Le Gre-Nal divise les supporters du Rio Grande do Sul, dans le sud du Brésil. La rivalité a commencé avant même que ne roule le ballon, avec des désaccords entre dirigeants. Et une victoire écrasante 10-0 du déjà expérimenté Grêmio, face au récemment fondé Inter. Chaque rencontre entre les deux équipes est tendue, un Grenal sans confusion n’est pas un Grenal.
La naissance du Grenal
Les frères Henrique Poppe Leão, Luiz Madeira Poppe et José Eduardo Poppe ont quitté São Paulo au début du XXe siècle pour se rendre dans la ville de Porto Alegre, qui connaissait une période de modernisation intense, avec des tramways électriques, un éclairage public et un sport en plein développement qui commençait à captiver tout le monde : le football.
Les frères Luiz et José Eduardo voulaient jouer au football, ce sport qu’ils avaient connu à São Paulo, mais c’était alors difficile car les clubs de la ville, Grêmio et Fuss Ball, étaient réservés aux membres. Du coup, ils ont décidé, avec leur frère Henrique de créer leur propre club : le Sport Club Internacional, qui doit justement son nom au fait d’accepter des Brésiliens ainsi que des étrangers, contrairement à l’identification de nombreux clubs de l’époque aux colonies italienne, allemande et portugaise.
18 juillet 1909 : la première rencontre
L’équipe de Grêmio en 1909
L’Inter voulait disputer son premier match contre l’équipe la plus traditionnelle de la ville : Grêmio. Suite à une réunion, l’organisation d’un match amical a été convenue, mais le tricolor voulait envoyer son équipe réserve pour disputer la rencontre. L’Inter n’a pas accepté, et a exigé que le match se joue face à l’équipe type, et à la date qu’il a choisi. Les tricolores ont été surpris de l’audace des nouveaux venus et ont accepté d’envoyer leur équipe type, mais seulement le 18 juillet, car leur calendrier était rempli.
L’Inter, l’année de sa fondation en 1909 utilisait un maillot à rayures rouge et blanche
Avec moins d’un mois pour préparer ses joueurs, l’Inter a perdu 10-0. Suite à cette debâcle, le Colorado n’a plus joué pendant trois mois, et a presque fermé le club. Mais l’enthousiasme de ses passionnés et la création d’un championnat entre les équipes de la ville ont ravivé la dispute et la volonté de prendre leur revanche sur leur rival.
La première bagarre
Agression de l’arbitre árbitro Luiz Torres lors du clássico de 1977
Lors de la deuxième confrontation entre les deux équipes, le tricolor a gagné 5-0 et on a assisté à la première bagarre. Après avoir dribblé toute la défense colorada, le joueur de Grêmio Edgar Booth a reçu un coup de pied du défenseur Volksmann, fatigué de ce « manque de respect », et les joueurs ont commencé à s’échanger des coups. Le match n’a pas été arrêté mais il s’en est fallu de peu. Cela a été la première bagarre dans un Gre-Nal, et cela, dès la seconde rencontre.
Le clássico le plus important du pays ?
Avec les années, le Gre-Nal s’est consolidé comme le clássico le plus chaud, le plus disputé et le plus populaire du football brésilien. Il y a tellement de passion qu’il parvient à surpasser le poids de l’historique Fla-Flu, la monopolisation de la plus grande ville du pays entre Corinthians et Palmeiras et le duel entre l’Atlético et Cruzeiro (clássico mineiro).
Batista et Geraldão lors d’un Grenal dans les années 80
Aussi électrisants que soient ces duels, aucun d’eux ne peut vaincre la rivalité que l’on retrouve lors d’un Gre-Nal. Luís Fernando Veríssimo, un colorado a bien résumé cette rivalité : « L’Internacional a besoin d’être meilleur que Grêmio, qui doit être meilleur que l’Internacional, qui meurt s’il n’est pas meilleur que Grêmio ».
Deux équipes qui ne cessent de se surpasser
C’est exactement cela. Année après année, si l’un faisait quelque chose ou était champion, l’autre allait l’égaler ou le surpasser. L’histoire du Grêmio a commencé dans l’ancien estádio da Baixada. Celle de l’Inter dans le vieil Eucaliptos, qui a été rénové et a accueilli des matchs de la Coupe du Monde 1950, surpassant alors le stade de son rival. Dans les années 50, Grêmio a construit le stade Olímpico. L’inter a répondu en faisant le Beira-Rio. Ensuite, Grêmio a créé son Arena. Et l’Inter a rénové son Beira-Rio pour qu’il soit plus moderne (et a accueilli des matchs de la Coupe du Monde 2014).
La légende de Lara, mort pour le club
L’équipe de Grêmio avec son gardien Lara
Pour ce qui est des titres, l’Inter a entamé une hégémonie historique dans l’État du Rio Grande do Sul à la fin des années 1930 avec une victoire 6-0 contre Grêmio en 1938. Trois ans plus tôt, le légendaire Gre-Nal du centenaire de la révolution Farroupilha avait lieu. Lors de ce match, le gardien de Grêmio, Lara, a fait de nombreux arrêts et a aidé son équipe à gagner 2-0, avant de quitter le match à la mi-temps. Il est mort deux mois plus tard, créant ainsi la légende selon laquelle « il serait décédé après avoir arrêté un tir violent du rival colorado ».
Une histoire de revanches
En 1948, l’Inter s’est imposé 7-0 contre Grêmio, en pleine Baixada, score le plus large depuis l’arrivée du professionnalisme. En 1954, durant un tournoi d’inauguration de stade Olímpico, l’Inter a gagné 6-2 face à son rival, sans aucune pitié. Mais Grêmio a ensuite pris sa revanche. En 1960, le tricolor s’est imposé 5-1 en plein Eucaliptos, décennie lors de laquelle l’équipe a remporté 7 championnats d’Etat.
Dans les années 70, l’Inter a été 8 fois champion gaúcho, deux fois champion du Brésil (1975-1976) et champion invaincu en 1979, donnant alors au Rio Grande do Sul ses premiers titres de champion du Brésil.
L’Internacional, champion du Brésil 1975, 1976 et 1979
Grêmio a vite répondu à son frère ennemi en remportant le brasileirão en 1981 et en devenant le premier club gaúcho à être champion d’Amérique et du monde, en 1983.
L’équipe de Grêmio, championne d’Amérique et du Monde en 1983
En 1989, l’Inter a remporté le « Gre-Nal du siècle », qui valait une place pour la finale du Championnat du Brésil. Dans les années 90, Grêmio a une nouvelle fois pris le dessus, et a remporté des titres nationaux et internationaux, laissant ainsi son rival derrière lui.
Mais, comme il y a toujours un mais, l’Inter a ensuite pris sa revanche. Le club a remporté sa première Copa Libertadores en 2006, ainsi que le Mondial des clubs cette même année, puis une nouvelle Libertadores en 2010, égalant alors le nombre de trophées dans la compétition que son rival. Jusqu’en 2017, car Grêmio a alors remporté sa troisième Libertadores, et en compte donc actuellement une de plus que son rival.
Une rivalité sans trop d’incidents graves
On compte plus de 100 ans de clássicos, beaucoup de duels électrisants et un point positif : il n’y a jamais d’incidents très grave entre les supporters. Il y a déjà eu beaucoup de bagarres, bien sûr, mais le seul décès connu a été le résultat d’un accident inattendu survenu en mai 1948, lors du Grenal numéro 100, lorsqu’une tribune en bois du stade de Timbaúva a cédé, et qu’un supporter de 17 ans est mort suite à la chute. La rivalité et la haine n’ont jamais été au-delà du terrain, des railleries, des provocations, des discussions des dirigeants des joueurs. C’est peut-être pour cela que le Gre-Nal est aussi grand, dans tous les sens du terme.
Un Grenal sans confusion n’est pas un Grenal
8 expulsions lors du premier grenal de l’histoire de la Copa Libertadores
Quelques chiffres sur le GreNal
Quand tout a commencé : le 18 juillet 1909, lors de la victoire de Grêmio face à son nouveau rival sur le score de 10 à 0.
Lors du premier Gre-Nal de l’histoire, le 18 juillet 1909, on a assisté à la plus large victoire de l’histoire du clássico, avec Grêmio qui s’est imposé 10-0 contre l’Internacional grâce notamment à Booth qui a été l’auteur du premier but de l’histoire du derby. Pour la troisième rencontre, Grêmio s’est encore imposé sur un score fleuve, cette fois de 10 buts à 1.
Au début, l’Inter était un véritable sac de frappe, à tel point que leur première victoire n’a eu lieue que le 31 octobre 1915, sur le score de 4-1, lors d’un match amical. Aujourd’hui, il y a déjà eu 447 clássicos entre les deux équipes. L’Internacional mène la danse avec 165 victoires, contre 141 pour Grêmio, et 141 matchs nuls. Lors de leur dernière confrontation, dans la cadre du Brasileirão 2025, les deux équipes se sont quittées sur un score de parité (1-1) au terme d’un match disputé à l’Arena do Grêmio.
Si on prend en compte uniquement les matchs joués lors du Championnat Gaúcho (de l’État du Rio Grande do Sul), le résultat le plus fréquent est le match nul (67). L’Internacional a gagné 60 rencontres, tandis que Grêmio en a gagné 55.
