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San Lorenzo et le retour à Boedo : de l’enfer à la justice

Certains amours sont éternels. Les supporters de San Lorenzo ne savent que trop bien à quel point cette maxime est vraie.

Le club a été fondé en 1908 par un groupe de jeunes de 13 à 16 ans et un prêtre salésien du nom de Lorenzo Massa. Il s’agissait de garçons très humbles qui partageaient leur amour du football dans les terrains vagues du quartier d’Almagro et formaient l’équipe « Los Forzosos de Almagro ». Lorsque l’oratoire salésien de San Antonio a été construit à l’endroit où ils jouaient, les jeunes ont pensé qu’ils allaient perdre leur « terrain ». Ils se trompaient. Le père Lorenzo Massa a mis à leur disposition un espace de jeu et leur a donné des maillots bleus et rouges. Tout ce qu’ils avaient à faire était de ne pas tomber dans la délinquance et d’assister à la messe du dimanche. Marché conclu. Le Club Atlético San Lorenzo de Almagro était né.

La création du Gasómetro à Boedo

Après des débuts difficiles, marqués par une suspension des activités en 1912 et un retour l’année suivante, San Lorenzo accède à la première division argentine en 1915. Mais le club ne disposait toujours pas de son propre stade. Le club louait le stade de Ferro Carril Oeste pour jouer ses matches à domicile. Il n’avait pas d’identité. Le Père Lorenzo revient à la charge pour aider l’institution qu’il aime tant et intercède pour obtenir un terrain appartenant à l’école Maria Auxiliadora. Ce terrain se trouvait à Almagro, mais plus tard, une partie de la zone, y compris le stade, deviendra le quartier de Boedo. Avenida La Plata, numéro 1700. Le nouveau domicile des Azulgranas.

Les jeunes joueurs de San Lorenzo avec le père Lorenzo Massa en haut à droite

Avec une capacité de 60 000 personnes, le stade était le plus grand d’Argentine jusqu’en 1950. Il a été baptisé Gasómetro en raison des anciens réservoirs de gaz qui s’y trouvaient. À l’époque, il était connu sous le nom de « Wembley argentin » et a accueilli l’équipe nationale pendant une trentaine d’années. Une fierté pour tous les corbeaux – surnom des supporters de San Lorenzo en raison de la soutane noire du prêtre. Lire les belles histoires cachées derrière les surnoms des clubs argentins.

Le succès croissant de San Lorenzo a également favorisé le développement de Boedo. Il s’agissait d’une symbiose. Sportivement, socialement et culturellement intégré, le club constituait le principal point de référence pour les habitants qui arrivaient dans le quartier à une époque d’urbanisation rapide. L’identité de l’un faisait la fierté de l’autre.

La persécution des militaires

Boedo est un carnaval. C’est ce que dit un extrait de l’un des chants les plus célèbres du principal groupe de supporters de San Lorenzo, la Gloriosa Butteler. Et ce fut longtemps le cas. Doté d’une forte scène culturelle, le quartier accueillait de grands spectacles de théâtre, de cinéma et de carnaval, possédait la plus grande bibliothèque de Buenos Aires et formait une classe moyenne à l’identité progressiste. Un phénomène observé avec réserve par le gouvernement militaire. De nombreuses réserves.

Entre 1930 et 1976, il y a eu six coups d’État en Argentine (1930, 1943, 1955, 1962, 1966 et 1976). Les Union Nationale Libératrice, Processus de Réorganisation Nationale, Union Civique Radicale ou tout autre nom de rupture montrait un pays nostalgique d’un passé prospère de plus en plus lointain. Les progrès institutionnels de San Lorenzo et les airs démocratiques de Boedo (une zone de plus en plus appréciée) contrastent avec les obscurs gouvernements totalitaires.

Plusieurs tentatives ont été faites pour causer du tort au club. La première eut lieu en 1971, lorsque le président Comandante Agustín Lanusse, dans un gouvernement anticonstitutionnel, ordonna la construction d’une avenue qui passait exactement au milieu du stade Gasómetro. Une idée abandonnée par la suite, mais un avertissement que les miliciens n’oublieraient pas San Lorenzo.

Le 24 mars 1976, lorsque Isabelita Perón a été destituée et qu’une junte militaire a pris le pouvoir, une autre dictature a été instaurée. Le lieutenant-colonel Jorge Rafael Videla accède à la présidence cinq jours après le coup d’État et reste au pouvoir jusqu’en 1981. Un régime totalitaire qui ne prendra fin qu’en 1983.

Jorge Rafael Videla
Jorge Rafael Videla au centre de la photo

Cette période a été marquée par une violente répression, avec la mort et la disparition de milliers de personnes. L’un des mouvements de résistance créés est l’Association des mères de la Place de Mai, une organisation de mères qui cherchent à obtenir des informations sur leurs enfants disparus et qui organisent des marches sur la Place de Mai, devant la Casa Rosada. Le foulard blanc sur la tête et l’angoisse au cœur, elles cherchaient une once d’espoir de retrouver leurs enfants. Le premier acte public de l’association récemment créée a eu lieu le 20 juin 1977 dans le stade Gasómetro. Un acte extrêmement noble et risqué. Pour les militaires, ce lieu était un centre de mouvements révolutionnaires qu’il fallait combattre.

La perte du stade. Au revoir Boedo

Le brigadier Osvaldo Cacciatore était l’officier militaire nommé par Videla pour prendre la mairie de Buenos Aires entre 1976 et 1982. L’une de ses missions était de mettre fin à ce « repaire de délinquants » qu’était le Gasómetro. Bien qu’il était l’un des plus grands et des plus importants stades du pays, il finit par être exclu de la Coupe du monde 1978. Il n’y aura pas de trêve avec le Ciclón.

Le maire Cacciatore commence à mettre son plan à exécution. Il propose d’abord de construire un seul stade pour San Lorenzo, Huracán et Vélez Sarsfield, arguant qu’il y a trop de stades à Buenos Aires. Évidemment, la proposition incluait la fermeture du Gasómetro et de voir San Lorenzo en dehors de Boedo.

L’année 1979 marque la fin du stade mythique. Sous la pression croissante des militaires et dans un contexte de grave crise économique, San Lorenzo succombe. Il vend le terrain du stade Gasómetro pour 900 000 dollars et quitte officiellement Boedo. Le match contre Boca Juniors, le 2 décembre de cette année-là, fut le dernier disputé dans ce stade. Le club est parti, mais le cœur est resté à Boedo.

Les mobilisations désespérées des supporters ne font pas bouger les militaires. Comme si cela n’était pas suffisant, en 1981, San Lorenzo est relégué en deuxième division. C’était la première fois qu’un club considéré comme un grand d’Argentine était relégué.

Des supporters fidèles à leur club de coeur

Que leur restait-t-il ? Sans stade et en deuxième division, il ne restait plus que le maillot. Et cela suffisait aux millions de supporters qui aimaient inconditionnellement le club. L’âme du club est immortelle, on ne pourra jamais leur arracher. Les samedis de deuxième division argentine de 1982 se sont transformés en caravanas de supporters qui se déplaçaient partout pour montrer le sentiment qu’ils portaient à leur club de coeur. Les matchs à domicile du Ciclón se jouaient dans différents stades (Ferro Carril, Vélez, River, etc.). Tous ces stades étaient bondés de Cuervos qui ne voulaient pas abandonner le club au moment le plus difficile de son histoire. Un phénomène social admiré jusqu’à aujourd’hui en Argentine.

San Lorenzo en Serie B en 1982. Les supporters répondent présent.
San Lorenzo en deuxième division en 1982. Les supporters répondent présent.

L’année suivante, San Lorenzo faisait son retour dans l’élite du football, mais la joie de la montée contrastait avec la douleur de la nouvelle : le conseil municipal avait approuvé le projet de démolition du stade Gasómetro pour la construction d’immeubles commerciaux. En 1984, le stade commence à être démantelé et en 1985, le terrain est vendu à l’enseigne française Carrefour, qui installe son premier supermarché en Argentine. C’était la fin.

Un Nuevo Gasómetro et, enfin, la justice

Sans stade, San Lorenzo a dû « emprunter » plusieurs stades pour pouvoir jouer à domicile. Ce fut le cas jusqu’en 1993, lorsque le club a inauguré son nouveau stade : le Nuevo Gasómetro, dans le quartier de Bajo Flores, à quelque trois kilomètres de Boedo. Ce n’était pas encore le retour à la maison, mais une sorte de sauvetage de l’amour-propre. L’ancien stade a été rebaptisé Viejo Gasómetro. Un viejo jamais oublié.

Même avec leur nouvelle maison, les supporters continuent de demander justice. San Lorenzo est de Boedo et c’est tout. En 2006, les supporters, les socios et les dirigeants ont commencé à exercer une plus grande pression sur la mairie de Buenos Aires pour obtenir la révision historique et la restitution de la « Terre Sainte » à son propriétaire légitime. Le mouvement a commencé à prendre de l’ampleur. Le 8 mars 2012, environ 100 000 supporters de San Lorenzo de toutes les régions du pays et de tous âges se sont rassemblés sur la Plaza de Mayo pour réclamer l’approbation de la « Loi de la Restitución histórica« . Le texte est approuvé le 15 novembre 2012, avec 50 voix pour et aucune contre. Carrefour serait obligé de vendre le terrain au club et San Lorenzo pourrait enfin rentrer chez lui.

En 2014, San Lorenzo et Carrefour se sont mis d’accord sur le montant à payer au groupe de supermarchés pour l’espace situé sur l’Avenida La Plata : 94 millions de pesos (environ 19,6 millions de dollars). Pour payer cette somme, le club a mis au point un système dans lequel les supporters pouvaient aider le club en achetant des mètres carrés symboliques. Chaque mètre carré coûtait 450 dollars et 27 000 supporters ont contribué à la cause.

