AccueilBrésilRomario : le génie de la grande surface

Romario : le génie de la grande surface

Naissance : 29 janvier 1966, à Rio de Janeiro (RJ), Brésil
Poste : Attaquant

Romário de Souza Faria restera à jamais le plus grand des petits dans l’histoire du football mondial. Arrogant comme personne, brillant comme nul autre. Ces mots, bien que revisités, proviennent de Johan Cruyff, alors entraîneur du FC Barcelone, qui cherchait à décrire ce phénomène brésilien lors de son passage en Catalogne. Et il n’avait pas tort. Romário était un magicien dans la surface de réparation : capable de dribbles fulgurants, doté d’une accélération foudroyante et d’un sens du but inégalé.

Idole incontestée dans trois des quatre grands clubs de Rio, puis aux Pays-Bas, en Espagne et, bien sûr, dans tout le Brésil, il a marqué l’histoire partout où il est passé. Si un nom doit incarner la Coupe du Monde 1994, c’est bien celui de Romário. Sans lui, le Brésil aurait sans doute peiné à décrocher ce trophée. Certains vont même jusqu’à dire que l’équipe aurait pu manquer le rendez-vous sans ses performances d’exception, notamment lors du match décisif face à l’Uruguay en éliminatoires.

Mais Romário, c’était aussi un joueur à la personnalité controversée, s’autoproclamant « le meilleur joueur de l’histoire après Pelé ». Était-ce exagéré ? Une simple plongée dans l’histoire de ce prodige du football suffit à s’en faire une idée…

Une enfance modeste pour un destin grandiose

Issu d’un milieu modeste, Romário a débuté sa carrière à Olaria (RJ) avant d’être repéré par un recruteur de Vasco da Gama. Rapidement intégré à l’équipe, il a fait ses débuts professionnels en 1985. Dès cette première année, il s’est distingué en devenant le deuxième meilleur buteur du championnat carioca, suscitant l’enthousiasme des supporters, qui voyaient déjà en ce jeune attaquant de petite taille (1,69 m) un avenir brillant.

Romario lors de ses débuts à Olaria
Romario lors de ses débuts à Olaria

Après cette saison prometteuse, Romário a signé son premier contrat professionnel en 1986 et a intégré une équipe mêlant jeunesse et expérience. Aux côtés de talents montants comme Mazinho, Bismarck et Donato, il évoluait avec des vétérans tels qu’Acácio, Tita et la légende de Vasco, Roberto Dinamite. Ce dernier a d’ailleurs témoigné de l’expérience marquante qu’il a vécue en jouant aux côtés du jeune prodige à ses débuts :

« Vous savez ce que c’était de jouer avec Romário à l’âge de 20 ans ? Il suffisait de lui passer le ballon. Sur les trois qui lui arrivaient dans les pieds, il en mettait deux au fond des filets !

Les années suivantes ont marqué l’ascension fulgurante de Romário, confirmant son statut de joueur exceptionnel. Avec Vasco, il a été l’un des principaux artisans des triomphes successifs dans le championnat carioca en 1987 et 1988, à chaque fois face à Flamengo, le rival historique. La finale de 1988 reste gravée dans les mémoires, notamment grâce à un but splendide de Romário, où il a mystifié le gardien rouge et noir avant de conclure avec brio.

L'équipe de Vasco en 1987
L’équipe de Vasco en 1987 : Paulo Roberto, Acácio, Fernando Henrique, Mazinho et Donato. Tita, Geovani, Roberto Dinamite, Luís Carlos et Romário.

Déjà à cette époque, il n’hésitait pas à afficher son ambition démesurée, déclarant qu’il atteindrait les 1 000 buts, à l’image de Pelé. Cette confiance en lui se reflétait également sur la scène internationale. Aux Jeux olympiques de Séoul en 1988, il a porté l’équipe brésilienne jusqu’à la médaille d’argent, terminant meilleur buteur du tournoi avec six réalisations.

Ces exploits n’ont pas échappé aux recruteurs européens. Le PSV Eindhoven, alors champion d’Europe, n’a pas tardé à s’intéresser au prodige brésilien, ouvrant ainsi un nouveau chapitre de sa carrière, cette fois sur le continent européen.