Total : 182
Victoires de Grêmio : 55
Victoires de l’Internacional : 60
Matchs nuls : 67
Historique dans le Championnat National (Brasileirão)
En championnat, les deux équipes comptent le même nombre de victoires après les deux victoires de l’Inter lors de l’édition 2024 du Brasileirão.
Total : 66
Victoires de Grêmio : 24
Victoires de l’Internacional : 24
Matchs nuls : 18
Historique global (inclus les matchs amicaux)
Les deux équipes se sont déjà affrontées à 447 reprises au cours de l’histoire, et c’est l’Internacional qui a le plus gagné avec 165 victoires, contre 141 de Grêmio et 141 résultats nuls. Le Colorado a inscrit 608 buts et en a encaissé 577.
Total : 447
Victoires de Grêmio : 141
Victoires de l’Internacional : 165
Matchs nuls : 141
Qui a le plus gagné à l’Arena Grêmio (et Olímpico) ?
Inaugurée en 2012, l’Arena Grêmio a déjà accueilli 27 clássicos, avec 10 victoires du Tricolor (dont une aux tirs au but), contre 4 seulement pour l’Inter et 13 matchs nuls.
Au Estádio Olímpico, ancien stade de Grêmio, il y a eu 123 Gre-Nal, et c’est l’équipe locale qui compte le plus de triomphes avec 41 victoires contre 34 pour l’Inter, et 48 matchs nuls.
Total : 150
Victoires de Grêmio : 51
Victoires de l’Internacional : 38
Matchs nuls : 61
Et au Beira-Rio ?
Au Beira-Rio, stade de l’Internacional, le Colorado a gagné à 50 reprises, contre seulement 33 victoires pour son frère ennemi. On compte également 44 matchs nuls.
Total : 127
Victoires de Grêmio : 33
Victoires de l’Internacional : 50
Matchs nuls : 44
Historique des 50 derniers matchs entre Grêmio et Internacional
Naissance : 3 mars 1953, à Rio de Janeiro (RJ), Brésil Position : Milieu de terrain
Il est difficile d’imaginer qu’un jeune garçon frêle venant de Quintino devienne l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football brésilien et mondial. Arthur Antunes Coimbra, plus connu sous le nom de Zico, reste aujourd’hui encore l’idole ultime de Flamengo. Il est le meilleur joueur brésilien des années 1980 et demeure, pour beaucoup, le plus grand joueur de l’histoire du pays après Pelé. Zico a donné corps et âme à son club de cœur, remportant les titres les plus prestigieux de l’histoire de Flamengo. En 1981, il joue un rôle décisif dans les victoires en Coupe du Monde des Clubs et en Copa Libertadores. En 1980, 1982 et 1983, il mène Flamengo à trois titres de champion du Brésil. Après un bref passage en Italie, le « Galinho » (petit coq) revient au Brésil pour ajouter un autre titre de champion du Brésil et un titre de champion carioca à son palmarès.
En 1989, il met un terme à son brillant parcours au Flamengo avant d’imiter ce qu’a fait Pelé aux États-Unis, mais au Japon. Là-bas, Zico a contribué à populariser le football, à créer la ligue professionnelle japonaise, et devint une véritable légende, au point qu’une statue fut érigée en son honneur et qu’un carnaval fut organisé pour son départ, bien qu’il n’ait pas remporté de grands titres sur place. Le football a offert à Zico des moments inoubliables. Sa seule déception reste sa non-victoire en Coupe du Monde avec la sélection brésilienne, échouant en 1978, 1982 et 1986.
Malgré cela, Zico a marqué l’histoire du football mondial par ce qu’il a accompli avec Flamengo. Avec plus de 500 buts inscrits et une multitude de titres remportés, il est devenu une figure immortelle. Retour sur son parcours exceptionnel.
La jeunesse de Zico à Quintino : le berceau d’une légende
Dès son plus jeune âge, Zico se distingue par son talent avec le ballon dans le quartier de Quintino Bocaiúva, situé dans la zone nord de Rio de Janeiro. Le futur prodige fait partie de l’équipe du Juventude de Quintino, composée d’amis et de membres de sa famille. À seulement 14 ans, il est déjà sollicité pour participer à des tournois contre des équipes voisines. Un jour mémorable, Zico joue un match avec le River Tênis Clube (aujourd’hui River Futebol Clube), où il attire l’attention de Celso Garcia, un commentateur radio et fervent supporter de Flamengo, invité par Germano José Grilo, surnommé Ximango, créateur de Juventude. Leur but était de convaincre Celso d’incorporer Zico dans l’équipe de Flamengo. Leur stratégie porta ses fruits : Zico éclabousse le match de son talent, inscrivant 10 des 14 buts lors de la victoire 14-4 de son équipe. Cette performance exceptionnelle lui ouvre les portes de l’école de football de Flamengo en 1967.
Le début d’une carrière mythique : l’éclosion d’un prodige
Zico lors de ses débuts avec Flamengo en 1971.
Après un entraînement intensif et une progression rapide, Zico fait ses débuts remarqués avec l’équipe première de Flamengo en 1971, inscrivant un but lors d’un match nul 1-1 contre Bahia à Salvador. Cependant, nombreux sont ceux qui doutent de son avenir en raison de sa constitution physique fragile. À 17 ans, Zico est frêle et facilement dominé par des défenseurs plus robustes. C’est alors que la direction de Flamengo investit dans un programme de développement physique novateur pour l’aider à prendre de la masse musculaire. En quatre ans, Zico grandit de six centimètres et prend neuf kilos, atteignant quasiment sa condition physique idéale. Revigoré, il s’impose comme titulaire en 1974 avec le numéro 10 sur le dos, enchaînant les performances éblouissantes avec ses dribbles, ses accélérations et ses buts. Déjà champion d’État en 1972, le « Galinho de Quintino » remporte le championnat carioca de 1974 et brille lors du championnat brésilien de cette même année (remporté par le rival Vasco), décrochant le prestigieux Ballon d’Or décerné par la revue Placar en tant que meilleur joueur du tournoi.
Surmonter les doutes : le chemin vers la gloire
Après avoir terminé son programme de renforcement musculaire, Zico devient la cible des critiques de certains, qui le qualifient de simple « joueur de laboratoire », prétendant qu’il est « fabriqué sur mesure au sein de Flamengo » ou qu’il « ne brille qu’au Maracanã ». Ces critiques s’avèrent totalement infondées, et Zico les fait taire dès 1978.
1978 : Première Coupe du Monde et reconnaissance internationale
Zico avec la sélection brésilienne lors de la Coupe du Monde 1978.
En 1978, Zico remporte à nouveau le championnat carioca avec Flamengo, terminant meilleur buteur de la compétition avec 19 buts. Ce titre marque le début d’un triplé historique pour Flamengo, qui domine également lors des éditions de 1979, incluant le championnat régional et le fameux championnat « spécial ». Zico s’affirme comme la star de l’équipe, offrant un football spectaculaire, ponctué de buts sublimes, de passes décisives sur mesure et de coups francs mémorables. Ses performances lui valent une convocation pour la Coupe du Monde 1978 en Argentine. Cependant, Zico ne reçoit pas la reconnaissance qu’il mérite, car la CBD (actuelle CBF) pousse pour la titularisation de Jorge Mendonça à sa place. Zico doit se contenter de quelques apparitions sporadiques, marquant néanmoins son premier but en Coupe du Monde contre le Pérou, sur penalty. Le Brésil termine à la troisième place et doit se contenter du titre symbolique de « Champion Moral », auto-décerné par l’entraîneur Cláudio Coutinho, qui dénonce une supposée manipulation de résultat dans un match entre l’Argentine, pays hôte, et le Pérou.
L’ascension fulgurante : Flamengo et l’apogée du Galinho
Debouts : Andrade, Marinho, Raul, Rondinelli, Carlos Alberto e Júnior – Accroupis : Tita, Adílio, Nunes, Zico, Júlio César
L’année suivante, Zico explose. Il joue un rôle clé dans le triplé régional de Flamengo et brille lors de la conquête du trophée amical Ramón de Carranza, marquant un des buts lors de la victoire 2-1 contre le FC Barcelone de Neeskens et Simonsen. Zico inscrit également son 245e but en carrière, surpassant Dida comme meilleur buteur de l’histoire de Flamengo, marquant ainsi le début de son apogée.
Zico, roi de l’Amérique : la conquête de la Copa Libertadores
En 1980, Flamengo entame sa domination sur le football brésilien, avant de conquérir le monde. Avec une équipe composée de joueurs d’exception tels qu’Adílio, Andrade, Leandro, Júnior, Tita, Mozer, Nunes et bien sûr le talent inégalé de Zico, Flamengo propose un véritable spectacle sur la pelouse. La qualité de jeu émerveille les supporters. Cette année-là, Flamengo remporte pour la première fois le titre de champion du Brésil, après une victoire épique contre l’Atlético-MG en finale, remportée 3-2 au Maracanã. Zico termine meilleur buteur avec 21 réalisations et permet à l’équipe de décrocher son billet pour sa première participation en Copa Libertadores.