En avril 2019, Carrefour a annoncé la fermeture de son unité sur l’Avenida La Plata. Un fait consommé le 5 mai 2019. Un jour historique pour tout le « sanlorencisme ». Et les cuervos étaiet là pour accompagner la fermeture du supermarché. Au revoir Carrefour, il est temps de rentrer.

Le 1er juillet 2019, la première pierre du nouveau stade en « Terre sainte » est posée. La construction sera un autre défi de taille dans un pays en proie à une grave crise économique. Mais comment douter de ce que ces gens sont capables de faire ? Le retour à Boedo n’est pas un miracle du Pape François – le plus illustre supporter du club – mais l’attitude de chaque supporter qui n’a pas laissé mourir le souvenir d’un amour ancien. Chaque jour, chaque défaite, chaque titre, chaque nuit noire, chaque bon ou mauvais moment.

Le cri qui a été lancé tant de fois depuis 1979 se rapproche de plus en plus : on reviendra ! Et cette fois, ce sera pour toujours !

Source article : Extracampo

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Gre-Nal : la plus grosse bagarre de l’histoire du classico

Valdomiro était tranquillement en train de prendre sa douche. Quelques minutes plus tôt, il avait été remplacé dans le Gre-Nal 189, disputé dans le cadre d’un tournoi amical entre quatre équipes, avec la présence également de la sélection hongroise et du Benfica d’Eusebio pour marquer l’inauguration du stade Beira-Rio. Dans un match serré et tendu, le score nul et vierge semblait inévitable. Jusqu’à ce que Gentil, intendant de l’équipe, entre en trombe dans le vestiaire, terrifié et presque à bout de souffle, pour avertir l’ailier droit de la bagarre qui a transformé le terrain en zone de guerre. Cela marquera à jamais le tout premier Gre-Nal disputé au Beira-Rio. Une bagarre qui a eu lieu le 20 avril 1969, une date qui est entrée dans l’histoire du classico.

Une bagarre générale et 20 expulsions lors du premier Gre-Nal du Beira-Rio

Au total, 20 joueurs ont été expulsés par l’arbitre Orion Satter de Mello, dont 19 pour la bagarre. Les seuls qui y ont échappé ont été le milieu colorado Dorinho et Alberto, le gardien de Grêmio. Ce dernier a d’ailleurs été le protagoniste d’une des images les plus curieuses de ce dimanche après-midi, lorsqu’il a tenté de séparer l’uruguayen Urruzmendi et l’attaquant Acindo, qui voulaient absolument en découdre sous le regard candide du gardien. Bien sûr, Valdomiro n’a pas été expulsé non plus, lui qui a assisté à la scène depuis l’entrée du tunnel, déjà douché.

« J’ai le Belfort Duarte », s’enorgueillit aujourd’hui encore Valdomiro, en référence à la récompense décernée à l’époque aux joueurs les plus fair-play du football brésilien. « Tout ce que je sais, c’est que ce petit Uruguayen est entré en jeu et a commencé à semer la pagaille ».

Valdomiro fait référence à Urruzmendi, entré en jeu en seconde période. Il n’a joué que trois minutes. La montre indiquait la 82e minute de jeu et le ballon se trouvait dans les bras d’Alberto. L’Uruguayen, dans un élan de fureur inexplicable, a couru en direction du gardien pour gêner la relance. Valdir Espinosa, qui avait l’œil, s’est mis en travers pour l’en empêcher. Le contact entre les deux a eu l’effet d’une étincelle dans un baril de poudre. C’est ainsi que le Gre-Nal a explosé.

Une rixe prévisible

Alberto a dégagé le ballon en touche. Au même moment, son coéquipier Tupanzinho s’en prenait à Urruzmendi, qui ne se laissait pas faire et ripostait. Tout le monde s’y est mis, joueurs, remplaçants, dirigeants… Alcindo a traversé le terrain pour entrer dans la mêlée. Sadi a profité de la course de son rival pour le percuter. Bien que sonné, cela n’a pas arrêté l’attaquant de Grêmio qui voulait en découdre avec Urruzmendi. Alberto a tout fait pour les arrêter. En vain.

Sadi et Alcindo

Le clou du spectacle a été le coup de pied aérien du gardien colorado. Gainete a volé tel un karatéka et est rentré dans le tas. Malheureusement pour lui, il est tombé au milieu des joueurs de Grêmio, et il s’est pris quelques coups. Au sol, il a reçu des coups de pied jusqu’à ce qu’il soit secouru par ses coéquipiers, qui se sont précipités pour éviter plus de dégâts. Il s’en est sorti avec du sang sur le visage, mais avec une fierté intacte.

Alcindo et Gainete nourissaient une grande rivalité – raconte Valdomiro, le colorado qui a joué le plus grand nombre de matchs pour le club. Meilleur buteur de l’histoire du Grêmio et auteur de 13 buts dans les Gre-Nal, Alcindo a toujours été un personnage à part dans les classicos. Il entendait les supporters du rival le huer du début à la fin de chaque match. Et, en plus de marquer des buts, il a appris à prendre des coups par les défenseurs, et à rendre la pareille.

« Ecoutez, je vais être honnête avec vous quand il s’agit d’échauffourée. On ne frappe pas et on ne prend pas de coups. On ne sait pas qui on frappe, de qui vient le coup. On ne voit rien, on menace, on pousse… » a-t-il dit, avec une pointe de nostalgie pour les temps plus lointains du derby.

Pour Alcindo, la bagarre n’a été que l’aboutissement naturel de l’environnement de pression créé pendant la semaine précédant le choc historique.

Déclarations de Valdomiro et Alcindo
Source image : globoesporte

« Quand on sait que les choses vont soudainement mal se terminer, toute étincelle met le feu aux poudres. L’atmosphère était déjà lourde depuis le début », a-t-il déclaré.

« Les gars étaient un peu nerveux, on ne pouvait pas se permettre de perdre le premier Gre-Nal au Beira-Rio », a déclaré Valdomiro.

Un match sous haute tension

Les esprits s’étaient déjà échauffés pendant la semaine, en coulisses. Les dirigeants de Grêmio et de l’Inter s’étaient envoyés des piques via les journaux au sujet de la répartition des revenus du match amical. Dans un communiqué, Grêmio a déclaré qu’il jouerait le Gre-Nal « en protestant », menaçant d’intenter une action en justice « pour récupérer les pertes résultant de cette procédure malveillante ».

La réponse de l’Inter a été forte, également par le biais d’un communiqué, dans lequel le club a qualifié les allégations de « calomnie, diffamation et injure ». Il a déclaré qu’il regrettait d’avoir invité le plus grand rival à l’inauguration du Beira-Rio : « Nous aurions parfaitement pu nous passer de ce geste de gentillesse », a conclu le club, à la veille du match.

« Je connaissais ce problème, mais je ne m’attendais pas à ce que les 22 joueurs, tous des gentlemen, se laissent contaminer par cela » a déclaré, après le match, l’arbitre Orion Satter de Mello, qui, à l’époque, n’avait que deux ans d’expérience en tant qu’arbitre dans la division principale du Rio Grande do Sul.

Le match était pour beaucoup d’une importance capitale. Le matin du jour de match, le journal Zero Hora publiait faisait la une avec le titre suivant : « Un Gre-Nal plus grand que le Beira-Rio ». La publication a également rappelé les « 15 ans d’attente » de Grêmio pour ce moment de revanche. En 1954, lors du tournoi d’inauguration de l’Olimpico, l’Inter avait baptisé le nouveau stade de son rival en lui infligeant une incroyable goleada (6-2). Le gardien gremista de l’époque, qui a encaissé les six buts, était Sérgio Moacir Torres. Précisément, l’entraîneur tricolore en 1969.

Peut-être par peur d’encaisser une nouvelle goleada, Sérgio Moacir Torres a mis en place une équipe défensive en ce 20 avril. Avant que la violence ne presse le dessus sur le football, l’Inter était supérieur à son adversaire et se procurait les meilleures occasions de but. Le match était frictionné et tendu. Après le match, l’arbitre a même été accusé par la presse sportive d’avoir été trop laxiste sur les tacles appuyés en première mi-temps. Après la pause, il a expulsé un joueur, le meneur de jeu de Grêmio, Helio Pires.

Confiant qu’il parviendrait à marquer avant la fin du match, l’Inter a tenté de revenir sur le terrain après cette grosse altercation. Les joueurs ne se sont retirés que lorsqu’ils ont été informés qu’il n’y aurait pas assez de joueurs pour que le match « amical » puisse reprendre. La police a constaté des bagarres à l’extérieur du stade. Preuve que l’irresponsabilité sur le terrain s’est répercutée sur les supporters. Mais aucun événement n’a atteint le niveau de barbarie constaté sur la pelouse du Beira-Rio. Pour ne rien arranger, les dirigeants ne semblaient pas avoir retenu la leçon. Ils ont continué à se disputer au sujet des revenus la semaine suivant la rixe.

Aujourd’hui, les temps ont changé, mais les Gre-Nal sont toujours aussi disputés. Ce n’est pas pour rien que le classico est considéré comme un des plus chauds du monde.

La feuille de match

Inter 0-0 Grêmio

Date : 20 de abril de 1969

Stade : Beira-Rio

Arbitre :  Orion Satter de Mello

Internacional : Gainete ; Laurício, Pontes, Valmir et Sadi ; Tovar et Dorinho; Valdomiro (Urruzmendi), Bráulio, Sérgio et Gilson Porto. Entraîneur : Daltro Menezes.

Grêmio : Alberto ; Espinosa, Ari, Áureo et Everaldo ; Jadir et Sérgio Lopes (Cléo) ; Hélio Pires, João Severiano (Tupãzinho), Alcindo et Volmir. Entraîneur : Sérgio Moacir Torres.

