L’Amérique du Sud a toujours été une terre qui a vu naître de grands joueurs, des dribbleurs talentueux formés dans les rues difficiles des villes du Brésil, d’Argentine, de Colombie, etc. Mais c’est également un continent qui nous a gratifié de portiers mythiques, souvent atypiques et complètement fous, qui sont restés dans les mémoires collectives. Découvrez dans ce Top, les gardiens sud-américains qui ont marqué l’histoire des clubs dans lesquels ils sont passés.
Les gardiens sud-américains les plus emblématiques de l’histoire
Rogério Ceni
Considéré comme le plus grand joueur de l’histoire de São Paulo, Rogério Ceni a laissé son nom marqué dans l’histoire du club, où il a joué plus de 25 ans, mais également dans l’histoire du football sud-américain. Le numéro 01 a écœuré ses rivaux avec ses nombreux buts inscrits (souvent sur coup franc), mais aussi avec ses arrêts spectaculaires.
On se souvient de son 100e but contre le rival Corinthians, ou encore de son superbe arrêt sur le coup franc tiré par Steven Gerrard en finale de la Coupe du monde des clubs. En plus de ses belles actions sur le terrain, l’éternel capitaine a collectionné les trophées, dont la tant rêvée Copa Libertadores en 1993 et en 2005.
Depuis 2006, Rogério Ceni est le meilleur gardien-buteur de l’histoire du football. L’éternel maillot 01 de São Paulo a dépassé la marque, qui appartenait jusque-là à Chilavert, et est entré dans l’histoire du football en atteignant l’incroyable marque des 131 buts inscrits tout au long de sa carrière.
René Higuita
Légende du football colombien, René Higuita a été le gardien numéro un de la Colombie dans les années 1980 et une grande partie des années 1990. Avec son style peu académique du fait de sa coupe de cheveux et son style audacieux sur le terrain, le gardien a marqué l’histoire du football avec un geste que l’on associe automatiquement à son nom : le coup du scorpion, qu’il a réalisé lors d’un match amical entre l’Angleterre et la Colombie disputé à Wembley, en 1995.
Mais Higuita, ce n’est pas que cela. Il était également très bon sur sa ligne et un excellent tireur de coups francs. On se souvient notamment de son superbe coup franc inscrit contre River Plate en demi-finale de la Copa Libertadores en 1995 et de son arrêt décisif lors de la séance de tirs au but.
Ce n’est également pas pour rien qu’on le surnommait El loco. En effet, son « truc » était de lancer le ballon devant lui et de se lancer dans des chevauchées fantastiques. Il lui est arrivé de payer cher ce genre de prises de risques, comme lorsqu’il s’est fait chipé le ballon par l’attaquant camerounais Roger Milla, qui a ensuite facilement marqué dans le but vite, en huitièmes de finale de la Coupe du Monde 90.
Le jour de son jubilé, en 2010, à l’âge de 44 ans, il a une nouvelle fois réalisé son « coup du scorpion », devant son peuple, à Medellin.
José Luis Chilavert
Légende vivante paraguayenne, José Luis Chilavert est le gardien de but le plus controversé de ce Top. Toujours présent sur les réseaux sociaux, Chila donne son avis sur le football paraguayen, la sélection et toutes sortes de sujets polémiques. Il était déjà comme cela quand il était joueur. Capitaine de l’Albirroja, le gardien prenait ses responsabilités quand cela était nécessaire et a également marqué de nombreux buts.
Deuxième meilleur gardien-buteur de l’histoire du football mondial, Chila a mis un terme à sa carrière professionnelle en 2004 avec 62 buts inscrits. Quand on regardait un match de Vélez ou de l’équipe nationale paraguayenne dans les années 90, on attendait un coup franc bien placé pour observer Chilavert faire parler sa belle patte gauche. Gloire absolue dans son pays, Chila était également un très bon tireur de penalty, un talent qui lui a aussi permis d’être très fort au moment de les arrêter.
Celui que l’on surnommait El Bulldog (animal qu’il a longtemps affiché sur son maillot) a été désigné meilleur gardien du monde à deux reprises (1997 et 1998) et remporté de nombreux titres sur le continent sud-américain dont des titres de champion d’Argentine, d’Uruguay et du Paraguay et bien sûr la Copa Libertadores.