Sous la conduite magistrale de Zico, Flamengo décroche le titre tant convoité de la Copa Libertadores. Tout au long de la compétition, le « Galinho » se montre époustouflant, terminant meilleur buteur avec 11 réalisations. Sa capacité à briller dans les moments décisifs est particulièrement remarquable, notamment lors de la finale contre les Chiliens de Cobreloa. Lors du premier match, au Maracanã, Zico inscrit les deux buts de la victoire 2-1. Le match retour, empreint de tension et de provocations, voit Cobreloa l’emporter 1-0. Tout se joue lors de la troisième et dernière rencontre, disputée sur terrain neutre, où Zico fait à nouveau la différence : il marque les deux buts de la victoire 2-0, dont un somptueux coup franc, véritable signature de l’inimitable numéro 10.
Ce triomphe consacre Flamengo comme champion d’Amérique. Ou plutôt, devrions-nous dire, le Flamengo de Zico devient champion d’Amérique ? Après tout, son nom est désormais indissociable de celui du club rouge et noir.
Roi du monde : Flamengo triomphe en Coupe Intercontinentale
Avant d’affronter Liverpool en Coupe Intercontinentale, Flamengo s’adjuge le championnat carioca de 1981 en battant Vasco 2-1, dans ce qui ressemble à une formalité. Le moment le plus marquant de cette campagne reste une victoire éclatante 6-0 contre Botafogo, une revanche mémorable pour la défaite infligée par le même score en 1972.
Zico et son équipe possèdent désormais toute la motivation nécessaire pour défier Liverpool, une formation redoutable qui, au cours des huit années précédentes, a ajouté à son palmarès cinq championnats d’Angleterre, une Coupe de l’UEFA et trois Ligues des champions. Mais Flamengo n’est nullement intimidé. À Tokyo, les joueurs brésiliens livrent une prestation magistrale, inscrivant trois buts dès la première mi-temps : deux par Nunes et un par Adílio.
Flamengo vainqueur de la Coupe Intercontinentale 1981.
En seconde période, Flamengo se contente de gérer son avance avec une maîtrise technique impressionnante, laissant les Anglais impuissants. Cette victoire va bien plus loin qu’un triomphe sportif : elle inscrit Flamengo de Zico au sommet du football mondial. Flamengo devient champion du monde, le premier (et toujours le seul) club carioca à remporter un titre mondial. Certes, Fluminense a gagné la Coupe Rio en 1952, une compétition intercontinentale parfois considérée comme un « mondial », mais celle-ci n’est jamais officialisée.
Zico est élu meilleur joueur de cette finale légendaire. Les Anglais, qui déclaraient avant le match « ne pas connaître Flamengo », reçoivent une leçon mémorable.
Hégémonie nationale : les années dorées de Flamengo
Zico et Flamengo poursuivent leur domination, enchaînant les succès. En 1982, l’équipe remporte un nouveau championnat brésilien, triomphant cette fois à l’extérieur face au redoutable Grêmio, alors tenant du titre. Lors de cette finale, Zico délivre une passe décisive à Nunes, qui inscrit l’unique but du match, scellant la victoire 1-0. Mais un défi encore plus ambitieux attend Zico cette année-là : la Coupe du Monde de 1982.
Mondial 1982 : la désillusion d’une génération dorée
Le Brésil se rend en Espagne pour le Mondial 1982 en tant que grand favori. Avec une équipe étincelante alliant les talents des cracks de Flamengo (Leandro, Júnior et Zico) et d’autres stars de renom (Falcão, Oscar, Luisinho, Éder, Toninho Cerezo, Sócrates et Serginho), sous la direction de Telê Santana, cette sélection est souvent considérée comme la meilleure depuis celle victorieuse en 1970.
Zico se montre brillant tout au long de la compétition, marquant quatre superbes buts : un contre l’Écosse, deux face à la Nouvelle-Zélande (dont une splendide volée), et un dernier contre l’Argentine. La Seleção enchante le monde avec un football d’une beauté rare.
Mais le destin en décide autrement. En quart de finale, le Brésil est éliminé par l’Italie de Paolo Rossi, qui signe un triplé lors d’un match mémorable conclu sur le score de 3-2. Ce choc brutal marque cette génération dorée. Zico, pris dans l’étau défensif de Claudio Gentile – l’un des plus redoutables défenseurs de l’histoire des Coupes du Monde, connu pour avoir également neutralisé Maradona au tour précédent – ne peut exprimer tout son talent comme il l’a fait lors des autres rencontres. Le rêve de Zico de soulever la Coupe du Monde avec le Brésil s’évanouit brutalement.
Profondément affecté, Zico peine à retrouver son niveau immédiatement après cette déception. Flamengo passe tout près du doublé en Libertadores, échouant en demi-finale, et manque également le titre carioca, remporté cette année-là par Vasco.
Retour triomphal et quatrième titre brésilien
En 1983, Zico retrouve son niveau d’exception et guide Flamengo vers un troisième titre de champion du Brésil, égalant ainsi le record établi par l’Internacional dans les années 1970. Toujours décisif, il ouvre le score lors de la finale face à Santos, un triomphe retentissant 3-0 au Maracanã, devant une foule record de 155 253 spectateurs, un chiffre encore inégalé dans l’histoire du championnat brésilien. Ce jour mémorable, les chants et célébrations des supporters accompagnent l’apogée de Zico et de Flamengo.
Cependant, cette rencontre marque aussi la fin d’une époque : c’est le dernier match de Zico sous le maillot rouge et noir avant son départ pour l’Italie, clôturant ainsi une ère inoubliable.
Zico en Italie : le roi inattendu d’Udine
En 1983, malgré l’intérêt des plus grands clubs italiens, Zico surprend le monde du football en rejoignant l’Udinese, un club plutôt modeste. Arrivé en Italie avec le statut de légende, il conserve son humilité naturelle. Pourtant, sa simple présence transforme ses coéquipiers, parfois au-delà du raisonnable : Pradella, un remplaçant, se met à trembler et souffre de troubles intestinaux en apprenant qu’il jouera aux côtés du génie brésilien.
Malgré les limites de l’équipe, Zico réussit à élever l’Udinese à la neuvième place du championnat italien 1983/1984. Auteur de 19 buts en championnat, il termine à une seule réalisation du meilleur buteur de la saison, Michel Platini, qui bénéficie pourtant de six matchs supplémentaires après une blessure qui a freiné Zico.
Cependant, il devient rapidement évident que l’Udinese est trop dépendant de son talent, poussant souvent Zico à jouer malgré des blessures. Les promesses des dirigeants – qui s’étaient engagés à bâtir une équipe compétitive autour de lui – restent lettre morte. En 1985, déçu mais toujours adulé, Zico choisit de retourner à Flamengo.
Blessures et résilience : le défi ultime du Galinho
Le retour de Zico à Flamengo en 1985 est célébré en grande pompe. Les supporters voient en lui l’espoir de retrouver les heures de gloire perdues depuis son départ en 1983. Mais cette joie est de courte durée. Lors d’un match contre Bangu, une intervention violente de Márcio Nunes a des conséquences désastreuses : Zico subit une torsion des deux genoux, du péroné gauche et des deux chevilles.
Ce moment tragique marque un tournant dans sa carrière. Trois opérations du genou gauche sont nécessaires, suivies d’une longue et pénible rééducation, compliquée par des problèmes musculaires chroniques. La blessure est si grave qu’elle modifie la courbure de sa jambe gauche, influençant non seulement sa manière de marcher, mais aussi son style de jeu.
Malgré cela, Zico se fixe un nouvel objectif : participer à la Coupe du Monde 1986, sa dernière chance de remporter un titre avec la Seleção. Il doit cependant faire face au scepticisme des supporters et des critiques, qui doutent de sa capacité à retrouver son meilleur niveau.
Zico et Socrates sous les couleurs de Flamengo.
Zico prouve que son talent et sa volonté peuvent surmonter les épreuves. En 1986, il fait taire les sceptiques lors d’un match mémorable entre Flamengo et Fluminense, marqué par les débuts de Sócrates sous le maillot rubro-negro. Bien que l’attention soit centrée sur le « Docteur », c’est Zico qui illumine la rencontre. Il inscrit trois buts, dont un somptueux coup franc, offrant à Flamengo une victoire éclatante 4-1 (voir la vidéo).
Ce match symbolise la résilience de Zico. Adaptant son jeu aux contraintes physiques imposées par sa blessure, il troque ses accélérations fulgurantes pour un rythme plus mesuré, axé sur des passes millimétrées et des ouvertures stratégiques. Ce changement de style, dicté par les circonstances, souligne une fois de plus l’immensité de son talent et sa capacité d’adaptation, confirmant qu’il reste un maître du jeu malgré les obstacles.
Coupe du Monde 1986 : le dernier drame de Zico
Zico face à Luis Fernandez, le 21/06/1986 à Guadalaraja, lors du quart de finale de la Coupe du Monde 1986 entre la France et le Brésil.
Malgré les doutes, Zico participe à la Coupe du Monde 1986 au Mexique en tant que remplaçant. Il dispute seulement trois matchs : contre l’Irlande du Nord en phase de groupes, contre la Pologne en huitièmes de finale, et enfin contre la France en quart de finale. C’est lors de cette confrontation avec les Bleus que Zico vit son dernier grand drame.