Expulsions : Gainete, Laurício, Pontes, Valmir, Sadi, Tovar, Urruzmendi, Bráulio, Sérgio et Gilson Porto (Internacional) ; Espinosa, Ari, Áureo, Everaldo, Jadir, Cléo, Hélio Pires, João Severiano, Alcindo et Tupãzinho (Grêmio).
Note : les expulsions ne concernent que les joueurs qui sont entrés en jeu, et ne comptent pas les joueurs remplaçants qui ont également été expulsés.

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Huracán – San Lorenzo: cinq histoires sur le plus grand clásico de barrio du monde

Huracán et San Lorenzo disputent ce qui est considéré comme le plus grand « clásico de barrio » (derby de quartier) du monde, un match qui, bien sûr, compte mille et une histoires. Le média argentin TyC Sports en a retenu cinq que l’on a retranscrit pour vous.

Cinq anecdotes sur le classico entre San Lorenzo et Huracán

1. Un stade sans but

En 1973, Huracán avait la meilleure équipe de son histoire. Sous la houlette de César Luis Menotti, cette équipe allait laisser une empreinte indélébile sur le club et sur le football argentin. Il y a 50 ans, le Globo a remporté son seul titre de champion dans l’ère professionnelle, et à l’époque, les supporters du Ciclón étaient inquiets, car le calendrier indiquait que Huracán pouvait célébrer son titre au Gasómetro. Ils ont donc pris les choses en main. Lors d’un match contre Newell’s, ils ont lancé une opération pour faire suspendre le stade et ont commencé à jeter des bouteilles sur le terrain. Et cela a fonctionné car pour les deux matchs qui ont suivi, le Ciclón a dû jouer sur le terrain d’Atlanta.

Entre-temps, le Globo a été sacré champion malgré sa défaite au Ducó face à Gimnasia, car Boca, son poursuivant, s’était incliné face à Vélez lors de cette même journée. Le problème, c’est que le Gasómetro n’était déjà plus suspendu et qu’ils pouvaient donc y jouer. Que s’est-il passé ? L’historien azulgrana Adolfo Rés raconte : « Ce qui s’est passé, c’est que les gars ont arrachés des morceaux de pelouse, près de la surface, et ont caché un but, si bien que San Lorenzo a informé l’AFA qu’il y avait des problèmes avec le terrain. Le match s’est joué à Vélez et nous avons gagné 1-0 avec un but de Sapo Villar. Bien sûr, cela a été fait avec la complicité des dirigeants« .

2. Toscano Rendo, l’idole des deux quartiers

Repéré par la gloire de River Carlos Peucelle, Alberto Rendo, cordonnier de métier, a signé à Huracán à l’âge de 18 ans. Toscano, surnommé ainsi par Armando Bo parce qu’il lui rappelait l’acteur Toscanito, a joué six saisons au Globo à un excellent niveau. Mais San Lorenzo avait des vues sur lui et le voulait à tout prix. Le club a alors déboursé 25 millions de pesos et offert quatre joueurs pour le recruter. Lorsque les quemeros l’ont appris, ils se sont rendus au funérarium du président Carmelo Marotta et l’ont saccagé en jetant des pierres pour exprimer leur mécontentement.

Toscano Rendo

A San Lorenzo, Toscano a fait partie de la légendaire équipe des Matadores, qui a fini championne en étant invaincue. Il y est resté cinq saisons avant de faire son retour à Huracán.

Il a été champion avec San Lorenzo et ils l’adorent ; il a fait ses débuts à Huracán, club dont Rendo est supporter, et ils l’adorent. Toscano, l’idole de deux quartiers.

3. Cinq à la suite pour Huracán

Qui dit Penta dit Huracán. Le Globo détient un record qu’aucun autre club n’a égalé dans le football argentin. Il a battu son grand rival à cinq reprises lors d’une seule et même année. Aujourd’hui, San Lorenzo est nettement devant Huracán dans l’historique des rencontres entre les deux équipes, mais en 1976, c’était différent. A l’époque des Metropolitanos et des Nacionales, ils se sont affrontés trois fois dans le Metro et deux fois dans le Nacional. Et les Quemeros ont remportés les cinq matchs : une victoire 3-1 au Parque de los Patricios (avec un gros match d’Ardiles) ; une autre 3-1 à Boedo (Houseman homme du match) ; une victoire 4-2 à La Boca (dans ce tournoi, le finaliste, Huracán, était l’équipe qui avait le plus gagné, le moins perdu et remporté le plus de points, mais le champion a été Boca grâce à une victoire sur le plus petit des scores sur une pelouse de River totalement inondée), une victoire 2-1 au Gasómetro et une victoire 2-1 au Tomás Ducó. Du jamais vu, cinq victoires d’affilées !

4. Romagnoli hincha de Huracán

Romagnoli est un supporter de Huracán. Pas de panique, nous ne parlons pas de Leandro « Pipi » qui, plus d’une fois, et en réponse à l’accusation d’Oscar Ruggeri, a déclaré lors d’une émission de télévision qu’il était « re cuervo » (un vrai cuervo) et a même utilisé son compte Twitter pour le souligner : « Para la gilada, soy re cuervo ». Nous parlons de Federico Romagnoli, le cousin de Pipi, qui, dans une autre émission télévisée, diffusée par la chaîne 13 et animée par Guido Kaczka, a dû participer à un jeu où il devait marquer un but à Pablo Migliore, issu du centre de formation quemero, et qui a également porté les couleurs de San Lorenzo. Le cousin d’El Pipi a dit « je vais le manger tout cru« , avant de le dribbler et de marquer en tirant entre ses jambes. Auparavant, il avait montré un tatouage de Huracán, qui a confirmé que Romagnoli est bien supporter du Globo.

5. Le message du pape François

Je prie pour Huracán. Il y a dix ans, lors du Día Mundial del Hincha de Huracán, un document a circulé affirmant que le pape François avait été socio du Globo. Mais lorsqu’ils ont vérifié la carte de socio, les dirigeants du club Parque de los Patricios ont constaté qu’il s’agissait d’un document apocryphe. Oui, c’était un faux. Bergoglio est un grand supporter de San Lorenzo, à tel point qu’il a utilisé son pouvoir en 2015. Comment cela ? En 2015, François donnait une de ses audiences publiques et quelqu’un lui a demandé un message pour Huracán. Sa réponse a été : « Dites-leur que je prie pour que le Globo (montgolfière en espagnol) se perce, que je suis toujours mauvais« . Malgré cela, Huracán a éliminé River en Copa Sudamericana et a disputé la finale, qu’ils ont finalement perdu face à Santa Fé.

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Los Borrachos del Tablón : les origines de la barra de River Plate

C’est la plus grande barra d’Argentine avec La Doce, et probablement celle qui a connu le conflit interne le plus sanglant de ce siècle, qui a abouti à l’assassinat de Gonzalo Acro. Mais c’est aussi la barra qui a dominé une Coupe du monde, en 2006 en Allemagne, celle qui a généré la terreur aussi bien en Argentine qu’à l’étranger au cours des 20 dernières années, celle qui a été plongée dans de gigantesques activités criminelles et la seule du pays qui a été encadrée ces dernières années, au point de ne même pas pouvoir déployer ses drapeaux dans son habitat naturel, le stade Monumental. C’est la barra brava de River, connue sous le nom de Los Borrachos del Tablón. Une barra qui sévit dans le football depuis les années 70 et dont beaucoup ignorent l’origine, que l’on va raconter dans cet article.

La naissance de Los Borrachos del Tablón

La barra de River trouve son origine en 1968. Loin des quartiers qui ont ensuite occupé les tribunes (Palermo, Zona Norte, Budge, Constitución, etc.), le premier noyau géographique de ceux qui allaient régner sur la popular se trouvait à Abasto et Once, dans la zone que l’on peut aujourd’hui délimiter dans les environs de l’emplacement de deux centres commerciaux : Le Shopping Spinetto avec sa place Primero de Mayo, délimité par les rues Pichincha, Pasco, Alsina et Hipólito Yrigoyen, et le secteur de l’Abasto qui s’étend de Ecuador à Sánchez de Bustamante, plus le tronçon entre Rivadavia et Córdoba.

El Loco Mingo, le premier capo barra

Celui qui s’est érigé comme le premier leader est Loco Mingo. De fait, on se souvient de son baptême du feu en tant que « capo barra » cette même année lors du triangulaire final pour définir le champion face à Vélez et Racing. Tout se jouait au Nuevo Gasómetro. River avait battu Racing deux à zéro lors du premier match et devait affronter le Fortín le 22 décembre. S’ils gagnaient, ils seraient champions. Mais le match s’est terminé sur un résultat nul de un but partout, dans un match au cours duquel l’arbitre Guillermo Nimo n’a pas accordé un penalty flagrant en faveur du Millonario. À la fin du match, il y eut une bataille entre les barras et la légende raconte qu’à un moment donné, Mingo, qui avait mené l’attaque, s’est retrouvé encerclé par un grand nombre de supporters de Vélez et a tenu bon jusqu’à ce qu’on vienne le secourir. Bien qu’il se soit sacrément fait amocher, il conservât son titre de « jefe » (la semaine suivante, Vélez battrait le Racing et remporterait le titre). A ses côtés se trouvaient d’autres hommes importants dans l’histoire de la barra originale : Negro Clay, Sandrini, Mandarina et Tripa. On peut dire qu’à eux cinq, ils ont fondé Los Borrachos del Tablón.

La Banda de Palermo

Barra Brava River

Mais à une exception près : la barra de River ne s’appelait pas encore ainsi. Le nom qui allait marquer son histoire est né quelque temps plus tard et de la main d’un autre groupe, celui qui allait marquer de son empreinte les tribunes du Millonario : Palermo. Car c’est autour de ce quartier, autour de la place Campaña del Desierto, aujourd’hui rebaptisée place Armenia (délimitée par les rues Malabia, Armenia, Costa Rica et Nicaragua), que s’est formée la faction la plus puissante pendant des décennies. Loin du glamour actuel, ce quartier connu sous le nom de Palermo Viejo était une terre d’ouvriers et de voyous. C’était aussi un quartier d’ateliers de mécanique. Et un personnage s’y distinguait : Alberto Ramos, alias Sandro, décédé en 2018, qui, de chef d’un groupe de 20 jeunes hommes, s’est emparé de tout le quartier pour finir avec une armée de plus de 80 « piernas », comme ils se faisaient appeler à l’époque, et qui a fini par être celui qui a fourni le plus grand nombre de membres à la barra brava.

