. L’attaquant a inscrit le nombre incroyable de 295 buts avec l’équipe d’Avellaneda. Des buts qui l’ont aidé à atteindre de nombreux records. Aujourd’hui encore, il est le meilleur buteur de l’histoire du club, et ce total n’est pas près d’être battu. Ce total lui permet également de se positionner en tête des meilleurs buteurs du football argentin, raisons pour lesquelles la FIFA l’a élu meilleur joueur paraguayen de tous les temps. Pour revenir au clásico, Arsenio Erico est également le meilleur buteur de ces confrontations directes, avec 19 réalisations.
En 1945, Independiente a à nouveau battu son rival, lors du premier clásico joué en dehors d’Avellaneda, sur un score de 5-1. À la fin des années 40, le Racing a enfin pu se venger des deux grosses défaites souffertes durant la décennie grâce à une victoire face au Rojo à domicile 5 buts à 2.
Les années 60 : de nombreuses polémiques
Pour la suite, on passe directement en novembre 1961 pour évoquer un des clásicos qui a été le plus violent. Racing avait déjà été sacré champion, mais un derby reste un derby et il faut le jouer à fond. Le match s’est joué sur la pelouse de la Academia, et la rencontre était équilibrée, jusqu’au moment où les joueurs ont commencé à s’échanger des coups, provoquant une bagarre générale, qui a contraint l’arbitre à suspendre le match pendant une trentaine de minutes. Si cela était arrivé aujourd’hui, c’est sûr que le match aurait pris fin suite à ces débordements. Mais après avoir calmé les esprits, l’arbitre a pris la décision d’expulser quatre joueurs de chaque côté, un nombre record d’expulsion lors d’un clásico. Le match s’est ensuite terminé sur un match nul 1-1.
Durant cette décennie, la rivalité entre les deux clubs a été consolidée en raison de toutes les polémiques. En mai 1965, a eu lieu un nouveau match plein de controverses. La Academia gagnait 2-0 contre Independiente, mais en deuxième période, l’arbitre Dellacasa, connu pour ne pas hésiter à sortir des cartons rouges, a signalé deux penalties pour le Rojo. Considérant que ces derniers étaient litigieux, les joueurs du Racing ont fortement protesté contre l’arbitre. Résultat, l’arbitre a sorti cinq cartons rouges, ce qui a fait que Racing n’avait plus le nombre de joueurs nécessaires sur la pelouse selon le règlement. Le match a alors été arrêté alors qu’il restait 23 minutes à jouer. L’AFA a décidé de reprendre le match un autre jour, mais ces minutes n’ont jamais été rejouées. Dellacasa a été suspendu pendant 3 mois.
A savoir : Independiente a remporté sa première Copa Libertadores en 1964. Racing l’a gagné en 1967. Ce clásico est le premier en Argentine à avoir été joué entre deux équipes championnes d’Amérique.
Les années 70 : le tour d’honneur du Rojo
La dernière journée du championnat de 1970 n’était pas adaptée pour les cardiaques, avec River Plate et Independiente qui se disputaient le titre. Les Millonarios ont battu leur rival de la journée 6-0, et comptaient donc à ce moment-là 2 points de plus que le Rojo et une différence d’un petit but de plus. Independiente se déplaçait au Cilindro avec pour mission de gagner afin de soulever le trophée de champion.
Racing a rapidement mené au score, mais à la 21e minute de jeu, l’arbitre Dellacasa (bien connu à Avellaneda) a accordé un pénalty pour Independiente. Tarabini s’est chargé de le tirer, mais son tir a été repoussé par le gardien Agustín Cejas. Mais l’arbitre a ordonné de re-tirer le penalty, car le gardien s’était avancé. Une nouvelle fois, Cejas a arrêté le penalty, mais Dellacasa a une fois de plus signalé que le gardien s’était avancé. À la troisième tentative, Tarabini a enfin égalisé.
Alors qu’il ne restait plus que 9 minutes à jouer et que les deux équipes étaient à égalité 2-2, Independiente a inscrit le but qui lui a donné la victoire, ce qui lui a permis de remporter le titre. Le Rojo a alors fait un tour d’honneur (tradition en Argentine lorsque l’on est champion) sur le terrain de son grand rival pour la première fois. Racing n’a encore jamais eu le privilège de pouvoir le faire sur le terrain d’Independiente.
Nous arrivons maintenant à une période importante de l’histoire du Clásico de Avellaneda. De leur première confrontation, jusqu’en 1974, le Racing était devant son rival en terme de résultats. Mais lors de cette décennie a commencé l’âge d’or d’Independiente, qui lui a permis de renverser pour la première fois les statistiques en sa faveur. Une différence qui dure jusqu’à aujourd’hui encore. De plus, le Rojo a remporté 4 Copa Libertadores et trois coupes intercontinentales au cours de ces années. C’est ainsi que ce clásico a été le premier en Argentine à se disputer entre deux équipes championnes du monde.