C’est au PSV que Romário allait perfectionner son art du but et se préparer à devenir l’un des plus grands attaquants de l’histoire du football.

PSV Eindhoven : l’apprentissage en Europe

La première saison de Romário a été pleine de hauts et de bas. Parmi les moments de gloire, il a décroché le titre de meilleur buteur du championnat néerlandais, menant son équipe à la conquête du titre national et de la Coupe des Pays-Bas. Toutefois, sur la scène internationale, les résultats ont été moins reluisants.

Romario au PSV
Romario au PSV Eindhoven

En Ligue des champions 1988/89, le PSV a été éliminé en quart de finale par le Real Madrid, tandis qu’en Supercoupe d’Europe, le club néerlandais a échoué en finale face aux Belges de Malines. La désillusion s’est poursuivie lors de la Coupe Intercontinentale 1988, où le PSV a perdu aux tirs au but contre le Nacional d’Uruguay.

C’est finalement avec la sélection brésilienne, en 1989, que Romário a ajouté un trophée continental à son palmarès : la Copa América. Ce triomphe allait solidifier sa réputation internationale, tout en annonçant les grandes réussites à venir.

La Copa América 1989 : un héros national en devenir

Déjà star en Europe, Romário est revenu au Brésil pour disputer la Copa América, au mythique Maracanã. C’était l’occasion rêvée pour le « baixinho » de rentrer dans le coeur des supporters en offrant à son pays un titre attendu depuis plus de 50 ans. Et il n’a pas déçu.

Romario qui marque le but de la victoire face à l'Uruguay lors de la finale de la Copa America 89.
Romario qui marque le but de la victoire face à l’Uruguay lors de la finale de la Copa America 89.

Lors du quadrangulaire final, Romário a enchaîné les performances mémorables. Contre l’Argentine de Maradona, il a marqué un but, tout en humiliant l’icône argentine d’un magnifique petit pont. Face au Paraguay, il a inscrit l’un des buts de la victoire 3-0, puis, lors du match décisif contre l’Uruguay, il a offert la victoire 1-0 grâce à un but déterminant. Cette rencontre avait une saveur particulière pour Romário : il retrouvait plusieurs joueurs uruguayens, qui, sous les couleurs de Nacional, lui avaient arraché la Coupe du monde des clubs en 1988. Cette victoire était une véritable revanche personnelle pour le Brésilien, qui devenait définitivement une idole dans son pays.

Ce tournoi a également marqué la naissance d’un duo légendaire : Bebeto et Romário. Ensemble, ils allaient écrire quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du football brésilien.

L’âge d’or au FC Barcelone

En raison d’une blessure, Romário n’a disputé qu’un seul match lors de la Coupe du monde 1990, une édition décevante pour le Brésil, éliminé prématurément par l’Argentine. Malgré cette désillusion, l’attaquant a continué d’afficher des performances exceptionnelles avec le PSV Eindhoven, attirant l’attention des plus grands clubs européens. Parmi eux, le FC Barcelone de Johan Cruyff, qui a obtenu sa signature en 1993.

Romario décisif lors de la victoire 5-0 du Barça contre le Real en 1994.
Romario décisif lors de la victoire 5-0 du Barça contre le Real en 1994.

Dès son arrivée en Catalogne, Romário a marqué les esprits. Il a contribué à une série de titres importants pour le Barça, notamment lors de la saison 1993/94, où le club a remporté la Liga. Cette saison a été marquée par un moment inoubliable : un Clasico historique contre le Real Madrid, au cours duquel Romário a inscrit un triplé et délivré une passe décisive, scellant une victoire écrasante 5-0. Sa relation avec Johan Cruyff, à la fois professionnelle et amicale, a renforcé son intégration et son succès en Espagne.

Cependant, sur la scène européenne, le Barça n’a pas connu la même réussite. En finale de la Ligue des champions 1994, Romário et son équipe se sont inclinés lourdement face à un AC Milan impressionnant (4-0). Lors de ce match, il a croisé la route de Franco Baresi, le légendaire défenseur italien, que Romário a qualifié comme son adversaire le plus coriace en carrière. Leur duel allait se réitérer quelques mois plus tard, cette fois sur la plus grande scène de toutes : la Coupe du monde.