Le premier conflit interne de la barra de River

L’affrontement du début des années 70 semblait donc inévitable. Et au lieu de négocier avec ce groupe naissant et puissant, El Loco Mingo a voulu lui appliquer la loi du plus fort. Le club lui donnait 200 billets et il n’en distribuait que 50, laissant beaucoup de personnes de Palermo à la porte. De plus, comme s’il était le parrain, si quelqu’un avait besoin d’un billet supplémentaire, il devait aller le lui demander personnellement.

Son idée était que les billets gratuits auxquels Sandro avait droit ne devait jamais plus être plus élevé que ceux réservés au groupe d’Abasto. C’est ainsi qu’est né le premier conflit interne de l’histoire de la barra de River, et sans doute le premier conflit interne d’une tribune dans le football argentin.

Puis un jour, la guerre a éclaté. C’était en 1975. Des anciens barras affirment que tout s’est passé en mars de cette année-là, lors d’un match contre Banfield sur le terrain du Racing (dans le cadre de la septième journée du tournoi Metropolitano, qui s’est soldée par une victoire 2-1 de River, avec des buts de Carlos Morete et de Norberto Alonso). D’autres disent que le jour clé date du mois de juillet de la même année, contre Temperley, également sur la pelouse du Racing (le 30/7/75 pour la 31e journée, un match qui s’est terminé sur un résultat nul de 1-1 avec un but de Pedro González). Ce qui est certain, c’est que l’histoire, qu’elle se déroule en mars ou en juillet, coïncide sur un point essentiel : lors du match précédent, il y a eu une dispute au sujet de la distribution des billets et Sandro a donné l’ordre de ce qui avait été convenu précédemment sur la Plaza del Desierto : « dès qu’on est prêt, on fout le bordel ». En moins de dix minutes, Palermo a pris la tribune à Abasto. Et à partir de là, ils ont dominé la barra. Mais ce n’est pas à ce moment-là non plus qu’est apparu le nom qui les caractérise.

La dénomination de Los Borrachos del Tablón

Pour cela, il faut encore attendre deux ans. Entre 75 et 77, Sandro a été le roi de la tribune millonaria. Mais le 24 juillet de cette année-là, lors de la 17e journée du tournoi Metropolitano, à la fin du clásico contre Independiente à Avellaneda, qui s’est soldé par une victoire de l’équipe locale deux à un, au milieu d’une bagarre avec les supporters du Rojo, la police est intervenue et l’a arrêté. Sandro avait une arme sur lui et non seulement un procès a été ouvert contre lui, mais il a été détenu au secret pendant cinq jours. C’était l’époque d’une dictature féroce et Alberto Ramos en particulier et le groupe de Palermo en général étaient dans le collimateur de la justice. À sa sortie, Sandro savait qu’il ne pouvait plus rester exposé en étant à la tête du groupe. Un soir, il a donc réuni toute sa faction sur la place qui s’appelait encore à l’époque Plaza Conquista del Desierto. C’est là qu’il a annoncé qu’il partait et que le nouveau chef était Rubén Cóppola (décédé le 11 novembre 2020 dans un accident de voiture). Le célèbre Matute. Cette même nuit, il a décidé que la barra de River devait avoir un nom. Voyant ce qui se passait autour de lui, avec les bouteilles d’alcool vides après toute une soirée passée à boire, il lui donna le surnom qui identifie encore aujourd’hui la barra : Los Borrachos del Tablón.

Source : TyC Sports

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« La Clase 62 », le documentaire sur les footballeurs qui ont participé à la guerre des Malouines

La guerre des Malouines est l’un des événements les plus douloureux de l’histoire argentine. 41 ans après son déclenchement, le 2 avril 1982, on vous propose de découvrir l’histoire de dix footballeurs ayant participé à la guerre des Malouines, dans un documentaire produit par le média argentin TyC Sports, La Clase 62 (en espagnol).

Avec les témoignages des protagonistes, le documentaire se concentre sur les garçons qui, après avoir terminé leur service militaire obligatoire en 1981, ont dû rejoindre les forces armées pour participer au conflit.

Juan Colombo (Estudiantes de La Plata), Héctor Cuceli (San Lorenzo), Omar De Felippe (Huracán, ex-entraîneur de Platense), Gustavo De Luca (River), Javier Dolard (Boca), Luis Escobedo (Los Andes), Sergio Pantano (Talleres de Remedios de Escalada), Claudio Petruzzi (Rosario Central), Héctor Rebasti (San Lorenzo) et Julio Vázquez (Centro Español), ont dû troquer leurs rêves de buts contre des fusils et une expérience aux blessures indélébiles.

La « Loi Racing » qui pourrait sauver Independiente de la faillite

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Independiente traverse l’une des pires crises économiques de son histoire, qui s’est aggravée après que les tribunaux ont confirmé que le club devait payer plus de 2,3 millions de pesos à Gonzalo Verón. En cas de déboursement de cette somme, le club pourrait faire faillite, mais il existe une loi qui, il y a un peu plus de 20 ans, a bénéficié au Racing et qui pourrait maintenant être le salut de l’autre équipe d’Avellaneda.

La « Loi Racing » qui pourrait sauver Independiente de la banqueroute

La loi en question est la loi 25.284, également connue sous le nom de loi des entités sportives en difficulté économique. Elle a été adoptée au milieu de l’année 2000 et son principal objectif était que les associations civiles, comme tous les clubs de football argentins, ne puissent pas déposer le bilan afin de protéger les jeunes et les enfants qui y pratiquent des activités sportives.

Si un club se trouve dans cette situation, il ne sera pas déclaré en faillite comme le stipule la loi, mais il fera l’objet d’une intervention judiciaire et, par l’intermédiaire d’un syndicat, il régulera les revenus de l’institution, en ayant le pouvoir de décider comment et de quelle manière l’argent sera dépensé, toujours en partant du principe que son intention est de rembourser toutes les dettes contractées qui ont abouti à cette situation.

Le jour où le Racing a fait faillite

Si Independiente se retrouve dans cette situation, il évitera la faillite institutionnelle mais sera soumis à la décision des tribunaux, et il est donc très probable qu’il devra vendre certains de ses meilleurs joueurs pour commencer à rembourser les dettes, dont les valeurs seront déterminées par le même organisme de réglementation sans aucune participation du club.

En outre, le club ne pourra pas recruter de nouveaux joueurs lors des marchés des transferts durant lesquels il sera sous le contrôle du syndicat, ce qui fait qu’au-delà de l’aspect économique, l’avenir sportif de l’équipe d’Avellaneda pourrait être réellement compromis.

La liste des dettes d’Independiente

  • Club América pour Domínguez : 5.700.000 USD
  • Elche pour Marcone : 2.000.000 EUR
  • Pescara pour Elizalde : 400.000 USD
  • Permode S.A (représentant d’Elizalde) : 167.250 USD
  • Derechos Imagen Elizalde (Permode SA): 202.177 USD
  • Tijuana pour Ferreyra : 350.000 USD
  • Mazatlán pour Sosa Silva : 100.000 USD
  • Pablo Hernández : 395.000 USD
  • Gastón Silva : 1.300.000 USD
  • Martín Campaña : 170.000 USD
  • Guillermo Burdisso : 1.250.00 USD
  • Fernando Gaibor : 2.294.000 USD
  • Miguel Brindisi : 50.000.000 ARS
  • Padre de Patricio Rodríguez : 10.281.348 ARS
  • Gonzalo Verón : 4.800.000 USD
  • Roberto Battion (Masterdraft) : 700.000 EUR
  • Base Soccer (représentant d’Amorebieta): 105.000 EUR
  • Représentant de Velasco : 350.000 USD
  • Aldosivi pour Chávez : 720.000 USD
  • Belgrano pour Rigoni : 250.000 EUR
  • Talleres pour Menéndez : 115.000 USD
  • Villa Francia pour Togni : 1.699.770 ARS
  • Boca Juniors : 369.851 ARS
  • Barrio Obrero : 83.597 USD
  • Alex Vigo: 24.000.000 ARS
  • Gabriel Hachen dette salariale : 297.072 USD
  • Juan Cazares (inclut la dette envers le représentant) : 1.375.000 USD

TOTAL : 22.871.087 USD

Source : TyC Sports

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12 curiosités sur le classico entre Flamengo et Vasco

Flamengo et Vasco da Gama sont les protagonistes de l’un des plus grands derbys du football brésilien, voire du football mondial. Le Clássico dos Milhões compte plus de 100 ans d’histoire et de nombreuses anecdotes insolites. On en a sélectionné 12.

Flamengo x Vasco : 12 anecdotes sur le Clássico dos Milhões

Découvrez également notre article complet sur l’histoire de la rivalité entre Flamengo et Vasco.

1. Romario, une idole passée par les deux clubs

Bien qu’il ait été révélé par Vasco, Romário a également été une idole du côté de Flamengo. Le baixinho a marqué 204 buts pour le Rubro-Negro, mais c’est bien avec Vasco qu’il en a inscrit le plus : 326.

2. Mais ce n’est pas le seul

Plusieurs joueurs ont porté le maillot des deux clubs, notamment Tita et Bebeto, un duo étroitement lié à Flamengo, mais qui a également remporté des titres avec Vasco. Parmi les noms les plus illustres, on peut également ajouter Edmundo, Petkovic, Paulo César Caju,Léo Moura, Felipe, Jorginho, Andrade, etc.