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Hugo Orlando Gatti
Peu connu en dehors du continent sud-américain, Hugo Orlando Gatti est considéré comme un des meilleurs gardiens de l’histoire du football argentin et une des grandes idoles de Boca Juniors, avec qui il a remporté six titres (dont deux Libertadores). Il a d’ailleurs été décisif lors de la première Copa Libertadadores gagnée par le Xeneize en 1977 en arrêtant le penalty de Vanderley, capitaine de Cruzeiro, lors de la finale.
Surnommé El loco, il possédait un style particulier, délaissant souvent sa surface de but pour aller au-devant des attaquants adverses. Un précurseur dans le domaine. Avec son bandeau sur la tête, l’Argentin a imposé sa nonchalance et son excentricité sur les pelouses de 1962 à 1988, jusqu’à 44 ans ! Il possède d’ailleurs deux records dans le football argentin : celui du plus grand nombre de matchs jouer en Primera División (765 dont 548 avec Boca) et celui du plus grand nombre de penaltys arrêtés (26 au total, un record partagé avec Ubaldo Fillol).
Malgré son talent, il n’a pas eu de grande carrière internationale (seulement 18 sélections avec l’Argentine, et une seule participation à un mondial, en 1966, en tant que remplaçant). Il est l’un des rares Argentins à avoir évolué sous les couleurs des deux grands clubs ennemis de Buenos Aires (River Plate et Boca Juniors).
Jorge Campos
On le connaît surtout pour les tenues qu’il arborait que ce soit en club ou avec la sélection mexicaine. Jorge Campos aimait mélanger les couleurs, les maillots larges et colorés qu’il dessinait lui-même lui ont servi de marque déposée. Des maillots incroyables, mêlants jaune, rouge, rose ou vert.
El Brody était plus qu’un gardien de but, il a marqué toute une génération en apportant de la joie sur les terrains, que ce soit dans les buts ou en attaque. Avant-centre de formation, il a longtemps eu coutume de mettre les gants de côté pour finir en attaque lors de certains matchs. On se souvient de son superbe but contre Cruz Azul lorsqu’il évoluait à Atlante.
Voir un gardien de but d’1,68m est quelque peu inhabituel, mais Campos compensait son manque de stature par une grande agilité, qui lui a servi aussi bien dans les buts, que lors de ses aventures en attaque. Tout cela a fait de Campos une idole de la sélection mexicaine.
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Cláudio Taffarel
Pas un enfant au Brésil n’a pas crié Taffareeeeel après avoir fait un arrêt, cri qu’a immortalisé le célèbre commentateur brésilien Galvão Bueno. Le gardien a écrit une belle page de la seleção, en étant décisif en finale du Mondial 94 pour aider le Brésil à remporter sa quatrième Coupe du Monde, le Tetra. Il a fait la différence lors de la séance de tirs au but contre l’Italie en repoussant un penalty avant d’observer le tir de Roberto Baggio passé au-dessus.
Révélé par l’Internacional de Porto Alegre, le gardien a brillé en Europe et est aujourd’hui encore idolâtré par les supporters de Galatasaray, avec qui il a remporté la Coupe de l’UEFA en 1999.
Óscar Córdoba
Pur produit de l’école des gardiens colombienne, Óscar Córdoba a terrifié les attaquants sud-américains au début des années 2000. Il fait partie de la génération dorée de la Colombie des années 90, avec des joueurs comme Carlos Valderrama, René Higuita, Faustino Asprilla, etc.
Il fait partie de la liste privilégiée des rares footballeurs colombiens qui ont été champions dans trois championnats différents, en Colombie avec l’América de Cali (96-97), en Argentine avec Boca Juniors (98,99,2000) et en Turquie avec le Besiktas (2003). Il a également remporté deux Copa Libertadores consécutives avec l’équipe Xeneize et une Copa America avec la sélection colombienne. Bref, une belle carrière.