Le sauveur du Brésil pour la Coupe du Monde 1994

Après une brouille avec Carlos Alberto Parreira, alors sélectionneur du Brésil, Romário a été écarté de l’équipe pendant une grande partie des éliminatoires pour la Coupe du monde 1994. L’absence de l’attaquant s’est rapidement fait sentir : les performances du Brésil ont décliné, au point que la qualification était sérieusement menacée. Face à la pression populaire et aux critiques grandissantes, Parreira n’a eu d’autre choix que de rappeler Romário pour le match décisif contre l’Uruguay, au Maracanã.

Romario héros face à l'Uruguay lors des éliminatoires pour la Coupe du monde 94.
Romario héroïque face à l’Uruguay lors des éliminatoires pour la Coupe du monde 94.

Ce match était crucial : une défaite aurait marqué la première non-qualification du Brésil pour une Coupe du monde. Mais Romário, fidèle à sa réputation, a pris les choses en main. Pendant 90 minutes, il a offert une prestation magistrale. Avec ses dribbles incisifs, ses courses fulgurantes, ses frappes précises et même son jeu de tête, il a fait vivre un cauchemar à la défense uruguayenne. Sa performance exceptionnelle a été récompensée par deux buts décisifs, scellant une victoire 2-0 et envoyant le Brésil en Coupe du monde.

Ce moment marquait plus qu’une simple qualification : il annonçait le retour en grâce de l’équipe nationale, qui allait, quelques mois plus tard, remporter un titre mondial qu’elle n’avait plus décroché depuis 24 ans, sous l’ère de Pelé. Et si ce succès a été possible, c’est en grande partie grâce à la magie de Romário, devenu l’âme et le visage de cette équipe victorieuse.

États-Unis 1994 : la Coupe du monde de Romário

Pour la première fois, une Coupe du monde se déroulait aux États-Unis, un pays où le football n’était pas enraciné dans la culture populaire. Pourtant, l’organisation fut un succès retentissant, contribuant à populariser le sport dans le pays et à professionnaliser son championnat. Avec un record d’audience télévisuelle, cette édition a marqué un tournant dans l’histoire du football. Le seul bémol était les horaires des matchs, programmés entre 11 heures et 14 heures pour satisfaire les fuseaux horaires européens et internationaux, malgré une chaleur étouffante qui dépassait parfois les 40 °C en plein été. Une décision controversée, typique de la FIFA…

Malgré ces conditions éprouvantes, l’équipe du Brésil a montré une grande solidarité et un niveau élevé, même si elle n’égalait pas le panache des formations légendaires du passé. Romário, véritable moteur offensif, était insatiable. Il a marqué lors des trois matchs de la phase de groupes : lors des victoires contre la Russie et le Cameroun, et lors du match nul contre la Suède.

Romario buteur contre le Cameroun.
Romario buteur contre le Cameroun.

En huitième de finale, le Brésil a rencontré un adversaire déterminé : le pays hôte, galvanisé par l’enjeu et par la date symbolique du 4 juillet, jour de l’Indépendance américaine. Les États-Unis, poussés par leur public, ont posé de sérieux problèmes à Taffarel, le gardien brésilien. L’équipe brésilienne, en manque d’efficacité offensive, a souffert, même Romário qui a raté une opportunité après avoir dribblé le gardien. L’expulsion de Leonardo, après un coup de coude, a compliqué davantage la tâche des Brésiliens, qui ont dû jouer en infériorité numérique.

Mais Romário, fidèle à son rôle de leader, a délivré un moment de magie. Avec une passe décisive sublime, il a offert à Bebeto l’opportunité de marquer l’unique but du match. Après son but, Bebeto a adressé un geste affectueux à Romário, symbolisant l’unité et la gratitude au sein de l’équipe. Les supporters brésiliens pouvaient enfin respirer : grâce à leur « petit bonhomme », le Brésil se qualifiait pour les quarts de finale.

La revanche contre les Pays-Bas

Les quarts de finale de la Coupe du monde 1994 ont offert un spectacle mémorable entre le Brésil et les Pays-Bas, deux équipes phares du tournoi. La première mi-temps est restée relativement calme, mais la seconde a été un véritable feu d’artifice. Le Brésil menait 2-0 grâce à des buts de Bebeto et, bien sûr, de Romário, mais les Pays-Bas ont réagi avec force : Winter et Bergkamp ont marqué pour égaliser, envoyant le match dans une incroyable lutte pour la qualification.