Romario serre la main à Edmundo avant un classico entre Flamengo et Vasco

3. Vasco, l’équipe des remontadas

En 1975, Vasco perdait 2-0 contre Flamengo et a réussi à renverser la rencontre pour l’emporter 3-2, une victoire qui a permis aux supporters de consolider le célèbre dicton “o Vasco é o time da virada” (Vasco est l’équipe des retournements de situation). En 1944, l’équipe avait déjà réalisé une autre remontada remarquable après avoir été mené 2-1 avant de l’emporter 5-2, à l’époque du célèbre Expresso da Vitória.

4. Rondinelli le « Deus da Raça »

En 1978, le défenseur Antônio Rondinelli a marqué le but de la victoire 1-0 contre Vasco da Gama, qui a assuré le titre de champion carioca à Flamengo. Son match de gala et le fait qu’il soit parvenu à neutraliser le toujours dangereux Roberto Dinamite lui ont valu le surnom de « Deus da Raça » (du fait qu’il jouait avec ses tripes). Ce titre a également marqué le début de l’ère la plus glorieuse du club de Gavea, qui culminera avec les titres du début des années 1980.

5. Le but qui a engendré la retraite du gardien de Vasco

Le 27 août 1964, Flamengo a battu Vasco 2-1 grâce à un but de Nelsinho, qui a déclenché une frappe molle, que le gardien Marcelo a laissé passé entre ses jambes. En pleurs, le portier de Vasco a demandé à quitter le terrain et n’a plus jamais joué.

6. Le Super Superchampionnat carioca

Dans le championnat Carioca de 1958, Botafogo, Flamengo et Vasco se sont affrontés dans un superchampionnat carioca après avoir terminé à égalité de points au classement général. Dans le « superchampionnat », il y a eu une nouvelle égalité de points du coup les instances ont eu l’idée de faire un « super superchampionnat » (incroyable mais vrai). Et, après avoir battu Botafogo 2-1 et fait match nul 1-1 contre Flamengo devant plus de 130 000 personnes, Vasco a remporté le titre de super champion dans le Super Superchampionnat carioca de 1958.

7. Zico avec le maillot cruzmaltino

Lors du jubilé de Roberto Dinamite en 1993, Zico a porté le maillot cruzmaltino lors d’un match commémoratif disputé au Maracana pour rendre hommage à son ami. Dinamite a alors déclaré qu’il serait également prêt à porter le maillot de Flamengo en retour.

Zico avec le maillot de Vasco pour le jubilé de Roberto Dinamite.

8. Les deux clubs les plus suivis de Rio

Flamengo et Vasco comptent le plus grand nombre de supporters à Rio de Janeiro. 50% des cariocas se disent partisans du rubro-negro, tandis que Vasco en compte 20%. Au Brésil, Flamengo est le leader avec 20% des préférences des supporters, tandis que Vasco en compte 4%.

9. Un classico qui voyage

Le Clasico dos Milhões a déjà été joué dans 26 stades différents !

10. Une rivalité exacerbée

La rivalité est si grande qu’il y a presque toujours des fortes discussions et même des bagarres, tant entre les joueurs qu’entre les supporters. Les jours de match, les nerfs des Flamenguistas et Vascaínos s’emballent quelque peu. Il s’agit de l’un des classicos les plus chauds au monde !

11. Roberto Dinamite, le meilleur buteur du Classico

Roberto Dinamite est aujourd’hui encore le meilleur buteur de l’histoire du classico. Le crack de Vasco a marqué 27 buts, tandis que Zico le suit derrière avec 19 buts inscrits pour Flamengo.

Lire aussi : Roberto Dinamite, l’idole de Vasco

12. Un classico assez équilibré dans le Brasileirão

L’historique du Clássico dos Milhões est assez équilibrée en ce qui concerne le Brasileirão. Flamengo a gagné 23 fois contre 19 pour Vasco. On compte également 23 matchs nuls.

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Albeiro « Palomo » Usuriaga : le crack à la carrière tumultueuse et au destin tragique

Treize balles de 9 mm lui ont ôté la vie. Un 11 février 2004, à 19h20, dans le quartier 12 de Octubre de Cali, Albeiro Usuriaga, plus connu sous le nom de Palomo, est assassiné par deux tueurs à gages qui, selon les dires du Bureau du procureur général de Colombie (Fiscalía General de la Nación) trois ans après sa mort, auraient été engagés par Jefferson Valdéz Marín, chef d’une bande de sicarios et ex-petit ami de la femme que le footballeur âgé de 37 ans fréquentait.

Palomo se trouvait alors dans un bar où l’on pouvait jouer à des jeux de hasard, situé à l’angle de la Calle 52 et de la Carrera 28F, où il avait l’habitude de passer du temps avec des amis et des voisins, en jouant aux dominos ou aux cartes. À ce moment-là, un jeune homme est descendu d’une moto et lui a tiré dessus à plusieurs reprises, provoquant sa mort immédiate. Sur le coup, la police avait établi un lien entre le meurtre du Palomo et la série de crimes commis dans ce quartier, qui avait commencé quelques jours plus tôt par l’assassinat de cinq hommes dans un taxi. Trois ans plus tard, on découvrira qu’il s’agissait en fait d’un meurtre commandité sur fond de jalousie.

Une vie faite de hauts et de bas

La gloire avec Independiente

Dix ans plus tôt, en mars 1994, le Colombien débarquait dans une équipe d’Independiente pleine de cracks, comme Daniel Garnero, Gustavo López, Sebastián Rambert et Luis Islas, ce qui ne l’a pas empêché de devenir une idole à son tour et de faire le bonheur des supporters.

En deux saisons sous les couleurs du Rojo, il a inscrit 20 buts en 63 matchs et remporté trois titres : le Torneo Clausura, la Supercopa et la Recopa, qui l’ont immortalisé dans l’histoire du club.

Le déclin, la cocaïne et la dépression

Cependant, la gloire et l’idolâtrie acquises en si peu de temps se sont rapidement estompés et sa carrière est entrée en déclin. En 1997, il est contrôlé positif à la cocaïne lors d’un contrôle antidopage, ce qui lui a valu une suspension de deux ans.

Pendant ce laps de temps, Palomo s’est réfugié en Colombie et, après une grave dépression due à l’impossibilité de jouer au football, il a fait son retour en Argentine en 1999 avec des cheveux courts et le maillot de General Paz Juniors pour participer à l’Argentino A, où il a également laissé sa marque. Il a également joué pour All Boys, Sportivo Luqueño (Paraguay) et enfin au Carabobo (Venezuela) où il a terminé sa carrière.

Comme d’autres grandes idoles, sa vie s’est achevée prématurément. Des milliers de supporters lui ont fait leurs adieux dans la Catedral de Colombia et l’ont accompagné jusqu’à son enterrement au cimetière métropolitain de Cali.

Le jour où la tombe de Palomo Usuriaga a permis à de nombreuses personnes de gagner à la loterie

En Colombie, chaque 11 février, les fans du Palomo profitent de l’occasion pour lui rendre hommage en pariant sur le numéro de sa tombe à la loterie. Toutefois, en 2019, ce pari a pris une tournure particulière après qu’un vendeur de loterie de Chontico Millonario ait fait une apparition à la télévision et évoqué ce sujet.

Ce n’était pas le 11 février, mais un 28 avril, mais cette piqûre de rappel a fait que le lendemain de son passage télévisé, de nombreuses personnes ont parié sur ce numéro. Et le soir, le verdict est tombé : 1800 personnes ont remporté le gros lot, par contre, ils ont dû se partager le prix de 525 000 dollars (environ 291 dollars chacun).

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Flamengo – Vasco : histoire du Clássico dos Milhões

Flamengo était déjà un club de régate traditionnel de la ville lorsque Vasco a commencé à lui faire concurrence dans les championnats d’aviron. Lorsque le football a commencé à rivaliser avec celui qui était alors le sport préféré des Brésiliens, Flamengo a également créé sa section foot après une embrouille interne entre des joueurs et des dirigeants de Fluminense. Après des années de rivalité avec le Flu, les rubro-negros ont vu Vasco créer une équipe de football en 1915 et remporter un titre d’État en 1923, avec une équipe composée de joueurs des classes sociales plus défavorisées, un affront à la soi-disant normalité de l’époque. De plus, en 1927, le cruzmaltino a inauguré le plus grand stade du pays.

Cette même année, le Jornal do Brasil, en partenariat avec la société d’eau minérale Salutaris, a organisé un concours dans la ville pour décerner un trophée symbolique du « club le plus aimé ». Les supporters devaient voter pour l’équipe qu’ils soutenaient et rapporter les bulletins au siège du journal. Conscients que Vasco gagnerait grâce à sa popularité et à l’importante colonie portugaise, des supporters de Flamengo se sont « déguisés en Portugais », ont imité leur accent et ont porté les couleurs du cruzmaltino au moment de rassembler les coupons de journaux le jour du dépouillement. Puis ils ont jeté de nombreux bulletins vascainos dans les toilettes du journal, et Flamengo a remporté le trophée.

Si l’on ajoute à cela les belles équipes que les deux clubs ont formées, le nombre de supporters qui n’a cessé de croître et les duels électrisants, c’était sûr que la rivalité n’allait faire que de grandir. Cette rivalité a gagné le Brésil et des millions de supporters se sont passionnés pour le rubro-negro et l’alvinegro. C’est devenu le « Clássico dos Milhões ».

L’histoire de la rivalité entre Flamengo et Vasco

Tout ce qui entoure la confrontation entre les deux équipes a toujours été grandiose. On compte pas moins de 50 à 60 millions de personnes passionnées par le rubro-regro et par l’alvinegro et sa croix de Malte. Du nord au sud du pays, et même à travers le monde, les supporters de ces clubs arrêtent tout lorsque leur équipe entre sur le terrain. Ce sont les deux équipes qui comptent le plus d’adeptes à Rio de Janeiro, le plus grand nombre de supporters, le plus grand nombre de titres, ainsi que certaines des plus grandes équipes de toute l’histoire du football brésilien, et même du football mondial.