A savoir : il y a peu de villes au monde qui peuvent se vanter d’avoir deux clubs qui ont été champions mondiaux : Milan, Madrid et Buenos Aires. Avellaneda a également l’honneur d’être la plus petite ville à y être arrivé.
En 1979, deux derbys ont beaucoup fait parler d’eux. Le premier s’est disputé le 2 septembre sur la pelouse de Racing. L’équipe locale gagnait 2-0 grâce à des buts de Cárdenas et Rodríguez. Mais les visiteurs n’ont eu besoin que de 13 minutes pour renverser le score. Ricardo Bochini, l’une des plus grandes idoles d’Independiente, se souvient de cet après-midi :
« Nous perdions 2-0, les joueurs du Racing m’ont chauffé et m’ont énervé … En 15 minutes, j’ai délivré trois passes décisives et nous avons gagné 3-2 »
Un peu plus d’un mois plus tard, les deux équipes se sont re-rencontrées, mais cette fois sur la pelouse d’Independiente. Racing menait 1-0, lorsqu’à la 40e minute, le match a été suspendu pour une agression sur un des arbitre de touche. Le match s’est terminé le 22 novembre à La Bombonera, où Racing l’a remporté 3-2.
Les années 80-90 : Le Racing invincible
1983 est une année dont les supporters d’Independiente se souviennent avec beaucoup de satisfaction. Le 22 décembre, le Rojo a reçu le Racing dans son stade, avec la mission de gagner pour devenir champion d’Argentine. En plus de cela, la Academia avait déjà été condamné à la relégation lors de la journée antérieure. Grâce à des buts de Ricardo Guisti et Enzo Trossero, Independiente a fait le tour d’honneur pour la deuxième fois face à son grand rival, tandis que le Racing pleurait pour sa première et unique descente de l’histoire du club.
Le Racing a mis trois ans pour remonter en première division, et donc de pouvoir à nouveau disputer le Clásico de Avellaneda. Les joueurs et les hinchas de la Academia voulaient absolument remporter ce match afin de se venger de leur dernière défaite avant de descendre. Mais ils n’ont pas pu faire mieux qu’un match nul. Ce qu’ils ne savaient pas à ce moment-là, c’est que le Racing commençait une série de matchs consécutifs sans perdre, et qui deviendrait la plus longue de l’histoire du clásico. Au total, ce furent 16 matchs invaincus entre 1986 et 1994 ! Le milieu de terrain uruguayen Rubén Paz, une des plus grandes idoles de l’histoire de Racing a ainsi rappelé de ses propres mots :
« Dès mes débuts en 1987, tout s’est bien passé pour moi. Nous perdions 1-0 et j’ai égalisé. Je n’ai jamais perdu contre eux, je leur ai mis des buts et j’ai bien joué. Que puis-je demander de plus ? «
Independiente a mis fin à la série de défaites avec une victoire 2-0 en 94. Un an plus tard, Marcelo Delgado a marqué un but magnifique au Doble Visera pour égaliser dans le temps additionnel. C’est l’un des souvenirs les plus mémorables pour les hinchas de la Academia.
En 1998, le Racing a réussi à mettre fin à une très mauvaise série sur le terrain de son rival. Cela faisait 17 ans qu’il ne gagnait pas dans le stade du Rojo, mais une victoire a enfin pu changer cette statistique. Mais une fois encore, le match a été entaché d’une polémique. Alors que Racing menait 2-0, une coupure de courant suspecte a contraint l’arbitre de suspendre le match, qui a repris 3 jours plus tard. Independiente a réduire le score, mais la Academia a réussir à mettre un nouveau but, l’emportant ainsi 3-1.
Les années 2000
En 2001, Racing a été sacré champion d’Argentine, 35 ans après son dernier titre. Le Clásico de Avellaneda a été vital pour y parvenir, car la Academia avait égalisé en toute fin de match grâce à un but de Gabriel Loeschbor. Ce but s’est avéré décisif car le Racing a été champion avec seulement un petit point d’avance sur River au classement.
Le pire du Clásico
Ces matchs font parler d’eux pour la grande passion des supporters. Ce sont des matches différents, pour lesquels il n’y a pas de favoris au coup d’envoi. Peu importe la forme des équipes, tout peu arriver. Les supporters les plus fanatiques disent même qu’ils préfèrent battre leur grand rival que de se sacrer champion. C’est le type de match où les entraîneurs et les joueurs disent qu’il faut laisser la vie sur le terrain. Et cette phrase, certains hinchas l’interprètent trop à la lettre.