Entré en jeu alors que le score est de 1-1, il délivre une passe décisive à Branco, qui obtient un penalty pour le Brésil. Zico se présente pour le tirer, mais échoue à transformer cette chance cruciale. Le score reste inchangé, et la qualification se joue aux tirs au but. Cette fois, Zico marque son tir, mais les échecs de Sócrates et de Júlio César scellent l’élimination du Brésil. Voir le résumé du match.
Pour Zico, cet échec marque la fin définitive de son rêve de soulever la Coupe du Monde. Après le match, il confie avec amertume : « Cette génération n’était pas destinée à être championne du monde. » Une triste vérité pour un joueur et une équipe souvent considérés comme les plus talentueux de leur époque.
1987 : Le dernier titre et un adieu mémorable
En 1987, Zico mène une nouvelle génération de talents du Flamengo, comprenant Aldair, Leonardo, Zinho et Bebeto, à un quatrième titre national lors de la controversée Copa União. Bien que la CBF ait également déclaré le Sport Recife champion cette année-là, ce sacre reste gravé comme l’un des derniers grands moments de la carrière de Zico.
Ce fut aussi son dernier trophée sous le maillot du Flamengo. En 1989, après une carrière marquée par des exploits inégalés, il décide de prendre sa retraite. Son dernier match, une victoire écrasante 5-0 contre Fluminense, est à son image : majestueux. Fidèle à son style, Zico conclut cette rencontre historique avec un coup franc somptueux, symbole ultime de son génie. « C’est ce que je voulais, terminer avec un but et juste comme j’aime : sur coup franc, » déclara-t-il, ému, à l’issue de cette soirée mémorable.
Mission au Japon : Zico, l’ambassadeur du football
En 1991, Zico sort de sa retraite pour une aventure inattendue : le Japon. Pendant trois ans, il joue un rôle central dans la popularisation du football dans le pays, contribuant notamment à la création de la J-League en 1993. Défendant les couleurs du Kashima Antlers, il devient rapidement une icône nationale grâce à ses dribbles, ses coups francs imparables, et son charisme.
Quand il prend sa retraite définitive en 1994, le Japon lui rend un hommage sans précédent. Une statue est érigée en son honneur, et il est célébré comme un héros, surnommé le « Dieu du football ». Son impact dépasse largement le cadre sportif, inscrivant son nom dans l’histoire culturelle du pays.
L’héritage d’une légende
Si Zico n’a jamais atteint les sommets espérés avec la Seleção, ses exploits avec Flamengo, l’Udinese, et le Kashima Antlers, ainsi que son influence au-delà des terrains, font de lui l’un des plus grands noms de l’histoire du football mondial.
Aujourd’hui entraîneur, il incarne toujours l’essence du football artistique : la beauté du jeu, la maîtrise technique, et une créativité sans limites. Le Galinho de Quintino a écrit une page inoubliable de l’histoire du sport, accumulant les titres et les honneurs, tout en devenant le symbole éternel de Flamengo. Un génie. Une joueur de légende.
Son parcours professionnel en bref
Les clubs où il a joué
Flamengo (1971-1983 / 1985-1989)
Udinese (Italie) (1983-1985)
Kashima Antlers (Japon) (1991-1994)
Palmarès
Principaux titres en clubs :
1 Coupe intercontinentale (1981)
1 Copa Libertadores (1981)
4 Championnats brésiliens (1980, 1982, 1983, 1987) avec Flamengo
7 Championnats de l’État de Rio de Janeiro (Cariocas) (1972, 1974, 1978, 1979, 1979 (spécial), 1981, 1986)
1 J-League – Première phase (1993) avec Kashima Antlers
Distinctions individuelles principales :
FIFA 100 (2004)
Équipe All-Star de la Coupe du monde (1982)
Hall of fame FIFA (2000)
Meilleur joueur mondial selon :
Placar (Brésil), Guerin Sportivo (Italie), El Mundo (Venezuela), Don Balón (Espagne) (1981)
World Soccer (1983)
Bola de Ouro (Meilleur joueur) – Placar : 1974, 1982
Meilleur joueur sud-américain de l’année :
Par El Mundo (1977, 1981, 1982)
Par El Gráfico (1982)
Meilleur joueur de la Copa América : 1981
Meilleur joueur de la Coupe Intercontinentale : 1981
Meilleur buteur de l’histoire du Flamengo : 509 buts en 732 matchs
Meilleur buteur historique du Maracanã : 334 buts
Meilleur buteur de l’histoire du Fla-Flu : 19 buts
Meilleur buteur de Flamengo sur une saison : 88 buts en 70 matchs (1979)
826 buts inscrits en 1180 matchs au long de sa carrière
Naissance : 29 janvier 1966, à Rio de Janeiro (RJ), Brésil Poste : Attaquant
Romário de Souza Faria restera à jamais le plus grand des petits dans l’histoire du football mondial. Arrogant comme personne, brillant comme nul autre. Ces mots, bien que revisités, proviennent de Johan Cruyff, alors entraîneur du FC Barcelone, qui cherchait à décrire ce phénomène brésilien lors de son passage en Catalogne. Et il n’avait pas tort. Romário était un magicien dans la surface de réparation : capable de dribbles fulgurants, doté d’une accélération foudroyante et d’un sens du but inégalé.
Idole incontestée dans trois des quatre grands clubs de Rio, puis aux Pays-Bas, en Espagne et, bien sûr, dans tout le Brésil, il a marqué l’histoire partout où il est passé. Si un nom doit incarner la Coupe du Monde 1994, c’est bien celui de Romário. Sans lui, le Brésil aurait sans doute peiné à décrocher ce trophée. Certains vont même jusqu’à dire que l’équipe aurait pu manquer le rendez-vous sans ses performances d’exception, notamment lors du match décisif face à l’Uruguay en éliminatoires.
Mais Romário, c’était aussi un joueur à la personnalité controversée, s’autoproclamant « le meilleur joueur de l’histoire après Pelé ». Était-ce exagéré ? Une simple plongée dans l’histoire de ce prodige du football suffit à s’en faire une idée…
Une enfance modeste pour un destin grandiose
Issu d’un milieu modeste, Romário a débuté sa carrière à Olaria (RJ) avant d’être repéré par un recruteur de Vasco da Gama. Rapidement intégré à l’équipe, il a fait ses débuts professionnels en 1985. Dès cette première année, il s’est distingué en devenant le deuxième meilleur buteur du championnat carioca, suscitant l’enthousiasme des supporters, qui voyaient déjà en ce jeune attaquant de petite taille (1,69 m) un avenir brillant.
Romario lors de ses débuts à Olaria
Après cette saison prometteuse, Romário a signé son premier contrat professionnel en 1986 et a intégré une équipe mêlant jeunesse et expérience. Aux côtés de talents montants comme Mazinho, Bismarck et Donato, il évoluait avec des vétérans tels qu’Acácio, Tita et la légende de Vasco, Roberto Dinamite. Ce dernier a d’ailleurs témoigné de l’expérience marquante qu’il a vécue en jouant aux côtés du jeune prodige à ses débuts :
« Vous savez ce que c’était de jouer avec Romário à l’âge de 20 ans ?Il suffisait de lui passer le ballon.Sur les trois qui lui arrivaient dans les pieds, il en mettait deux au fond des filets !
Les années suivantes ont marqué l’ascension fulgurante de Romário, confirmant son statut de joueur exceptionnel. Avec Vasco, il a été l’un des principaux artisans des triomphes successifs dans le championnat carioca en 1987 et 1988, à chaque fois face à Flamengo, le rival historique. La finale de 1988 reste gravée dans les mémoires, notamment grâce à un but splendide de Romário, où il a mystifié le gardien rouge et noir avant de conclure avec brio.
L’équipe de Vasco en 1987 : Paulo Roberto, Acácio, Fernando Henrique, Mazinho et Donato. Tita, Geovani, Roberto Dinamite, Luís Carlos et Romário.
Déjà à cette époque, il n’hésitait pas à afficher son ambition démesurée, déclarant qu’il atteindrait les 1 000 buts, à l’image de Pelé. Cette confiance en lui se reflétait également sur la scène internationale. Aux Jeux olympiques de Séoul en 1988, il a porté l’équipe brésilienne jusqu’à la médaille d’argent, terminant meilleur buteur du tournoi avec six réalisations.
Ces exploits n’ont pas échappé aux recruteurs européens. Le PSV Eindhoven, alors champion d’Europe, n’a pas tardé à s’intéresser au prodige brésilien, ouvrant ainsi un nouveau chapitre de sa carrière, cette fois sur le continent européen.
C’est au PSV que Romário allait perfectionner son art du but et se préparer à devenir l’un des plus grands attaquants de l’histoire du football.
PSV Eindhoven : l’apprentissage en Europe
La première saison de Romário a été pleine de hauts et de bas. Parmi les moments de gloire, il a décroché le titre de meilleur buteur du championnat néerlandais, menant son équipe à la conquête du titre national et de la Coupe des Pays-Bas. Toutefois, sur la scène internationale, les résultats ont été moins reluisants.
Romario au PSV Eindhoven
En Ligue des champions 1988/89, le PSV a été éliminé en quart de finale par le Real Madrid, tandis qu’en Supercoupe d’Europe, le club néerlandais a échoué en finale face aux Belges de Malines. La désillusion s’est poursuivie lors de la Coupe Intercontinentale 1988, où le PSV a perdu aux tirs au but contre le Nacional d’Uruguay.