La grandeur d’un match entre Flamengo et Vasco est unique, inexplicable. Il suffit de regarder l’histoire du clássico pour comprendre cette dimension. Les joueurs qui ont porté les couleurs rubro-negras et le maillot cruzmaltino, les quelques 150 000 personnes qui s’entassaient à la belle époque du Maracanã, les finales épiques, les hégémonies, les buteurs, les idoles, etc. On revient dans cet article sur l’un des derbies les plus chauds du monde.

De l’aviron au football

Flamengo et Vasco ont tous deux été fondés au tournant du 19e siècle en tant que clubs de régate et rivalisaient déjà lors des compétitions d’aviron au début des années 1900 à Rio. Flamengo est né en premier, en 1895, et était déjà l’un des clubs de régate les plus populaires de Rio lorsque Vasco a été fondé en 1898, à l’occasion du 4e centenaire de la découverte de la route océanique vers les Indes, un exploit réalisé par l’amiral Vasco da Gama, d’où le nom choisi par les jeune du quartier de Saúde.

En 1905, alors que le football gagne en popularité, les socios de Vasco décident de créer une section football après une excursion d’une équipe portugaise qui a égayé la colonie lusitanienne de Rio. En 1915, le club s’affilie à la Liga Metropolitana de Sports Athléticos et démarre en troisième division. Puis le club a grimpé jusqu’à atteindre l’élite. En 1923, le club remporte son premier titre carioca de manière historique, avec un positionnement opposé au style aristocratique du football de la ville, et devient le premier club en dehors de la zone sud de la ville ou de Tijuca (les quartiers les plus aisés), à remporter le tournoi régional. Ce titre a été obtenu grâce à une victoire 3-1 contre Flamengo, lors du premier match officiel entre les deux clubs. L’année précédente, dans le Torneio Início, Flamengo avait battu Vasco 1-0.

Une victoire contre les préjugés

Les Camisas negras de Vasco
Les Camisas Negras : l’équipe de Vasco da Gama, championne de l’Etat de Rio en 1923.

Cette victoire de Vasco est cruciale pour le développement de la rivalité, parce que le club compte dans ses rangs des joueurs noirs, mulâtres, pauvres, marchands et ouvriers – du jamais vu dans les clubs de Rio de Janeiro à l’époque – ce qui lui vaut d’être qualifiée « d’équipe de commis et de noirs » et être victime de nombreux préjugés. À tel point que lorsque Flamengo l’emporte 3-2 contre Vasco dans ce même tournoi – une défaite du cruzmaltino que beaucoup voyaient décisive dans la course au titre – une grande fête est organisée dans les rues de la ville, sous les huées des supporters à l’égard de Vasco. Une statue de Pedro Álvares Cabral a été décorée avec des rondelles d’oignons et des marches ont eu lieu dans les rues comme s’il s’agissait de la finale du championnat. Tout cela pour rien, car au final, Vasco a été champion, brisant les paradigmes et scellant la victoire contre les préjugés et le racisme.

Lire aussi : Vasco : les camisas negras et la lutte contre le racisme

Mais il est clair que « l’élite » n’allait pas laisser ce titre impuni. Peu après, Flamengo, Fluminense, América et Botafogo ont fondé l’Associação Atlética de Esportes Amadores (AMEA), dont Vasco était exclu. Le cruzmaltino insiste pour faire partie de l’entité, qui a enquêté sur la vie de chacun des joueurs pour invoquer la « pureté » de l’amateurisme. N’ayant rien trouvé, l’AMEA créa un autre obstacle : « les analphabètes ne peuvent pas jouer ». Vasco engage alors des professeurs pour apprendre à la plupart des joueurs à écrire au moins leur nom sur les feuilles de match. Face à toutes ces résistances, le club trouve alors un idée pour prouver sa grandeur aux yeux de tous : en construisant un stade. C’est ainsi qu’en 1927, Vasco inaugure le São Januário, le plus grand stade du Brésil à l’époque. En mai de cette même année, Flamengo s’y rend pour la première fois et concède une défaite 3-1 face à l’équipe locale.

La supercherie du “club le plus aimé”

Mais l’étincelle qui met définitivement le feu aux poudres et déclenche la rivalité est lié à la création de la fameuse Taça Salutaris en octobre 1927, visant à récompenser le « club le plus aimé du Brésil ». Le trophée serait remis à l’équipe ayant le plus de supporters, dans le cadre d’un concours promu par le Jornal do Brasil, en partenariat avec la société d’eau minérale Salutaris.

Les éditions du journal contenaient des coupons permettant aux supporters d’élire le club le plus aimé du pays. Grâce à l’importante colonie portugaise, à son stade récemment inauguré et à ses supporters de plus en plus nombreux parmi les classes populaires, Vasco était le grand favori. De plus, les Portugais achetaient de nombreux journaux directement chez les marchands de journaux avant que les exemplaires n’arrivent dans les rares kiosques de la ville, avec pour seul objectif de remplir les coupons. N’ayant aucune chance de faire face leurs rivaux, en tête des sondages avec plus de 60 000 voix, les supporters du Flamengo eurent l’idée de préparer une contre-attaque précisément pour le jour du dépouillement, en 1928.

Déguisés avec une moustache, un maillot de Vasco et imitant l’accent portugais, les Flamenguistas se sont stratégiquement positionnés devant le siège du journal, sur l’Avenida Central, afin de recevoir les sacs remplis de coupons des supporters de Vasco. Lorsque l’un d’entre eux reçoit un coupon, il le passe à un autre Flamenguista, qui se rend au siège du journal et regarde les papiers. Si le coupon porte le nom de Vasco, il finit dans les toilettes. S’il est vierge, ils écrivent Flamengo et le mettent dans l’urne. Après avoir fini par boucher les toilettes, les Flamenguistas ont trouvé une alternative pour se débarrasser des votes vascaínos : dans les cages d’ascenseur.

Après le dépouillement, Flamengo l’a emporté avec 254 850 voix contre 183 742 pour le club de São Januário. La Taça Salutaris a fini entre les mains du rubro-negro, au grand désespoir des Vascaínos, qui n’ont appris la supercherie que le lendemain, après avoir reçu un « cadeau » de leur rival : un pot de chambre avec plusieurs votes vascaínos. La rivalité entre les deux clubs était plus que consolidée.

Les résultats sur le terrain

En 1931, Vasco reçoit Flamengo à São Januário dans le cadre du championnat carioca et lui inflige la plus grosse goleada de l’histoire du clássico : 7 à 0, avec quatre buts de Russinho, deux de Mário Mattos et un de Sant’Anna.

Le jour où Vasco a gagné 7-0 contre Flamengo, en 1931

Le match le plus prolifique de l’histoire du derby a eu lieu en 1939 avec une victoire 6-4 de Flamengo, avec notamment un show des Flamenguistas Leonidas da Silva (doublé) et Caxambu (triplé).

En 1941, le rubro-negro entame une incroyable série de 11 matches sans défaite contre son rival, avec sept victoires et quatre nuls entre le 1er juin 1941 et le 3 octobre 1943, date d’une victoire 6-2 du Fla, la plus large victoire rubro-negra de l’histoire du derby. La série de 11 matches sans défaite contre Vasco sera répétée entre 1971 et 1973 et entre 1994 et 1996.

L’année suivante, Vasco met fin à la série noire avec une victoire 5-2 lors du premier clássico de la saison, mais c’est bien Flamengo qui finit par remporter le championnat carioca de 1944 contre une équipe de Vasco considérée comme favorite et qui dispose déjà de l’ossature de ce qui allait devenir « l’Expresso da Vitória« , avec Rafagnelli, Lelé, Isaías, Chico, Ademir de Menezes et Djalma.

L'attaque de Flamengo de 1947 avec Zizinho, Adílson, Pirillo, Jair Rosa Pinto et Vevé.
L’attaque de Flamengo de 1947 avec Zizinho, Adílson, Pirillo, Jair Rosa Pinto et Vevé.

Lors d’un match disputé à Gávea, devant plus de 20 000 personnes, Flamengo s’impose 1-0 grâce à un but de l’Argentin Valido, revenu de sa retraite pour aider le rubro-negro dans la dernière ligne droite de la compétition. Le Mengo remporte le titre et les célébrations sont d’autant plus grandes car les Vascaínos se plaignaient d’une faute de l’attaquant sur l’action du but : « Ce titre a été une véritable épopée de passion et d’endurance. Vasco avait la meilleure équipe, mais nous nous sommes surpassés par pur amour du maillot« , a alors déclaré l’éternel Zizinho à propos de la victoire des Flamenguistas.

L’Expresso da Vitória qui a dégoûté les Flamenguistas

Mais comme on dit, tout va très vite dans le football, et ce fut au tour de Vasco de dominer les débats entre le 13 mai 1945 et le 25 mars 1951 avec la plus longue série d’invincibilité de l’histoire du classico : 20 matchs, avec 15 victoires et 5 nuls, dont huit victoires consécutives pendant cette période. Il était difficile de battre l’Expresso da Vitória à son apogée, avec Barbosa, Danilo, Ademir et tant d’autres cracks qui allaient former la base de la sélection brésilienne pour la Coupe du monde 1950.

En 1949, lors de la campagne pour le titre régional, Vasco s’impose même 5-2 contre son rival après avoir été mené 2-0. Cette défaite provoque une énorme crise à Flamengo, avec plusieurs manifestations de supporters qui ne supportent plus de voir leur équipe perdre contre les cruzmaltinos.