Romario, Bebeto et Zinho.
Romario, Bebeto et Zinho.

À neuf minutes de la fin, le Brésil obtient un coup franc crucial. Branco, souvent critiqué durant la compétition, se prépare à le tirer. Il frappe avec précision, et Romário, toujours dans les bons coups, se retrouve sur la trajectoire du ballon et a juste le temps de se courber le dos, trompant le gardien néerlandais. Un golaço qui offre au Brésil une victoire 3-2, et permet ainsi de prendre une revanche symbolique sur l’élimination subie en 1974. Le Brésil se qualifie pour les demi-finales.

Son adversaire sera la surprenante Suède, qui a su bousculer les grandes nations du tournoi. Mais là encore, Romário ne faillit pas. Avec son instinct de buteur infaillible, il inscrit l’unique but du match, donnant ainsi au Brésil une victoire décisive. L’équipe est de retour en finale, pour la première fois depuis 1970, avec en face l’Italie, emmenée par des légendes comme Roberto Baggio, Paolo Maldini et Franco Baresi. Le Brésil, fort de son héros Romário, est prêt à disputer une nouvelle finale pour tenter de conquérir son quatrième titre mondial.

Un marquage à la culotte de Baresi

La finale tant attendue de la Coupe du monde 1994 opposait deux géants du football, chacun déjà triple champion du monde. D’un côté, le Brésil, porté par une défense solide et son joyau offensif, Romário. De l’autre, l’Italie, célèbre pour sa rigueur défensive, un milieu de terrain rugueux, et son maître à jouer, Roberto Baggio. Ce duel de titans a donné lieu à un match extrêmement serré, marqué par une tension palpable et de nombreuses occasions gâchées.

Romario face à L'Italie en finale de la Coupe du monde 1994.
Romario victime d’un marquage serré.

La chaleur écrasante de la mi-journée américaine a pesé lourdement sur les joueurs, limitant le rythme et la qualité du spectacle. Pour le Brésil, la tâche était d’autant plus ardue que Romário, constamment surveillé de près par l’iconique Franco Baresi, n’a jamais pu déployer pleinement son génie.

Après 90 minutes sans but et 30 minutes de prolongation tout aussi stériles, l’issue de cette finale historique s’est jouée pour la première fois aux tirs au but. Une conclusion inédite pour couronner un champion du monde.

Le Brésil est quadruple champion du monde !

La séance de tirs au but débute par un tir manqué de Baresi. C’était de bon augure pour la Seleção. Sauf que dans la foulée, le tir de Márcio Santos est repoussé par Pagliuca. Au tour d’Albertini de se lancer et de prendre Taffarel à contre-pied. Puis vint le tour de Romário. Avec classe, le baixinho ne laisse aucune chance au portier italien. Evani redonne l’avantage aux Italiens, mais Branco remet les compteurs à zéro. Quatrième tir, Massaro s’élance, Taffareeeeel ! Le gardien brésilien repousse le tir italien, avant que le capitaine Dunga ne donne l’avantage aux siens, pour la plus grande joie de Pelé présent dans les gradins. Roberto Baggio est le cinquième tireur italien. Une valeur sure pour conclure la série. Sauf que s’il manque son tir, le Brésil est champion. Et l’histoire, on la connait. Baggio s’élance, tire, et le ballon s’envole au dessus du but.

Cliquez ici pour regarder le résumé du match.

Le Brésil est quadruple champion du monde de football ! Le pays explose de joie 24 ans après son dernier succès, une victoire dédiée à Ayrton Senna, icone brésilienne décédée cette année-là. Le Brésil De Romario est de nouveau sur le toit du monde.

De champion du monde à icône nationale

Après avoir décroché le titre de champion du monde en 1994, Romário a reçu sa plus grande distinction individuelle : le trophée de Joueur mondial de la FIFA. Cette année-là fut la sienne, marquée par son éclat sur les terrains américains et espagnols sous les couleurs du FC Barcelone. Pourtant, nostalgique de sa ville natale et lassé de la Catalogne, il a orchestré son départ. Grâce à des négociations soutenues par diverses entreprises, il est revenu jouer pour Flamengo, juste à temps pour célébrer le centenaire du club. Ce départ a ouvert la voie à d’autres Brésiliens au Barça tout en augmentant la popularité mondiale du club catalan, notamment au Brésil.