C’est finalement avec la sélection brésilienne, en 1989, que Romário a ajouté un trophée continental à son palmarès : la Copa América. Ce triomphe allait solidifier sa réputation internationale, tout en annonçant les grandes réussites à venir.
La Copa América 1989 : un héros national en devenir
Déjà star en Europe, Romário est revenu au Brésil pour disputer la Copa América, au mythique Maracanã. C’était l’occasion rêvée pour le « baixinho » de rentrer dans le coeur des supporters en offrant à son pays un titre attendu depuis plus de 50 ans. Et il n’a pas déçu.
Romario qui marque le but de la victoire face à l’Uruguay lors de la finale de la Copa America 89.
Lors du quadrangulaire final, Romário a enchaîné les performances mémorables. Contre l’Argentine de Maradona, il a marqué un but, tout en humiliant l’icône argentine d’un magnifique petit pont. Face au Paraguay, il a inscrit l’un des buts de la victoire 3-0, puis, lors du match décisif contre l’Uruguay, il a offert la victoire 1-0 grâce à un but déterminant. Cette rencontre avait une saveur particulière pour Romário : il retrouvait plusieurs joueurs uruguayens, qui, sous les couleurs de Nacional, lui avaient arraché la Coupe du monde des clubs en 1988. Cette victoire était une véritable revanche personnelle pour le Brésilien, qui devenait définitivement une idole dans son pays.
Ce tournoi a également marqué la naissance d’un duo légendaire : Bebeto et Romário. Ensemble, ils allaient écrire quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du football brésilien.
L’âge d’or au FC Barcelone
En raison d’une blessure, Romário n’a disputé qu’un seul match lors de la Coupe du monde 1990, une édition décevante pour le Brésil, éliminé prématurément par l’Argentine. Malgré cette désillusion, l’attaquant a continué d’afficher des performances exceptionnelles avec le PSV Eindhoven, attirant l’attention des plus grands clubs européens. Parmi eux, le FC Barcelone de Johan Cruyff, qui a obtenu sa signature en 1993.
Romario décisif lors de la victoire 5-0 du Barça contre le Real en 1994.
Dès son arrivée en Catalogne, Romário a marqué les esprits. Il a contribué à une série de titres importants pour le Barça, notamment lors de la saison 1993/94, où le club a remporté la Liga. Cette saison a été marquée par un moment inoubliable : un Clasico historique contre le Real Madrid, au cours duquel Romário a inscrit un triplé et délivré une passe décisive, scellant une victoire écrasante 5-0. Sa relation avec Johan Cruyff, à la fois professionnelle et amicale, a renforcé son intégration et son succès en Espagne.
Cependant, sur la scène européenne, le Barça n’a pas connu la même réussite. En finale de la Ligue des champions 1994, Romário et son équipe se sont inclinés lourdement face à un AC Milan impressionnant (4-0). Lors de ce match, il a croisé la route de Franco Baresi, le légendaire défenseur italien, que Romário a qualifié comme son adversaire le plus coriace en carrière. Leur duel allait se réitérer quelques mois plus tard, cette fois sur la plus grande scène de toutes : la Coupe du monde.
Le sauveur du Brésil pour la Coupe du Monde 1994
Après une brouille avec Carlos Alberto Parreira, alors sélectionneur du Brésil, Romário a été écarté de l’équipe pendant une grande partie des éliminatoires pour la Coupe du monde 1994. L’absence de l’attaquant s’est rapidement fait sentir : les performances du Brésil ont décliné, au point que la qualification était sérieusement menacée. Face à la pression populaire et aux critiques grandissantes, Parreira n’a eu d’autre choix que de rappeler Romário pour le match décisif contre l’Uruguay, au Maracanã.
Romario héroïque face à l’Uruguay lors des éliminatoires pour la Coupe du monde 94.
Ce match était crucial : une défaite aurait marqué la première non-qualification du Brésil pour une Coupe du monde. Mais Romário, fidèle à sa réputation, a pris les choses en main. Pendant 90 minutes, il a offert une prestation magistrale. Avec ses dribbles incisifs, ses courses fulgurantes, ses frappes précises et même son jeu de tête, il a fait vivre un cauchemar à la défense uruguayenne. Sa performance exceptionnelle a été récompensée par deux buts décisifs, scellant une victoire 2-0 et envoyant le Brésil en Coupe du monde.
Ce moment marquait plus qu’une simple qualification : il annonçait le retour en grâce de l’équipe nationale, qui allait, quelques mois plus tard, remporter un titre mondial qu’elle n’avait plus décroché depuis 24 ans, sous l’ère de Pelé. Et si ce succès a été possible, c’est en grande partie grâce à la magie de Romário, devenu l’âme et le visage de cette équipe victorieuse.
États-Unis 1994 : la Coupe du monde de Romário
Pour la première fois, une Coupe du monde se déroulait aux États-Unis, un pays où le football n’était pas enraciné dans la culture populaire. Pourtant, l’organisation fut un succès retentissant, contribuant à populariser le sport dans le pays et à professionnaliser son championnat. Avec un record d’audience télévisuelle, cette édition a marqué un tournant dans l’histoire du football. Le seul bémol était les horaires des matchs, programmés entre 11 heures et 14 heures pour satisfaire les fuseaux horaires européens et internationaux, malgré une chaleur étouffante qui dépassait parfois les 40 °C en plein été. Une décision controversée, typique de la FIFA…
Malgré ces conditions éprouvantes, l’équipe du Brésil a montré une grande solidarité et un niveau élevé, même si elle n’égalait pas le panache des formations légendaires du passé. Romário, véritable moteur offensif, était insatiable. Il a marqué lors des trois matchs de la phase de groupes : lors des victoires contre la Russie et le Cameroun, et lors du match nul contre la Suède.
Romario buteur contre le Cameroun.
En huitième de finale, le Brésil a rencontré un adversaire déterminé : le pays hôte, galvanisé par l’enjeu et par la date symbolique du 4 juillet, jour de l’Indépendance américaine. Les États-Unis, poussés par leur public, ont posé de sérieux problèmes à Taffarel, le gardien brésilien. L’équipe brésilienne, en manque d’efficacité offensive, a souffert, même Romário qui a raté une opportunité après avoir dribblé le gardien. L’expulsion de Leonardo, après un coup de coude, a compliqué davantage la tâche des Brésiliens, qui ont dû jouer en infériorité numérique.
Mais Romário, fidèle à son rôle de leader, a délivré un moment de magie. Avec une passe décisive sublime, il a offert à Bebeto l’opportunité de marquer l’unique but du match. Après son but, Bebeto a adressé un geste affectueux à Romário, symbolisant l’unité et la gratitude au sein de l’équipe. Les supporters brésiliens pouvaient enfin respirer : grâce à leur « petit bonhomme », le Brésil se qualifiait pour les quarts de finale.
La revanche contre les Pays-Bas
Les quarts de finale de la Coupe du monde 1994 ont offert un spectacle mémorable entre le Brésil et les Pays-Bas, deux équipes phares du tournoi. La première mi-temps est restée relativement calme, mais la seconde a été un véritable feu d’artifice. Le Brésil menait 2-0 grâce à des buts de Bebeto et, bien sûr, de Romário, mais les Pays-Bas ont réagi avec force : Winter et Bergkamp ont marqué pour égaliser, envoyant le match dans une incroyable lutte pour la qualification.
Romario, Bebeto et Zinho.
À neuf minutes de la fin, le Brésil obtient un coup franc crucial. Branco, souvent critiqué durant la compétition, se prépare à le tirer. Il frappe avec précision, et Romário, toujours dans les bons coups, se retrouve sur la trajectoire du ballon et a juste le temps de se courber le dos, trompant le gardien néerlandais. Un golaço qui offre au Brésil une victoire 3-2, et permet ainsi de prendre une revanche symbolique sur l’élimination subie en 1974. Le Brésil se qualifie pour les demi-finales.
Son adversaire sera la surprenante Suède, qui a su bousculer les grandes nations du tournoi. Mais là encore, Romário ne faillit pas. Avec son instinct de buteur infaillible, il inscrit l’unique but du match, donnant ainsi au Brésil une victoire décisive. L’équipe est de retour en finale, pour la première fois depuis 1970, avec en face l’Italie, emmenée par des légendes comme Roberto Baggio, Paolo Maldini et Franco Baresi. Le Brésil, fort de son héros Romário, est prêt à disputer une nouvelle finale pour tenter de conquérir son quatrième titre mondial.
Un marquage à la culotte de Baresi
La finale tant attendue de la Coupe du monde 1994 opposait deux géants du football, chacun déjà triple champion du monde. D’un côté, le Brésil, porté par une défense solide et son joyau offensif, Romário. De l’autre, l’Italie, célèbre pour sa rigueur défensive, un milieu de terrain rugueux, et son maître à jouer, Roberto Baggio. Ce duel de titans a donné lieu à un match extrêmement serré, marqué par une tension palpable et de nombreuses occasions gâchées.
Romario victime d’un marquage serré.