La magnifique équipe de Vasco baptisée l'Expresso da Vitória
La magnifique équipe de Vasco baptisée l’Expresso da Vitória

En 1952, alors que la dream team de Vasco vit ses derniers instants de gloire, l’équipe termine championne, tandis que Flamengo est vice-champion pour la première fois depuis 1923. Cela se reproduira en 1958. Dans les années 1960, avec la domination du Botafogo de Garrincha et compagnie, les deux clubs connaissent une période de creux et les grands clássicos n’ont fait leur retour que dans les années 1970.

L’âge d’or du Maracanã

Le Temple du football accueillait déjà le Clássico dos Milhões depuis septembre 1950, lorsque Vasco a gagné 2-1 contre Flamengo dans la foulée de la défaite de la seleção en finale de la Coupe du Monde, mais ce n’est que dans les années 1970 que le stade commence réellement à être le témoin de confrontations épiques et de finales à couper le souffle.

Zico vs Dinamite

En 1974, année du premier titre brésilien de Vasco, Flamengo est venu gâcher (avec plaisir) ce qui aurait été une saison parfaite pour son rival en remportant le titre carioca aux dépens des cruzmaltinos après un match nul 0-0 lors de la dernière triangulaire pour le titre. C’est la première fois que Zico et Roberto Dinamite s’affrontent dans un match décisif, des joueurs qui allaient devenir les porte-étendards de moments inoubliables pour les supporters.

En 1976, le record d’affluence de l’histoire du clássico est battu avec 174 770 personnes présentes au Maracana pour assister à la victoire 3-1 de Flamengo lors du tour préliminaire du championnat carioca. Dix-neuf autres matches ont attiré plus de 110 000 personnes dans les gradins, dont cinq plus de 150 000 !

Ces chiffres nous aident à comprendre le nom qui a été donné à ce derby, le Clássico dos Milhões, pour les millions de billets vendus et les millions de supporters disséminés dans tout Rio et le Brésil.

La confrontation anthologique de 1981

En 1977, Vasco prend sa revanche en remportant le championnat carioca aux dépens de Flamengo grâce à une victoire 5-4 aux tirs au but après un match nul 0-0 dans le temps réglementaire. Puis Flamengo remporte le titre en 1978, 1979 et en 1981 avec un duel emblématique entre Zico et Dinamite lors de ce dernier. Après les trois premiers tours, les deux équipes se sont retrouvées en finale et Vasco devait gagner trois matchs contre Flamengo pour être champion, vu que le rubro-negro avait gagné deux tours et les cruzmaltinos un seul (un règlement absurde !)

Les capitaines Zico et Dinamite se serrent la main avant le coup d’envoi.

Dans la première confrontation. Roberto Dinamite réalise un doublé et donne à Vasco sa première victoire : 2-0. Lors du second match, trois jours plus tard, sous une pluie torrentielle, alors que le score était de 0-0 à la 88e minute et que les supporters flamenguistas criaient déjà « on est champion ! », Roberto voit le ballon tomber dans une flaque d’eau dans la surface et déclenche un missile qui a termine sa course dans le but flamenguista : 1-0. Vasco est toujours dans la course pour le titre ! Avant la rencontre, Zico avait déclaré que Flamengo perdrait difficilement deux clássicos d’affilée. C’est pourtant ce qu’il s’est passé ! Ce n’est que lors de la dernière confrontation que le Fla a fini par l’emporter 2-1. Et, grâce au règlement, Flamengo a remporté le titre. Quelques jours plus tard, le rubro-negro se rendait au Japon, où il s’est imposé contre Liverpool pour remporter le titre mondial, couronnant une année tout simplement magique.

Il n’y a pas de favoris dans un classico

Mais un clássico reste un clássico et il n’y a jamais de favoris. En 1982, Flamengo et son effectif champion mondial est le grand favori pour remporter le titre carioca. Mais c’était sans compter sur Vasco qui est monté en puissance tout au long du tournoi grâce à son esprit, à sa détermination et aux changements opérés par l’entraîneur Antônio Lopes, qui a écarté cinq titulaires – Mazarópi, Geovani, Nei, Marquinho et Rosemiro – pour les remplacer par Galvão, Acácio, Ivan, Ernâni et Jérson.

Les choix sont payants, car en novembre 1982, le cruzmaltino s’impose 3-1 contre son rival, puis 1-0 contre l’América avant de l’emporter une nouvelle fois 1-0 face au rubro-negro, grâce à un but de Marquinho qui donne le titre de champion d’État au Gigante da Colina.

Les jeunes Bebeto et Romario, qui allaient plus tard former la paire d'attaque de la Seleção.
Les jeunes Bebeto et Romario, qui allaient plus tard former la paire d’attaque de la Seleção.

En 1986, c’est Flamengo qui remporte le titre régional après une victoire 2-0 lors de la grande finale, puis Vasco est allé le rechercher en 1987 et 1988, la victoire la plus emblématique étant celle de 1988.

Le but de Cocada

Lors de cette finale contre Flamengo, disputée sur deux matchs, Vasco remporte le match aller 2-1, grâce à des buts Bismarck et Romário. Lors du match retour, un match nul suffit pour conserver le titre, mais Cocada en voulait plus. Entré en jeu à la 86e minute à la place de Vivinho, il marque le but de la victoire à la 89e minute (voir le but) et se fait expulser à la 90e minute pour avoir enlevé son maillot. Vasco est champion de Rio de Janeiro pour la deuxième année consécutive. C’est la consécration des jeunes joueurs de São Januário (qui ont remporté 21 des 27 matchs de l’équipe dans la compétition) et de Romário, qui termine deuxième au classement des buteurs avec 16 buts, à un but de Bebeto. Ce fut le dernier titre du baixinho sous les couleurs de Vasco, avant de partir au PSV Eindhoven.

L’année suivante, Vasco couronnait sa bonne phase avec le titre de champion du Brésil, avec Bebeto dans l’équipe après un départ mouvementé de Flamengo. L’attaquant est considéré comme un traître pour avoir porté le maillot de Vasco.

Le show d’Edmundo

Dans les années 90, Vasco est plus heureux que son rival pour ce qui est des titres. Bien que le club ait perdu le championnat carioca 1996 face au Fla, il rebondit parfaitement en remportant une victoire historique 4-1 sur Flamengo en demi-finale du championnat brésilien de 1997, avec un triplé d’Edmundo, qui a également délecté les supporters d’une petite danse pour provoquer le grand rival (voir la vidéo). En finale, Vasco s’est imposé et a remporté le titre brésilien.

La petite danse d'Edmundo.
La petite danse d’Edmundo.

L’année suivante, Vasco est allé chercher le titre d’État et, en 2000, le Vascão a infligé une inoubliable goleada 5-1 à Flamengo, avec trois buts de Romário. Il s’agissait alors de la plus large victoire dans le Clássico dos Milhões au cours des 50 dernières années, et depuis, elle n’a été égalée qu’une seule fois par Vasco, en 2001, dans le championnat brésilien. En plus de la goleada, Vasco a également chambré son adversaire avec Pedrinho, qui a fait quelques jongles et n’est pas passé loin de se faire cisailler par le défenseur Juan (voir la vidéo) ! Ce qui a engendré bien sûr beaucoup de confusion et de nervosité.

Ce qui est curieux, c’est que malgré ces titres dans les années 1990, Vasco rencontre des problèmes dans le clássico. Flamengo n’a pas perdu contre son rival dans 11 matchs entre 1994 et 1996 et, entre le 16 septembre 1990 et la victoire 5-1 de Vasco le 23 avril 2000, Flamengo a remporté 24 clássicos contre seulement 10 pour Vasco ! Au cours de cette période, il y a eu neuf matchs nuls. Tout cela était un avant-goût de ce qui allait arriver : Flamengo préparait une ère de revanche et de profondes souffrances à son rival…

L’hégémonie rubro-negra

Flamengo commence à écraser son rival à partir de 1999, et une finale remportée dans le championnat carioca. En 2000, bien que Vasco vivait une meilleure phase et disposait d’une meilleure équipe, c’est Flamengo qui remporte de nouveau le championnat. Et, en 2001, le Mengão avait l’opportunité d’enchaîner un troisième titre consécutif, avec un nouveau Clássico dos Milhões en finale du championnat carioca.

Flamengo tricampeão 1999/2000/2001

Le coup franc de Petkovic

Lors de cette finale de 2001, le scénario semble se diriger vers une fin différente, car Vasco peut être champion même en cas de défaite par un but d’écart. Sur le papier, le Gigante da Colina dispose d’une équipe supérieure à celle de son rival, d’une équipe expérimentée. Elle avait vécu des moments forts depuis 1997. Mais le rubro-negro a un objectif extra : le tricampeonato. Une chose rare dans le football de Rio, mais que Flamengo avait déjà réussi à trois reprises. Le Mengão veut son quatrième « tri » et l’occasion se présente devant lui. Une telle opportunité peut prendre des années, des décennies avant de se présenter à nouveau. Son dernier « tri » datait de 1979. Et le dernier dans l’État à avoir réussi la prouesse était Vasco, en 1994, un statut qu’il voulait conserver.

En plus de Zagallo sur son banc, un véritable talisman, un aimant à titre témoin des meilleurs moments du football brésilien, l’équipe compte un jeune gardien dans les buts, Júlio César, un grand défenseur, Juan, un magnifique buteur, Edílson, et un maestro avec le numéro 10, un numéro qui avait appartenu à son idole et qu’il portait si bien : Petkovic. Mais à la pause, le score est de 1-1, un résultat qui donne le titre à Vasco. Les supporters cruzmaltinos n’en pouvaient plus, ils en avaient marre de perdre contre le rival ! Une fois, ça arrive, deux fois, c’était déjà insupportable, mais trois fois ?