En 2002, lors de l’avant match du Clásico de Avellaneda, des sympathisants des deux clubs se sont affrontés dans plus d’un endroit de la ville. Mais le plus grave s’est passé à quelques mètres du stade. Une vingtaine de personnes ont été admises dans des hôpitaux avec des blessures par balle et par armes blanches. Un jeune de 24 ans (supporter d’Independiente) est alors décédé dans l’ambulance à cause de la gravité de ses blessures. Il a été le martyr n° 165 de la violence dans le football argentin. C’est pour cette raison qu’actuellement les matchs se jouent sans supporters visiteurs…
En 2003, l’un des événements les plus curieux de l’histoire de ce grand duel s’est produit. Les frères Milito se sont affrontés sur le terrain. Gabriel jouait pour Independiente et Diego pour le Racing. En plus, celui qui jouait pour le Rojo était défenseur, et celui de la Academia attaquant. Impossible de faire mieux ! Cette année-là, le match s’est joué sur le terrain de Lanús. À un moment du match, Gabriel a coupé une contre-attaque du rival en faisant faute, et Diego a demandé à l’arbitre de lui mettre un carton rouge. Le temps d’un match, les liens de sang ont été oubliés et chacun défendait ses couleurs.
En 2005, d’après de nombreuses personnes, on a pu voir le plus beau but de l’histoire de ce clásico. Le 11 septembre, au Doble Visera, Independiente a facilement battu son rival quatre buts à zéro, grâce à un triplé de l’attaquant Nicolas Frutos, qui a bien sûr été l’homme du match. Mais ce que personne n’attendait, c’est qu’un jeune joueur de 17 ans à peine, lui volerait la vedette en inscrivant le quatrième but. Le petit bijou dont nous parlons a été inscrit par un joueur qui aujourd’hui fait les beaux jours de Manchester City : Sergio Aguero.
Actualité
Independiente a connu la descente en 2013, sa première relégation en plus de 100 ans d’histoire. Du coup, le derby de la ville ne s’est pas joué pendant quelque temps. Mais l’équipe est vite remontée, et a remporté la première rencontre contre son grand rival.
Actuellement, le Rojo compte un avantage de 19 victoires en matchs officiels, après en avoir compté 22, ce qui correspondait à la plus grande différence entre les deux équipes de l’histoire de ce clásico.
En tout, la Academia et le Rojo se sont affrontés à 234 reprises, entre coupes nationales, coupes internationales, première division et période amateure. Racing compte 70 victoires contre 89 de son rival et 75 matchs nuls.
Voisins mais pas amis
Comme c’est généralement le cas à travers le monde, le fait que Racing et Independiente partage la même région, ville ou quartier aide au fait que la rivalité entre les deux clubs soit encore plus forte. Mais à Avellaneda, on retrouve une situation que l’on ne peut pas voir partout, et qui en rajoute une couche à cette inimitié entre les supporters. Seulement 300 mètres séparent les stades des deux clubs.
Racing a été le premier à s’installer dans le secteur (au début du siècle dernier) entre les rues Alsina et Colón. Le stade a été agrandi au fil des années et, dans les années 20, il pouvait accueillir 30 000 personnes. En 1946, le président Perón (supporter du club) accorda un prêt pour la construction d’un nouveau stade plus moderne. Le 3 septembre 1950, le nouveau stade, nommé Président Perón, plus connu sous le nom de Cilindro a été inauguré.
Independiente au contraire, n’est arrivé dans la zone qu’en 1928. Le lieu choisi était un marais situé derrière le stade de Racing. Les gérants du Rojo de l’époque ont alors dû assécher le marais et le remplir de terre pour pouvoir construire le stade. Le 4 mars 1928, le stade qui quelques années plus tard se fera appeler Doble Visera a été inauguré. En 2005, il a été remodelé et a été renommé Libertadores de América.
Les « traîtres »
Souvent considérés comme des traîtres par les supporters, il y a des joueurs qui ont joué pour les deux équipes d’Avellaneda durant leur carrière. Le mot traître est fort, mais pour les supporters qui vivent pour leur couleur, et qui le dimanche font des gros efforts pour soutenir leurs joueurs, il n’y a pas d’autres mots pour refléter ce qu’ils ressentent lorsqu’un joueur que l’on a soutenu passe dans le camp adverse.
L’ex joueur Miguel Ángel Ludeña peut en témoigner, lui qui a défendu les couleurs du Racing en 88 et 89, et remporté des titres continentaux. Lorsqu’il a décidé de rejoindre Independiente la saison suivante, les hinchas de la Academia ne lui ont pas pardonné et ont tiré sur sa voiture en pleine rue.
L’ex joueur et entraîneur José Omar Pastoriza, sait également ce que c’est de passer d’un club à l’autre, lui qui est passé par les deux équipes sur le terrain, et sur le banc.
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