La chaleur écrasante de la mi-journée américaine a pesé lourdement sur les joueurs, limitant le rythme et la qualité du spectacle. Pour le Brésil, la tâche était d’autant plus ardue que Romário, constamment surveillé de près par l’iconique Franco Baresi, n’a jamais pu déployer pleinement son génie.
Après 90 minutes sans but et 30 minutes de prolongation tout aussi stériles, l’issue de cette finale historique s’est jouée pour la première fois aux tirs au but. Une conclusion inédite pour couronner un champion du monde.
Le Brésil est quadruple champion du monde !
La séance de tirs au but débute par un tir manqué de Baresi. C’était de bon augure pour la Seleção. Sauf que dans la foulée, le tir de Márcio Santos est repoussé par Pagliuca. Au tour d’Albertini de se lancer et de prendre Taffarel à contre-pied. Puis vint le tour de Romário. Avec classe, le baixinho ne laisse aucune chance au portier italien. Evani redonne l’avantage aux Italiens, mais Branco remet les compteurs à zéro. Quatrième tir, Massaro s’élance, Taffareeeeel ! Le gardien brésilien repousse le tir italien, avant que le capitaine Dunga ne donne l’avantage aux siens, pour la plus grande joie de Pelé présent dans les gradins. Roberto Baggio est le cinquième tireur italien. Une valeur sure pour conclure la série. Sauf que s’il manque son tir, le Brésil est champion. Et l’histoire, on la connait. Baggio s’élance, tire, et le ballon s’envole au dessus du but.
Le Brésil est quadruple champion du monde de football ! Le pays explose de joie 24 ans après son dernier succès, une victoire dédiée à Ayrton Senna, icone brésilienne décédée cette année-là. Le Brésil De Romario est de nouveau sur le toit du monde.
De champion du monde à icône nationale
Après avoir décroché le titre de champion du monde en 1994, Romário a reçu sa plus grande distinction individuelle : le trophée de Joueur mondial de la FIFA. Cette année-là fut la sienne, marquée par son éclat sur les terrains américains et espagnols sous les couleurs du FC Barcelone. Pourtant, nostalgique de sa ville natale et lassé de la Catalogne, il a orchestré son départ. Grâce à des négociations soutenues par diverses entreprises, il est revenu jouer pour Flamengo, juste à temps pour célébrer le centenaire du club. Ce départ a ouvert la voie à d’autres Brésiliens au Barça tout en augmentant la popularité mondiale du club catalan, notamment au Brésil.
Une année frustrante
En 1995, tous les espoirs reposaient sur Romário, la plus grande star mondiale, qui formait avec Edmundo et Sávio ce qu’on appelait « la meilleure attaque du monde ». Flamengo ambitionnait de remporter tous les trophées cette année-là, mais les résultats furent décevants : une défaite en championnat carioca face à Fluminense sur un but controversé de Renato Gaúcho, une saison médiocre dans le Brasileirao, une élimination précoce en Copa do Brasil, et une année du centenaire sans le moindre titre. Une situation difficile à vivre pour les supporters, qui durent endurer les moqueries des rivaux qualifiant cette saison d’ »année blanche ».
Romario à Flamengo.
Une période difficile
En 1996, Romário remporta quelques titres et continua d’empiler les buts. Toutefois, un prêt à Valence s’est avéré peu fructueux, le menant à un retour au Flamengo en 1997. Malgré de bonnes performances dans le championnat carioca, il ne parvint pas à rivaliser avec les grandes équipes de l’époque, comme Cruzeiro, Palmeiras, Vasco ou Corinthians. En quête de nouveaux succès, il décida de revenir à Vasco en 2000, où il retrouvera les sommets. Mais entre-temps, il vécut l’une des plus grandes déceptions de sa carrière.
En 1997, il formait un duo prometteur avec le jeune Ronaldo, tous deux étant les figures de proue du Brésil pour la Coupe du monde 1998. Malheureusement, une élongation au mollet contractée juste avant le tournoi le priva de compétition. Bien qu’il aurait pu être rétabli pour le second tour, il fut écarté par l’équipe technique. En larmes lors d’une conférence de presse, il assista impuissant à la défaite du Brésil en finale face à la France. Ce duo « Ro-Ro » aurait certainement fait beaucoup de dégâts sur le sol français.
Un retour en grâce à Vasco
En 2000, Romário revint à Vasco après 11 ans d’absence, et ce retour fut triomphal. Aux côtés de l’équipe ayant remporté la Libertadores en 1998, il guida Vasco vers la victoire en Brasileiro et en Copa Mercosur. La finale de cette dernière, face à Palmeiras au Parque Antártica, reste légendaire : menés 3-0 à la mi-temps, Vasco renversa la situation pour s’imposer 4-3 dans une victoire épique, marquée par la magie de Romário. Cette performance exceptionnelle renforça son statut d’icône.
Romario fait taire ses détracteurs.
Cette année-là, il marqua 67 des 176 buts de Vasco, ce qui a fait de lui le meilleur buteur de tous les tournois qu’il a disputé : championnat carioca (19 buts), tournoi Rio-SP (12 buts), Coupe João Havelange (20 buts) et Copa Mercosur (11 buts). Avec 73 buts en 75 matches, il réalisa la saison la plus prolifique de sa carrière, recevant même le Ballon d’Or brésilien décerné par le magazine Placar.
Une aventure à Fluminense
En 2002, Romário signa avec Fluminense pour une troisième expérience dans un grand club de Rio. Il y remporta le Soulier d’Or et continua de marquer, mais sa relation avec les supporters et ses coéquipiers fut tendue, notamment en raison des privilèges dont il jouissait. En 2003, il accepta un court passage lucratif au Qatar avant de revenir au Flu jusqu’à la fin 2004. Malgré des performances individuelles remarquables, il ne remporta aucun trophée lors de cette période.
Romario avec les couleurs de Fluminense.
En quête de son millième but et approchant la fin de sa carrière, Romário retourna à Vasco, son club de cœur. Cependant, il fut écarté de la Seleção par Luiz Felipe Scolari pour la Coupe du monde 2002, en raison de divergences personnelles malgré ses bonnes performances. Ironie du sort, le Brésil remporta cette compétition sans lui, confirmant une génération dorée mais privant Romário d’un second sacre mondial.
Un joueur controversé mais inégalé
En 2005, la question de la retraite de Romário faisait débat. Pourtant, il fit taire ses détracteurs en réalisant une saison exceptionnelle : à 39 ans, il devint le joueur le plus âgé à terminer meilleur buteur du championnat brésilien, avec 22 réalisations. Cette performance lui valut un autre Ballon d’argent du magazine Placar. La même année, il prononça l’une de ses phrases les plus célèbres : « Tout le monde sait que quand Pelé se tait c’est un poète », en réponse à une suggestion de Pelé lui conseillant de raccrocher les crampons.
Toujours en 2005, Romário fit ses adieux à la sélection brésilienne en marquant lors d’une victoire 3-0 contre le Guatemala. En 2006, il tenta une aventure aux États-Unis et en Australie, évoluant dans des ligues de moindre envergure mais continuant à empiler les buts, se rapprochant ainsi de son objectif des 1000 buts en carrière. Avec 986 réalisations, il décida de revenir à Vasco en 2007 pour une ultime étape.
Le millième but de Romario
L’année 2007 fut historique pour le baixinho. Lors d’un match du championnat brésilien contre Sport Recife à São Januário, Romário inscrivit son 1000e but. Le destin voulut qu’il atteigne ce cap symbolique sur un penalty, tout comme Pelé avant lui. Cependant, contrairement à son illustre prédécesseur, ce fut avec Vasco, son club de cœur, qu’il réalisa cet exploit. Cet événement marqua la fin d’une quête débutée dans les années 1980, traversant deux siècles et s’achevant avec éclat en 2007. En hommage à son idole, Vasco érigea une statue derrière les cages où il avait marqué ce but mémorable.
L’heure de raccrocher les crampons
Après avoir tenu sa promesse des 1000 buts, Romário annonça sa retraite en mars 2008. Mais en 2009, il fit un dernier retour symbolique sous les couleurs de l’América-RJ, exauçant le souhait de son père qui avait toujours rêvé de le voir jouer avec le maillot rouge. Ce passage éclair permit à l’équipe de remporter la deuxième division du carioca et de retrouver l’élite. Peu après, Romário quitta définitivement les terrains.
Aujourd’hui, il s’est reconverti en politique, d’abord comme député fédéral, puis comme sénateur de l’État de Rio de Janeiro. Cependant, ce que l’histoire retiendra, ce sont ses exploits sur le terrain. Romário restera à jamais le roi des surfaces, un joueur légendaire et inoubliable.
Les buts de Romário
Vasco – 326 buts
Flamengo – 204 buts
PSV – 165 buts
Seleção Brasileira – 71 buts
Barcelone – 53 buts
Fluminense – 48 buts
Miami – 22 buts
Valencia – 14 buts
Adelaide – 1 but
Divisions jeune – 77 buts
Matchs de gala – 21 buts
TOTAL : 1.002buts
Son parcours professionnel en bref
Les clubs où il a joué
Vasco-BRA (1985-1988, 2000-2002, 2005-2006 et 2007-2008),
PSV-HOL (1988-1993),
Barcelone-ESP (1993-1994),
Flamengo-BRA (1995-1996, 1997 et 1998-1999),
Valence-ESP (1996-1997),
Fluminense-BRA (2002-2003 et 2003-2004),
Al-Saad-QAT (2003),
Miami FC-USA (2006),
Adelaide United-AUS (2006) et
America de Rio-BRA (2009).