Marcos
Saint pour les palmeirenses, mais bourreau pour les adversaires. Au milieu de nombreuses stars de l' »Ère Parmalat », le gardien de but formé au club a honoré la tradition du club et est devenu l’une des plus grandes idoles de Palmeiras.
Auteur de nombreux arrêts importants tout au long de sa carrière, São Marcos est surtout adulé pour ses prestations contre le grand rival Corinthians lors de la Libertadores 99/2000 et pendant la Coupe du monde 2002, que le Brésil finira par gagner : le pentacampeonato.
Fidèle toute sa carrière à son club de cœur, São Marcos (Saint Marcos) comme on le surnomme a remporté de nombreux trophées importants avec Palmeiras, ce qui lui a permis de graver son nom dans l’histoire du football sud-américain. Auteur de nombreux arrêts difficiles dans des matchs décisifs, il a été honoré par le club où il a joué pendant 20 ans avec un buste à l’entrée des installations du club.
Sergio Goycochea
Bien qu’il ait remporté de nombreux titres : Copa Intercontinentale, Libertadores et championnat d’Argentine avec River Plate, championnat de Colombie avec le Millonarios et du Paraguay avec le Club Olimpia, quand on pense à Goycochea, on pense automatiquement à la Coupe du Monde 1990 durant laquelle il a été la grande révélation.
Réputé pour sa faculté à repousser des penalties, il a fait parler son talent en en arrêtant quatre en Italie 90, lors des séances de tirs au but en quarts de finale contre la Yougoslavie (Faruk Hadzibegic et Dragan Stojkovic) puis en demi-finales face à l’Italie (Roberto Donadoni et Aldo Serena) pour conduire la sélection argentine en finale de la compétition. La belle histoire, c’est qu’à la base, il ne devait être que le troisième gardien de l’Albiceleste, mais peu de temps avant le début du tournoi, Luis Islas avait décliné sa sélection, déçu de ne pas être titulaire puis Nery Pompido s’est fracturé la jambe droite au milieu de la deuxième rencontre de la phase de groupes.
Avec la sélection, il a remporté les Copas América de 91 et 93. Lors de cette dernière, il a arrêté des penalties décisifs dans la séance de tirs au but contre le Brésil en quarts de finale, et contre la Colombie en demies, et a été élu meilleur joueur de la compétition. Goycochea est considéré comme le meilleur gardien argentin des 30 dernières années selon la IFFHS, c’est donc logiquement qu’il intègre notre liste des meilleurs gardiens sud-américains.
Dida
Toujours calme et plein de sang-froid, Dida fait partie des meilleurs gardiens de l’histoire du football brésilien. Toujours bien placé, il a été l’auteur de nombreuses parades incroyables. Le gardien a marqué toute une époque sous les couleurs du Corinthians avec qui il a été champion du monde en 2000.
Surnommé le « Rei dos Pênaltis » (Roi des Penalties), Dida était un véritable spécialiste dans cet exercice. En Europe, on se souvient surtout de lui pour son passage au Milan, de 2000 à 2010, où il s’est imposé comme l’un des meilleurs gardiens du monde au point de faire partie du Hall of Fame du club. Avec les Rossoneri, il a remporté de nombreux trophées dont le championnat d’Italie, et deux Ligues des Champions, la première contre la Juventus en 2003 après avoir repoussé trois tirs au but.
Dida a été le premier gardien à être nommé pour le Ballon d’Or et le premier double champion du Mondial des Clubs de la FIFA. Il a également été nominé sept fois pour le prix du meilleur gardien de but au monde de la IFFHS et est l’un des neuf joueurs à avoir remporté à la fois la Ligue des Champions et la Copa Libertadores.
Élu meilleur gardien d’Amérique Latine du 21e siècle par la IFFHS, il fait partie des meilleurs gardiens de l’histoire du Brésil aux côtés d’autres légendes comme Marcos, Rogério Ceni, Taffarel et Emerson Leão.
Plus de gardiens parmi les meilleurs d’Amérique du Sud
Ubaldo Fillol
Ubaldo Fillol est l’un des meilleurs gardiens sud-américains de l’histoire du football et probablement le meilleur portier argentin qui a succédé à Amadeo Carrizo. Il a représenté son pays lors des Coupes du Monde 74, 78 et 82, et a été élu meilleur gardien de la compétition lors de l’édition de 78 organisée par l’Argentine et que l’Albiceleste a remportée.
