Les stades du football argentin doivent leur nom à diverses origines : cela peut être de grands idoles de l’institution, une figure politique ayant eu une importance dans leur construction, leur emplacement géographique ou une date importante dans l’histoire du club. Cependant, beaucoup ont aussi un surnom qui, dans certains cas, est plus populaire que leur dénomination officielle. La plupart d’entre eux se rapportent à l’architecture de l’enceinte, mais d’autres ont des origines vraiment curieuses. Voici un tour d’horizon des neuf stades aux surnoms les plus particuliers et l’histoire de chacun d’entre eux.
Les stades aux surnoms les plus originaux du football argentin
1. Colón : « Le Cimetière des Éléphants »
Le Brigadier Général Estanislao López est le nom du stade de l’une des deux équipes les plus importantes de la ville de Santa Fe. Son surnom est né le 10 mai 1964, lorsque l’équipe locale a battu le Santos de Pelé sur le score de 2-1, mettant fin à une série de 43 matchs sans défaite du champion en titre de la Copa Libertadores de l’époque. Dans le compte-rendu d’après-match match, le célèbre journaliste de l’époque, Gallego Gutiérrez, a attribué ce surnom au stade.
Après cet exploit historique, le Sabalero a accumulé d’autres grandes victoires à domicile. Ils ont battu Peñarol en 1967, Racing en 1968, Estudiantes en 1970, Independiente en 1975, Vélez en 1996, River en 1997 et Boca en 2004, tous champions de la Libertadores l’année précédente. De plus, en octobre 2018, ils ont mis fin à une série de 32 matchs sans défaite du River de Marcelo Gallardo, qui allait par la suite remporter également le tournoi le plus prestigieux d’Amérique du Sud.
2. Boca : « La Bombonera »
Le stade des Xeneizes est reconnu dans le monde entier pour son histoire, sa mystique et les mythes qui l’entourent. Son nom officiel est Alberto José Armando, en hommage à l’un des présidents les plus importants du club, ayant dirigé l’institution pendant 21 ans. Cependant, il est connu sous le nom de La Bombonera pour une raison très particulière.
Victor Sulcic, l’architecte slovène qui a dirigé le projet, a donné ce surnom au stade en référence à une boîte de chocolats qu’il avait reçue en cadeau, dont la forme ressemblait à celle du stade. Le plan initial prévoyait des tribunes sur les quatre côtés, mais les dimensions limitées ont obligé à modifier le design pour adopter une forme en « D ». Cela explique également la fameuse acoustique, ainsi que la sensation de proximité avec le public, car il a fallu optimiser l’espace et élever les gradins avec une pente très marquée.
3. San Lorenzo : « Nuevo Gasómetro »
Le Pedro Bidegain est le deuxième stade de l’histoire du Ciclón. Le premier, construit en 1916, n’avait pas de nom officiel car cela ne se faisait pas à l’époque, mais il était populairement connu sous le nom de Gasómetro en raison de sa ressemblance architecturale avec les réservoirs de gaz de l’époque. En 1979, en pleine dictature civico-militaire, San Lorenzo a perdu son stade à cause de problèmes économiques et de litiges juridiques avec une entreprise de construction. Le club a dû déménager et construire un nouveau stade. Après avoir joué ses matchs à domicile dans plusieurs stades de la province de Buenos Aires, San Lorenzo a inauguré son nouvel antre en 1993. Bien qu’il n’ait plus de similitude avec les anciens réservoirs de gaz, il a été surnommé « Nuevo Gasómetro ».
4. Vélez : « El Fortín »
Le surnom a été donné par Hugo Marini, un journaliste reconnu du Diario Crítica. Il a attribué ce pseudonyme à l’ancien stade du club avant un match contre San Lorenzo dans les années 1930, en raison de sa ressemblance avec un fort militaire. De plus, à cette époque, Vélez avait une série importante de matchs sans défaite à domicile, ce qui a renforcé ce surnom. En 1951, lors de la construction du stade José Amalfitani, le surnom a été transféré au nouveau stade. La particularité est que ce surnom est utilisé à la fois pour désigner le stade et le club lui-même.
5. Arsenal : « El Viaducto »
Le stade Julio Humberto Grondona, l’un des fondateurs d’Arsenal et le président le plus représentatif de l’histoire de l’Association du Football Argentin (AFA), doit son surnom au viaduc ferroviaire situé sur l’avenue Mitre, où se trouve la station de Sarandí de la ligne de chemin de fer Roca. Lors des retransmissions des matchs où Arsenal joue à domicile, on peut voir le train passer derrière le stade.
6. Gimnasia de Jujuy : « Tacita de Plata »
C’est un cas très particulier, car ce surnom est en réalité attribué à la ville de San Salvador de Jujuy. Plusieurs théories expliquent l’origine de ce surnom : certains disent que c’est parce que la ville est entourée par les rivières Xibi Xibi et Grande, qui bordent la vallée comme des rubans brillants ; d’autres pensent que c’est à cause de sa petite taille et de son emplacement entre les collines ; ou encore en raison de son ancienne richesse en argent. Le stade 23 de agosto, nommé ainsi en souvenir du jour de l’Exode Jujeño en 1812, hérite donc de ce surnom simplement parce qu’il est situé dans une ville connue ainsi.
7. Desamparados : « El Serpentario »
Le stade José Eduardo Nehin de la ville de San Juan porte ce surnom en raison du surnom du club. L’équipe, qui a joué contre River en National B, est connue sous le nom de Las Víboras (Les Vipères), en raison de sa façon de jouer rapide et agressive dans les tournois régionaux des années 60. Le stade est appelé ainsi depuis cette époque, et aujourd’hui, ce surnom est beaucoup plus utilisé que le nom officiel.
8. Ferro : « El Templo de Madera »
Inauguré le 2 janvier 1905, l’Arquitecto Ricardo Etcheverry est le stade le plus ancien du football argentin et le deuxième plus vieux d’Amérique du Sud, derrière le Gran Parque Central de Nacional en Uruguay, créé en 1900.
Il est surnommé ainsi en raison des tribunes emblématiques en bois, qui ont été maintenues pendant plus d’un siècle. En octobre 2014, le gouvernement de la ville de Buenos Aires a décidé de fermer cette tribune populaire pour des raisons de sécurité, et le 28 juin 2015, le Verdolaga a inauguré sa nouvelle tribune en béton en face de l’historique tribune en bois où se plaçaient les supporters locaux.
9. Talleres de Córdoba : « La Boutique »
Situé dans le Barrio Jardín, le stade Francisco Cabasés est utilisé pour les matchs de l’équipe réserve et des équipes de jeunes, car l’équipe première joue au Mario Alberto Kempes en raison de la grande affluence de supporters que la T attire à chaque rencontre.
Le stade a commencé à être surnommé ainsi en 1975, lorsque l’équipe a recommencé à y jouer après une rénovation qui a duré deux ans et demi. Fraîchement peint, avec sa façade art déco, de nombreuses publicités attrayantes et même décoré de fleurs, un membre du club lui a donné ce surnom en raison de sa ressemblance avec une boutique de mode.
Source : TyC Sports
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