Puis la seconde période a démarré. Petkovic commence à se montrer. Il a le pied chaud sur les coups de pied arrêtés, mais il fait également mal dans le jeu, comme avec ce centre parfait pour Edilson qui a son tour place une tête parfaite dans les filets au tout début de la deuxième mi-temps. Alors que l’on semblait vers une victoire 2-1 du Fla, insuffisante pour conserver le titre, un coup franc est sifflé en faveur de Pet à la 88e minute de jeu. C’est la balle de match, celle des derniers espoirs. S’il marque, Flamengo est triple champion. Les supporters sont au bord de la crise de nerfs. Tout le monde sait que Pet est un spécialiste, mais le coup franc est assez lointain, et il faut également battre le très bon Helton dans les buts.

Pet s’élance. Il tire. La balle passe au dessus du mur. Helton plonge tel un chat, mais le ballon vient se nicher en pleine lucarne du but du Maracanã. But de Pet, but pour Flamengo ! C’est peut-être le coup franc le plus incroyable de l’histoire de ce stade et l’un des buts qui a le plus été crié de l’histoire de Flamengo, dans l’une des finales les plus épiques du Clássico dos Milhões.

Une hégémonie qui perdure

Et Flamengo ne s’est pas arrêté là. Le club a remporté absolument toutes les finales qu’il a disputées contre son rival au cours des années suivantes : Championnats cariocas de 2004, 2014 et 2019 et, en prime, la Copa do Brasil de 2006, la première finale nationale de l’histoire entre les deux clubs. Il est dommage qu’elle se soit jouée dans un Maracanã d’une capacité d’à peine plus de 45 000 personnes et plein de « trous » dans les tribunes en raison des travaux de rénovation qu’il subissait à l’époque. Malgré cela, cette confrontation a marqué une autre grande page de l’histoire du clássico. Flamengo a remporté les deux matchs : 2-0 à aller et 1-0 au retour. Ce n’est qu’en 2015 que Vasco a réussi à obtenir une petite vengeance en éliminant son rival en huitième de finale de la Copa do Brasil après une victoire 2-1 sur l’ensemble des deux matches.

Les victoires fréquentes face au rival ont renforcé le bilan favorable du rubro-negro dans l’histoire du clássico. Les deux équipes ont remporté le championnat Carioca à 23 reprises avec Flamengo qui l’a gagné 13 fois contre 10 pour Vasco. Dans les confrontations directes entre les deux équipes, l’avantage des rouges et noirs est absolu : 8-1 en finales directes et 3-3 dans des matchs éliminatoires. Au total, les deux équipes se sont affrontés lors de 15 matchs décisifs, avec 11 victoires pour Flamengo et seulement 4 pour Vasco.

Au cours de cette décennie, Flamengo a également battu son record d’invincibilité de 11 matchs sans défaite face à Vasco en enchaînant 17 matchs sans connaître la déroute contre les cruzmaltinos, une série qui a démarré le 25 février 2017 et a connu de grands chapitres en 2019, avec le titre carioca contre le rival après une victoire 2-0, une goleada 4-1 en championnat et un hallucinant match nul 4-4 au match retour du tournoi national. C’était d’ailleurs le tout premier 4-4 de l’histoire du clássico et le match avec le plus grand nombre de buts depuis 1943 et le plus prolifique de l’histoire du clássico au Maracana. Ce n’est qu’en avril 2021 que Vasco a mis fin à cette série noire avec une victoire 3-1, dans un match lors duquel Morato a imité la danse d’Edmundo en 1997.

Morato qui imite la danse d'Edmundo lors d'un classico contre Flamengo.
Morato qui imite la danse d’Edmundo lors d’un classico contre Flamengo.

Au fil des ans, le clássico a également gagné du terrain en salle, sur le sable et même dans les piscines, avec des duels intenses en basket-ball, volley-ball, natation, beach soccer, judo et même football américain. Peu importe la modalité, peu importe le lieu. Flamengo contre Vasco sera toujours un classique électrisant, tendu, suivi par des millions de téléspectateurs. Et quel soulagement pour le sport brésilien de compter dans ses rangs deux clubs aussi gigantesques, aussi chargés d’histoire.

Quelques chiffres sur le Clássico dos Milhões

Quand tout a commencé : la première confrontation a eu lieu le 26 mars 1922, avec une victoire 1-0 de Flamengo contre Vasco dans le cadre du Torneio Início, mais le premier match officiel a été disputé un an plus tard, le 29 avril 1923, avec une victoire 3-1 de Vasco, pour le championnat carioca.

Meilleur buteur : Roberto Dinamite (Vasco): 27 buts

Qui a le plus gagné : Flamengo est devant avec 154 victoires contre 130 pour Vasco et 111 matchs nuls.

Plus larges victoires : Vasco 7-0 Flamengo, 26 avril 1931

  • Vasco 5-1 Flamengo, 23 avril 2000
  • Vasco 5-1 Flamengo, 6 octobre 2001
  • Flamengo 5-1 Vasco, 19 janvier 1938
  • Flamengo 6-2 Vasco, 3 octobre 1943

Les matchs historiques entre Flamengo et Vasco en vidéos

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Racing et la malédiction des sept chats

Des chats enterrés, de la sorcellerie, de l’exorcisme et beaucoup de superstition : dans les années 1970, les supporters du Racing Club ont été désemparés par une malédiction lancée par leurs rivaux, qui a transformé l’âge d’or du club en un cauchemar sans fin et qui est entré dans l’histoire d’Avellaneda.

Les superstitions ont toujours fait partie du football, notamment en Amérique latine, mais pouvez-vous imaginer une équipe organisant un exorcisme dans son propre stade ? Aujourd’hui, on vous raconte l’histoire du Racing et de la malédiction des sept chats.

Rivalité et sorcellerie : ce qui a poussé le Racing a organiser un exorcisme sur sa pelouse

Les années 60 ont été une décennie de bonheur pour les supporters du Racing qui ont vu le club devenir champion d’Argentine en 1961 et en 1966, remporter la Copa Libertadores en 1967 et devenir le premier club argentin à remporter la Coupe Intercontinentale cette même année. Tous ces succès ont bien sûr agacé les supporters de leur plus grand rival, Independiente, qui ont alors eu l’idée d’utiliser une stratégie pour le moins controversée pour mettre fin à cette période dorée du Racing. Ces derniers ont fait appel à la sorcellerie et ont jeté un sort directement dans le stade Presidente Perón, plus connu sous le nom de Cilindro de Avellaneda, l’antre du Racing.

Bien qu’il existe différentes versions de cette histoire, que vous avez peut être déjà lue ou vue sur YouTube, la plus connue que l’on veut vous raconter ici dit que dans les années 70, des supporters de l’Independiente ont utilisé les clés du jardinier pour s’introduire dans le stade du rival et enterrer 7 chats dans l’un des buts afin de causer le plus de malchance possible.

La décadence du Racing pendant l’âge d’or d’Independiente

Il n’a pas fallu longtemps aux supporters du Racing pour commencer à croire à cette malédiction des sept chats enterrés, car l’ère victorieuse des années 60 était terminée et le club entamait une décadence effrayante. Dans les années 70, alors que le Racing démarrait sa période de disette, Independiente commençait à dominer le football sud-américain, remportant la Libertadores quatre fois de suite, ainsi que la Coupe Intercontinentale de 1973 et trois championnats d’Argentine.

Une première fouille pour déterrer les chats

Alors qu’il voit son son plus grand rival tout gagner, La Academia commence à associer de plus en plus ses échecs à la sorcellerie des chats enterrés par les Diablos Rojos. C’est ainsi qu’en 1980, le nouveau directeur du club, Juan Carlos Lorenzo, tenta pour la première fois de mettre fin à cette prétendue malédiction et ordonna des fouilles sur le terrain pour tenter de déterrer les chats. Selon les rapports, les ossements de six chats ont été retrouvés, mais cela n’a pas suffi à mettre fin à la malédiction.

Trois ans plus tard, le Racing Club a connu la relégation et a passé deux saisons en deuxième division. Et même après son retour parmi l’élite, le club a continué à souffrir des mauvais résultats et de l’absence de titres.

Dans les années 1990, c’est au tour de l’entraîneur du club de tenter de mettre fin à la malédiction en ordonnant une nouvelle fouille pour déterrer les restes du dernier chat. La théorie voulait qu’il restait encore à déterrer ce septième chat. Une fois encore, les efforts n’ont pas porté leurs fruits.

La marche du Racing pour briser la sorcellerie

En 1998, alors que le Racing traversait de graves problèmes économiques et politiques, le président du club, Daniel Lalin, décida d’organiser une sorte d’exorcisme pour mettre fin à cette histoire. L’acte de foi, comme l’appelle le président, a été suivi par plus de 15 000 supporters du Racing. Il y a eu une marche, un prêtre, une messe sur le terrain et même de l’eau bénite.

Le jour où le Racing a cessé d’exister

Malheureusement pour les hinchas de la Academia, la foi n’a pas suffi à contrôler la crise interne du club et, quelques mois plus tard, la promotrice Liliana Ripoll a fait la fameuse annonce disant que le Racing n’existait plus, et a déclaré le club officiellement en faillite. Malgré le décret de faillite, les supporters n’ont pas abandonné le club et ont participé à un moment qui est entré dans l’histoire du football argentin. Le 7 mars 1999, le Racing devait jouer contre Talleres dans le cadre du championnat national et bien que le match ait été annulé, plus de 30 000 supporters se sont rendus au Cilindro de Avellaneda pour manifester leur amour pour le club.

07 mars : El dia del hincha de Racing

Le mouvement des supporters a eu un impact et les tribunaux ont annulé la décision, permettant au Racing de devenir une société et de présenter un plan de reconstruction pour surmonter ses dettes. Ce jour est devenu connu comme « El dia del hincha de Racing », le jour des supporters du Racing, et a marqué la renaissance du club. L’histoire de la malédiction des chats dura encore quelques années avant de prendre fin en 2001 lorsque le Racing, malgré une équipe discréditée au début du championnat, redevint champion d’Argentine après 35 ans et mit fin à sa période de disette une fois pour toutes.

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