Une année frustrante

En 1995, tous les espoirs reposaient sur Romário, la plus grande star mondiale, qui formait avec Edmundo et Sávio ce qu’on appelait « la meilleure attaque du monde ». Flamengo ambitionnait de remporter tous les trophées cette année-là, mais les résultats furent décevants : une défaite en championnat carioca face à Fluminense sur un but controversé de Renato Gaúcho, une saison médiocre dans le Brasileirao, une élimination précoce en Copa do Brasil, et une année du centenaire sans le moindre titre. Une situation difficile à vivre pour les supporters, qui durent endurer les moqueries des rivaux qualifiant cette saison d’ »année blanche ».

Romario à Flamengo.
Romario à Flamengo.

Une période difficile

En 1996, Romário remporta quelques titres et continua d’empiler les buts. Toutefois, un prêt à Valence s’est avéré peu fructueux, le menant à un retour au Flamengo en 1997. Malgré de bonnes performances dans le championnat carioca, il ne parvint pas à rivaliser avec les grandes équipes de l’époque, comme Cruzeiro, Palmeiras, Vasco ou Corinthians. En quête de nouveaux succès, il décida de revenir à Vasco en 2000, où il retrouvera les sommets. Mais entre-temps, il vécut l’une des plus grandes déceptions de sa carrière.

En 1997, il formait un duo prometteur avec le jeune Ronaldo, tous deux étant les figures de proue du Brésil pour la Coupe du monde 1998. Malheureusement, une élongation au mollet contractée juste avant le tournoi le priva de compétition. Bien qu’il aurait pu être rétabli pour le second tour, il fut écarté par l’équipe technique. En larmes lors d’une conférence de presse, il assista impuissant à la défaite du Brésil en finale face à la France. Ce duo « Ro-Ro » aurait certainement fait beaucoup de dégâts sur le sol français.

Un retour en grâce à Vasco

En 2000, Romário revint à Vasco après 11 ans d’absence, et ce retour fut triomphal. Aux côtés de l’équipe ayant remporté la Libertadores en 1998, il guida Vasco vers la victoire en Brasileiro et en Copa Mercosur. La finale de cette dernière, face à Palmeiras au Parque Antártica, reste légendaire : menés 3-0 à la mi-temps, Vasco renversa la situation pour s’imposer 4-3 dans une victoire épique, marquée par la magie de Romário. Cette performance exceptionnelle renforça son statut d’icône.

Le retour de Romario à Vasco en 2000.
Romario fait taire ses détracteurs.

Cette année-là, il marqua 67 des 176 buts de Vasco, ce qui a fait de lui le meilleur buteur de tous les tournois qu’il a disputé : championnat carioca (19 buts), tournoi Rio-SP (12 buts), Coupe João Havelange (20 buts) et Copa Mercosur (11 buts). Avec 73 buts en 75 matches, il réalisa la saison la plus prolifique de sa carrière, recevant même le Ballon d’Or brésilien décerné par le magazine Placar.

Une aventure à Fluminense

En 2002, Romário signa avec Fluminense pour une troisième expérience dans un grand club de Rio. Il y remporta le Soulier d’Or et continua de marquer, mais sa relation avec les supporters et ses coéquipiers fut tendue, notamment en raison des privilèges dont il jouissait. En 2003, il accepta un court passage lucratif au Qatar avant de revenir au Flu jusqu’à la fin 2004. Malgré des performances individuelles remarquables, il ne remporta aucun trophée lors de cette période.

Romario à Fluminense en 2002.
Romario avec les couleurs de Fluminense.

En quête de son millième but et approchant la fin de sa carrière, Romário retourna à Vasco, son club de cœur. Cependant, il fut écarté de la Seleção par Luiz Felipe Scolari pour la Coupe du monde 2002, en raison de divergences personnelles malgré ses bonnes performances. Ironie du sort, le Brésil remporta cette compétition sans lui, confirmant une génération dorée mais privant Romário d’un second sacre mondial.