Palmarès
Principaux titres en club
1 Championnat du Brésil (2000), 1 Copa Mercosul (2000) et 2 Championnats Carioca (1987/1988) avec Vasco.
1 Copa Mercosul (1999), 1 Copa de Oro Sudamericana (1996), 1 Coupe des Champions du Monde (1997) et 2 Championnats Carioca (1996/1999) avec Flamengo.
3 Championnats des Pays-Bas (1988-1989, 1990-1991 et 1991-1992), 2 Coupes des Pays-Bas (1988-1989 et 1989-1990) et 1 Supercoupe des Pays-Bas (1992) avec le PSV.
1 Championnat d’Espagne (1993-1994), 1 Supercoupe d’Espagne (1994) et 1 Trophée Tereza Herrera (1993) avec Barcelone.
Titres en sélection
1 Coupe du Monde FIFA (1994), 2 Copa América (1989 et 1997), 1 Coupe des Confédérations (1997) et 1 médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Séoul (1988) avec le Brésil.
Les principaux titres individuels remportés par Romario
Meilleur joueur du monde FIFA : 1994
Ballon d’Or de la Coupe du Monde FIFA : 1994
Onze d’Or : 1994
FIFA 100 : 2004
Onze de Bronze : 1993
Meilleur joueur du Championnat des Pays-Bas : 1989, 1990 et 1991
Meilleur attaquant du Championnat des Pays-Bas : 1989, 1990 et 1991
Meilleur attaquant de la Ligue des Champions UEFA : 1990 et 1993
Meilleur joueur ibéro-américain d’Espagne : 1994
Meilleur joueur étranger en Espagne (Revista El País) : 1994
Meilleur joueur du Championnat d’Espagne : 1994
Meilleur attaquant du Championnat d’Espagne : 1994
Ballon d’Or de la revue Placar : 2000
Ballon d’Argent de la revue Placar : 2000 / 2001 / 2005
30e meilleur joueur sud-américain du XXe siècle – IFFHS : 1999
11e meilleur joueur brésilien du XXe siècle – IFFHS : 1999
17e meilleur joueur du XXe siècle – Revue « France Football » : 1999
5e meilleur joueur du XXe siècle FIFA – vote internet : 2000
18e meilleur joueur du XXe siècle FIFA – vote du grand jury : 2000
Meilleur joueur du Championnat brésilien : 2000
Meilleur joueur des Amériques – Revue « El País » : 2000
Soulier d’Or – Revue Placar : 1999, 2000 et 2002
Soulier d’Or CBF : 2001 et 2005
Trophée Roi du But : 2005
Élu dans l’équipe des rêves du Brésil par Imortais : 2020
Élu dans l’équipe des rêves de Vasco par Imortais : 2021
Élu dans l’équipe des rêves de Barcelone par Imortais : 2021
Élu dans l’équipe des rêves de Flamengo par Imortais : 2020
Ses titres de meilleur buteur :
Meilleur buteur de la Coupe du Monde des clubs FIFA : 2000 – 3 buts
2 fois meilleur buteur de la Ligue des Champions UEFA : 1989-90 (6 buts) et 1992-93 (7 buts)
3 fois meilleur buteur du Championnat du Brésil : 2000 (20 buts), 2001 (21 buts) et 2005 (22 buts)
Meilleur buteur du Championnat d’Espagne : 1994 (30 buts)
3 fois meilleur buteur du Championnat des Pays-Bas : 1989 (19 buts), 1990 (23 buts) et 1991 (25 buts)
2 fois meilleur buteur de la Copa do Brasil : 1998 (7 buts) et 1999 (8 buts)
2 fois meilleur buteur de la Copa Mercosul : 1999 (8 buts) et 2000 (11 buts)
2 fois meilleur buteur du Tournoi Rio-São Paulo : 1997 (7 buts) et 2000 (12 buts)
7 fois meilleur buteur du Championnat Carioca : 1986 (20 buts), 1987 (16 buts), 1996 (26 buts), 1997 (18 buts), 1998 (10 buts), 1999 (16 buts) et 2000 (19 buts)
Meilleur buteur du tournoi olympique de football : 1988 (7 buts)
Meilleur buteur de la USL Soccer : 2006 (20 buts)
Meilleur buteur de la Coupe des Confédérations : 1997 (7 buts)
Le Superclásico entre Boca Juniors et River Plate est le duel le plus important du football argentin voire du football mondial. Xeneizes et Millonarios s’affrontent depuis plus de 100 ans, que ce soit depuis l’ère amateure, depuis l’arrivée du professionnalisme, lors de compétitions internationales ou en matchs amicaux. Voici l’historique des confrontations entre les deux plus grands clubs argentins.
Quelques chiffres sur le Superclásico
Historique général en matchs officiels
Depuis 1908, date de leur première confrontation (ou 1913 pour le premier match officiel), jusqu’à aujourd’hui, les deux clubs plus gros clubs du pays se sont affrontés à 263* reprises lors de matchs officiels. En 2024, la première rencontre entre les deux équipes s’est soldée par un match nul 1-1 au Monumental, lors de la septième journée de la Copa de la Liga Profesional. Les deux rivaux se sont retrouvés en quart de finale, et c’est le Xeneize qui a pris le dessus avec une victoire 3-2 au stade Mario Alberto Kempes de Córdoba. Enfin, le 21/09, River est allé chercher une victoire 1-0 sur la pelouse de son éternel rival dans le cadre de la Liga Profesional.
Total : 263
Victoires de Boca : 92
Victoires de River : 87
Matchs nuls : 84
*Il y a en fait 264 Superclásicos, mais il y a un 0-0 en 1919 qui ne rentre pas dans l’historique car la compétition a été annulée.
Historique en championnat national
Ils se sont affrontés 221 fois au total (222 si on compte le match annulé) et là aussi, c’est Boca qui mène avec sept victoires de plus que son rival. Au total, ils se sont affrontés à 212 reprises depuis l’arrivée du professionnalisme, avec un total de 77 victoires pour Boca contre 69 pour River, et 66 nuls. En amateur, sur 9* rencontres, le Millonario en a remporté 4 contre 3 pour le Xeneize et 2 nuls*.
En amateur
Total : 9*
Victoires de Boca : 3
Victoires de River : 4
Matchs nuls : 2* (3 si on comptabilise le match annulé)
En professionnel
Total : 212
Victoires de Boca : 77
Victoires de River : 69
Matchs nuls : 66
Total
Total : 221*
Victoires de Boca : 80
Victoires de River : 73
Matchs nuls : 68*
Historique en compétitions internationales
En comptant les matchs aller et retour de la finale de la Copa Libertadores 2018, River et Boca se sont affrontés à 32 reprises, dont 28 fois en Copa Libertadores, deux fois en Copa Sudamericana (en 2014) et deux fois en Supercopa (en 1994). Toutes compétitions internationales confondues, Boca a un avantage d’une petite victoire. Toutes les victoires du Xeneize ont été en Libertadores, tandis que River a gagné 8 fois face à son rival dans cette compétition et une fois en Sudamericana. En Supercopa, ils ont fait matchs nuls à deux reprises (Boca s’est qualifié aux tirs au but).
Total : 32
Victoires de Boca : 11
Victoires de River : 10
Matchs nuls : 11
Historique en Coupe nationale
En Coupe nationale, c’est River Plate qui a l’avantage avec trois victoires d’avance sur Boca. Trois matchs ont eu lieu durant l’ère amateure, en Copa Competencia, et les sept autres en pro : un en Copa Adrián Escobar en 1942 , un en Copa de Competencia Británica en 1946, deux en Copa Centenario en 1993, un match en Supercopa Argentina en 2017, un en Fase Campeón de la Copa Maradona et enfin le duel pour la Copa Argentina 2020/21.
Après le changement de règlement de la LPF, la dernière rencontre en coupe nationale a eu lieu pour les huitièmes de finale de la Copa Argentina 2020/21, le 4 août 2021, les Xeneize s’imposant aux tirs au but après un match nul 0-0.
Total : 10
Victoires de Boca : 1
Victoires de River : 4
Matchs nuls : 5
Historique en matchs amicaux
Lors des matchs amicaux, c’est encore une fois Boca qui a un léger avantage de cinq victoires d’avance sur son rival, sur un total de 124 confrontations. En 2019, il n’y a pas eu de match amical entre les deux équipes, pour la première fois depuis 30 ans. En effet, la dernière fois qu’il n’y a pas eu de Superclásico pour préparer la saison, c’était en 1989 !
Total : 124
Victoires de Boca : 46
Victoires de River : 41
Matchs nuls : 37
Historique global (inclus les matchs amicaux)
Si on prend en compte les 387 rencontres disputées entre River et Boca au long de l’histoire, qu’elles soient officielles ou non, le Xeneize compte un avantage assez important sur son rival avec 10 victoires de plus que le Millonario.