Sa rivalité avec Gatti était historique, notamment parce qu’il jouait à River, et Gatti à Boca et parce qu’ils avaient un style diamétralement opposé : Fillol était sérieux tandis que Gatti était « fou » ; Fillol restait sur sa ligne / Gatti jouait comme un défenseur supplémentaire, etc.
Gylmar Dos Santos
Gilmar est considéré comme le meilleur gardien de but brésilien de tous les temps et aussi comme l’un des tout meilleurs gardiens de but dans le monde : il a été nommé comme l’un des 20 meilleurs gardiens du 20e siècle par la IFFHS. Il est connu pour son style sobre et sa personnalité paisible.
Il a joué dans des équipes légendaires comme le Corinthians des années 50, le Santos des années 60 et la sélection brésilienne double championne du monde. Gilmar a la chance d’avoir été « champion de tout » à son époque, après avoir remporté au moins un titre dans chaque compétition qu’il a disputé. Une légende.
Rodolfo Rodríguez
Né à Montevideo, capitale de l’Uruguay, Rodolfo Rodríguez a connu son apogée dans le football brésilien dans les années 1980. C’est là que sous les couleurs de Santos il a réalisé les arrêts qui ont fait sa gloire lors d’un match contre l’América de Rio Preto au Vila Belmiro.
En 1981, alors qu’il défendait les cages de la sélection uruguayenne face au Brésil, il a tapé dans l’œil du club de Santos. Il a alors été recruté en échange de 120 000 dollars en 1984, somme élevée pour un gardien à l’époque, avec de l’argent prêté par Pelé. Avec le Peixe, où il a joué de 1984 et 1988, il est vite devenu une idole.
Le 14 juillet 1984, il a accompli un exploit en sauvant consécutivement 5 tirs, dont 3 à bout portant lors d’une victoire 2 à 0 contre l’América Futebol Clube. À la suite de cet exploit du guerrier uruguayen, l’attaquant adverse Tarcísio a déclaré que Rodolfo était « maior que o gol » (« plus grand que les buts »). Les supporters de Santos ont toujours en mémoire cet exploit une trentaine d’années plus tard.
Amadeo Carrizo
Selon l’IFFHS, l’Argentin Amadeo Carrizo est meilleur gardien de but de l’histoire de l’Amérique du Sud. Il a joué dans les années 40, 50 et 60 sous les couleurs de River Plate et a également été le gardien de l’équipe nationale pendant dix ans. Les chroniques de l’époque disent qu’il a été un précurseur dans sa manière de jouer loin de ses buts (il fut aussi l’un des premiers gardiens à porter des gants).
Surnommé « Tarzán » en raison de ses acrobaties, Amadeo Carrizo a inspiré de nombreux gardiens de but sud-américains comme Hugo Gatti, René Higuita et José Luis Chilavert, que l’on retrouve tous dans ce Top.
Ladislao Mazurkiewicz
Connu pour son agilité et ses réflexes exceptionnels, il est considéré comme le meilleur gardien de but uruguayen et l’un des meilleurs de l’histoire du football. Il a joué de 1963 à 1981 dans de nombreux pays comme l’Argentine, l’Espagne, le Brésil, la Colombie et bien sûr l’Uruguay. Idole à Peñarol, il a été le gardien titulaire de l’équipe lors de la victoire en Coupe Intercontinentale en 1966, équipe considérée comme la meilleure de la saison au niveau mondial et une des meilleures des années 60.
Meilleur gardien de la Coupe du monde 1970, il était, jusqu’en 2018, le joueur uruguayen à avoir disputé le plus de matchs de Coupe du monde (13 apparitions en trois Coupes du monde). Ce record appartient aujourd’hui à son successeur Fernando Muslera (16 apparitions en trois Coupes du monde), qui garde les cages de la Celeste depuis 2009.
J’espère que cet article vous a plus, et si vous avez des idées d’articles, n’hésitez pas à les laisser en commentaire 🙂
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