Un joueur controversé mais inégalé

En 2005, la question de la retraite de Romário faisait débat. Pourtant, il fit taire ses détracteurs en réalisant une saison exceptionnelle : à 39 ans, il devint le joueur le plus âgé à terminer meilleur buteur du championnat brésilien, avec 22 réalisations. Cette performance lui valut un autre Ballon d’argent du magazine Placar. La même année, il prononça l’une de ses phrases les plus célèbres : « Tout le monde sait que quand Pelé se tait c’est un poète », en réponse à une suggestion de Pelé lui conseillant de raccrocher les crampons.

Toujours en 2005, Romário fit ses adieux à la sélection brésilienne en marquant lors d’une victoire 3-0 contre le Guatemala. En 2006, il tenta une aventure aux États-Unis et en Australie, évoluant dans des ligues de moindre envergure mais continuant à empiler les buts, se rapprochant ainsi de son objectif des 1000 buts en carrière. Avec 986 réalisations, il décida de revenir à Vasco en 2007 pour une ultime étape.

Le millième but de Romario

L’année 2007 fut historique pour le baixinho. Lors d’un match du championnat brésilien contre Sport Recife à São Januário, Romário inscrivit son 1000e but. Le destin voulut qu’il atteigne ce cap symbolique sur un penalty, tout comme Pelé avant lui. Cependant, contrairement à son illustre prédécesseur, ce fut avec Vasco, son club de cœur, qu’il réalisa cet exploit. Cet événement marqua la fin d’une quête débutée dans les années 1980, traversant deux siècles et s’achevant avec éclat en 2007. En hommage à son idole, Vasco érigea une statue derrière les cages où il avait marqué ce but mémorable.

L’heure de raccrocher les crampons

Après avoir tenu sa promesse des 1000 buts, Romário annonça sa retraite en mars 2008. Mais en 2009, il fit un dernier retour symbolique sous les couleurs de l’América-RJ, exauçant le souhait de son père qui avait toujours rêvé de le voir jouer avec le maillot rouge. Ce passage éclair permit à l’équipe de remporter la deuxième division du carioca et de retrouver l’élite. Peu après, Romário quitta définitivement les terrains.

Aujourd’hui, il s’est reconverti en politique, d’abord comme député fédéral, puis comme sénateur de l’État de Rio de Janeiro. Cependant, ce que l’histoire retiendra, ce sont ses exploits sur le terrain. Romário restera à jamais le roi des surfaces, un joueur légendaire et inoubliable.

Les buts de Romário

  • Vasco – 326 buts
  • Flamengo – 204 buts
  • PSV – 165 buts
  • Seleção Brasileira – 71 buts
  • Barcelone – 53 buts
  • Fluminense – 48 buts
  • Miami – 22 buts
  • Valencia – 14 buts
  • Adelaide – 1 but
  • Divisions jeune – 77 buts
  • Matchs de gala – 21 buts

TOTAL : 1.002 buts

Son parcours professionnel en bref

Les clubs où il a joué

  • Vasco-BRA (1985-1988, 2000-2002, 2005-2006 et 2007-2008),
  • PSV-HOL (1988-1993),
  • Barcelone-ESP (1993-1994),
  • Flamengo-BRA (1995-1996, 1997 et 1998-1999),
  • Valence-ESP (1996-1997),
  • Fluminense-BRA (2002-2003 et 2003-2004),
  • Al-Saad-QAT (2003),
  • Miami FC-USA (2006),
  • Adelaide United-AUS (2006) et
  • America de Rio-BRA (2009).

Palmarès

Principaux titres en club

  • 1 Championnat du Brésil (2000), 1 Copa Mercosul (2000) et 2 Championnats Carioca (1987/1988) avec Vasco.
  • 1 Copa Mercosul (1999), 1 Copa de Oro Sudamericana (1996), 1 Coupe des Champions du Monde (1997) et 2 Championnats Carioca (1996/1999) avec Flamengo.
  • 3 Championnats des Pays-Bas (1988-1989, 1990-1991 et 1991-1992), 2 Coupes des Pays-Bas (1988-1989 et 1989-1990) et 1 Supercoupe des Pays-Bas (1992) avec le PSV.
  • 1 Championnat d’Espagne (1993-1994), 1 Supercoupe d’Espagne (1994) et 1 Trophée Tereza Herrera (1993) avec Barcelone.

Titres en sélection

  • 1 Coupe du Monde FIFA (1994), 2 Copa América (1989 et 1997), 1 Coupe des Confédérations (1997) et 1 médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Séoul (1988) avec le Brésil.

Les principaux titres individuels remportés par Romario

  • Meilleur joueur du monde FIFA : 1994
  • Ballon d’Or de la Coupe du Monde FIFA : 1994
  • Onze d’Or : 1994
  • FIFA 100 : 2004
  • Onze de Bronze : 1993
  • Meilleur joueur du Championnat des Pays-Bas : 1989, 1990 et 1991
  • Meilleur attaquant du Championnat des Pays-Bas : 1989, 1990 et 1991
  • Meilleur attaquant de la Ligue des Champions UEFA : 1990 et 1993
  • Meilleur joueur ibéro-américain d’Espagne : 1994
  • Meilleur joueur étranger en Espagne (Revista El País) : 1994
  • Meilleur joueur du Championnat d’Espagne : 1994
  • Meilleur attaquant du Championnat d’Espagne : 1994
  • Ballon d’Or de la revue Placar : 2000
  • Ballon d’Argent de la revue Placar : 2000 / 2001 / 2005
  • 30e meilleur joueur sud-américain du XXe siècle – IFFHS : 1999
  • 11e meilleur joueur brésilien du XXe siècle – IFFHS : 1999
  • 17e meilleur joueur du XXe siècle – Revue « France Football » : 1999
  • 5e meilleur joueur du XXe siècle FIFA – vote internet : 2000
  • 18e meilleur joueur du XXe siècle FIFA – vote du grand jury : 2000
  • Meilleur joueur du Championnat brésilien : 2000
  • Meilleur joueur des Amériques – Revue « El País » : 2000
  • Soulier d’Or – Revue Placar : 1999, 2000 et 2002
  • Soulier d’Or CBF : 2001 et 2005
  • Trophée Roi du But : 2005
  • Élu dans l’équipe des rêves du Brésil par Imortais : 2020
  • Élu dans l’équipe des rêves de Vasco par Imortais : 2021
  • Élu dans l’équipe des rêves de Barcelone par Imortais : 2021
  • Élu dans l’équipe des rêves de Flamengo par Imortais : 2020

Ses titres de meilleur buteur :

  • Meilleur buteur de la Coupe du Monde des clubs FIFA : 2000 – 3 buts
  • 2 fois meilleur buteur de la Ligue des Champions UEFA : 1989-90 (6 buts) et 1992-93 (7 buts)
  • 3 fois meilleur buteur du Championnat du Brésil : 2000 (20 buts), 2001 (21 buts) et 2005 (22 buts)
  • Meilleur buteur du Championnat d’Espagne : 1994 (30 buts)
  • 3 fois meilleur buteur du Championnat des Pays-Bas : 1989 (19 buts), 1990 (23 buts) et 1991 (25 buts)
  • 2 fois meilleur buteur de la Copa do Brasil : 1998 (7 buts) et 1999 (8 buts)
  • 2 fois meilleur buteur de la Copa Mercosul : 1999 (8 buts) et 2000 (11 buts)
  • 2 fois meilleur buteur du Tournoi Rio-São Paulo : 1997 (7 buts) et 2000 (12 buts)
  • 7 fois meilleur buteur du Championnat Carioca : 1986 (20 buts), 1987 (16 buts), 1996 (26 buts), 1997 (18 buts), 1998 (10 buts), 1999 (16 buts) et 2000 (19 buts)
  • Meilleur buteur du tournoi olympique de football : 1988 (7 buts)
  • Meilleur buteur de la USL Soccer : 2006 (20 buts)
  • Meilleur buteur de la Coupe des Confédérations : 1997 (7 buts)

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Steve André
Steve André
Grand amateur de football, je me suis découvert depuis plusieurs années une passion pour le football sud-américain. La ferveur, l'ambiance, la garra, l'histoire, voilà ce que je veux partager sur ce site.
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