Total : 387*
Victoires de Boca : 138
Victoires de River : 128
Matchs nuls : 121 (122*)
Historique des derniers matchs entre Boca et River
L’un est populairement connu comme le « Time do Povo » (club du peuple), l’autre comme le « Time da Elite » (club de l’élite). Rien que par ces caractéristiques, ils avaient déjà de grandes chances de s’opposer. Et, avec le temps, la rivalité a commencé à grandir, surtout à partir des années 1940, lorsque le nouveau venu São Paulo a commencé à attirer des milliers de personnes au Pacaembu et à mettre fin à la suprématie du Corinthians dans l’État. Comme les deux clubs comptent un grand nombre de supporters, le célèbre journaliste Thomaz Mazzoni ne pouvait pas choisir de meilleur adjectif pour surnommer le duel : le Majestoso (Majestueux). Ainsi est né le clássico d’État entre les deux équipes qui comptent le plus de supporters, car le Timão et le Tricolor sont les 2e et 3e clubs les plus suivis du Brésil. PS : si l’on parle de classique inter-États, le plus grand est Corinthians x Flamengo, car il réunit les deux équipes les plus suivies du Brésil.
La naissance du Majestoso
Fondé en 1910, le Corinthians entretient déjà une grande rivalité avec Palmeiras dans les années 1930 lorsqu’il commence à affronter un nouveau club fondé dans la capitale : São Paulo. En 1931, un an à peine après la fondation du club, le Tricolor devient champion précisément après une victoire face au Corinthians, sur le score de 4-1. Mais le match qui a poussé les Alvinegros à rivaliser définitivement avec ce nouveau venu s’est déroulé en 1933, lorsque le Tricolor a infligé la plus large goleada de l’histoire du clássico : une victoire 6-1, grâce à un triplé de Luizinho, un but de Waldemar de Brito, un d’Armandinho et un d’Hércules pour São Paulo, tandis que Zuza a « sauvé l’honneur » pour le Corinthians. Le match s’est déroulé dans le cadre de deux championnats, le Paulista et le Tournoi Rio-São Paulo. Il faut attendre 1938 pour que le Timão prenne sa revanche, avec un match nul 1-1 qui a assuré au club le titre pauliste de cette année-là.
Le 10 septembre 1933, São Paulo a remporté sa plus large victoire face au Corinthians : 6-1.
Dans les années 1940, lorque le Tricolor monte son « rouleau-compresseur« , avec Leônidas da Silva en tête de proue, et remporte cinq championnats paulistes, la rivalité se consolide et devient l’une des plus traditionnelles du pays, avec des finales marquantes pour des titres, des confrontations continentales dans les années 2010 et un avantage du Corinthians dans les grandes décisions reconnue par les tricolores eux-mêmes. Cependant, São Paulo a aussi renversé son rival à maintes reprises, provoquant le licenciement d’entraîneurs et de véritables tempêtes au Parque São Jorge. Il est temps de découvrir l’histoire de ce clássico.
La période Leônidas da Silva
Après les confrontations mentionnées plus haut des années 1930, le Corinthians réalise que São Paulo serait l’un de ses principaux rivaux dans l’État. Et en 1940, les attentes deviennent réalité lorsque le Tricolor commence à jouer la plupart de ses matchs dans le tout nouveau Pacaembu, qui a beaucoup contribué à augmenter le nombre de supporters du club. Porté par cette nouvelle ère, avec son nouveau stade et l’un des premiers groupes de supporters organisés du pays – la TUSP, Torcida Uniformizada do São Paulo – et avec une renommée de plus en plus grandissante, São Paulo se devait de transformer tout cela en titres. Mais la tâche était difficile. Bien que le club ait remporté le Tournoi d’ouverture du Championnat de São Paulo en 1940, São Paulo recherchait le titre de champion de l’État. En 1941, l’équipe est toute proche de remporter le trophée, mais termine deuxième. C’est alors qu’en 1942, la direction du Tricolor décide d’aller chercher au Flamengo un craque incontesté : Leônidas da Silva, le plus grand joueur du pays depuis Friedenreich et la grande star brésilienne de la Coupe du monde de 1938.
Leônidas da Silva en action avec São Paulo.
Les débuts de Leônidas da Silva pour São Paulo ont lieu le 25 mai 1942, au Pacaembu, justement lors d’un clássico contre le Corinthians. L’enthousiasme du public pour voir la star est tel que 71 280 personnes se rendent au stade ce jour-là. Le match s’est terminé sur un match nul 3-3 et Leônidas n’a pas marqué, mais les supporters n’ont pas regretté leur venue au vu de l’intensité du match et la présence de la star sur le terrain – il convient de rappeler que c’est après ce match légendaire que le classique a gagné le nom de Majestoso. Après ce match, Leônidas a vaincu les doutes de tous et est devenu la grande star de São Paulo jusqu’à la fin des années 1940.
Grâce au « Diamante Negro« , le Tricolor passe d’un simple club à une force dans l’État et dans tout le Brésil en remportant les championnats paulistes de 1943, 1945, 1946 (invaincu), 1948 et 1949, ainsi que les Coupes des champions des États Rio-São Paulo de 1943, 1945, 1946 et 1948. Sur les 5 titres paulistes du Tricolor, le Corinthians a été vice-champion à trois reprises (1943, 1945 et 1946). Pendant cette période, São Paulo remporte 15 matchs, fait match nul 8 fois et perd à 10 reprises contre le Corinthians, affichant pour la première fois un avantage en victoires sur le rival lors d’une décennie. Si nous prenons seulement la « période Leônidas », entre 1943 et 1949, sur 23 matchs, on comptabilise 12 victoires de São Paulo, 5 matchs nuls et seulement 6 victoires pour le Corinthians.
La gloire avant la crise
Dans les années 1950, le Corinthians reprend le dessus dans l’historique de la confrontation, en grande partie grâce à l’équipe menée par Cláudio, Luizinho, Baltazar, Oreco et compagnie, une équipe qui remporte de nombreux trophées et bat São Paulo 2 à 0 lors de la première rencontre internationale entre les deux équipes, dans le cadre de la « Copa do Atlântico de Clubes« . De plus, le Timão devient champion pauliste en 1952 après une victoire contre São Paulo en finale. En 1957, São Paulo a droit à sa revanche, avec une victoire 3-1 en finale du championnat pauliste de cette année-là, grâce à des cracks comme Canhoteiro et Zizinho, des légendes de l’équipe tricolore à l’époque, dans un match lors duquel il y a eu beaucoup de confusions au coup de sifflet final, et qui deviendra connu comme la « Tarde das Garrafadas » (« Après-midi des jets de bouteilles »).
La ligne d’attaque mythique du Corinthians en1951 : Cláudio, Luizinho, Baltazar, Carbone et Mário.
Dans les années 1960 et au début des années 1970, São Paulo et le Corinthians connaissent des moments difficiles. Alors que le Tricolor n’a pas d’argent pour de grands transferts en raison de la construction du stade du Morumbi, le Corinthians vit également une énorme période de disette. Pour aggraver les choses, Palmeiras et Santos sont à leur apogée et dominent les compétitions de l’époque. Ce n’est que dans la seconde moitié des années 1970 que le Majestoso revient sous les feux de la rampe grâce à la reprise des transferts du côté de São Paulo et le Corinthians qui retrouve le chemin de la victoire.
La fin de la période de disette
Entre octobre 1975 et juillet 1980, le Corinthians réalise une série remarquable de 12 matchs sans défaite, avec huit victoires (dont six consécutives) et quatre matchs nuls, dont une victoire 2-1 en demi-finale du championnat pauliste de 1977, année de la fin de la période de disette de titre de 23 ans du Corinthians dans la compétition. Curieusement, c’est également en 1977 que São Paulo remporte son premier championnat brésilien, laissant son rival comme le seul grand club de l’État sans trophée national à l’époque.
La démocratie corinthiane
Au début des années 1980, le Corinthians prend le dessus dans le classique grâce à l’équipe de la Démocratie menée par Sócrates, Casagrande, Zenon, Biro-Biro et compagnie, qui remporte le championnat pauliste de 1982 contre São Paulo avec une victoire 3-1 en finale (deux buts de Biro-Biro et un de Casagrande) – empêchant un triple sacre consécutif inédit du rival – et réédite l’exploit en 1983. Ces deux finales contribuent à accroître encore davantage la rivalité du clássico et consolident la force du duo dans l’État à cette époque.
Des années plus tard, en 1986, São Paulo allait remporter son deuxième titre brésilien avec les « Menudos do Morumbi« , qui sont restés invaincus pendant 10 matchs contre le rival entre 1985 et 1987. En 1987, le Tricolor remporte le championnat pauliste face au Corinthians après une victoire 2-1 à l’aller et un match nul 0-0 au retour. Entre 1981 et 1990, 36 matchs sont disputés entre São Paulo et le Corinthians, dont 28 matchs pour le championnat pauliste et 8 matchs pour le championnat brésilien. Les stades utilisés à cette période étaient le Pacaembu et le Morumbi. Dans ce laps de temps, São Paulo remporte 9 matchs, le Corinthians 12 et il y a eu 15 matchs nuls.
Le plus grand Majestoso de l’histoire
Mais c’est en 1990 que s’est probablement déroulé le plus grand Majestoso de l’histoire. Les deux équipes ont disputé le titre du championnat brésilien de cette année-là et le Corinthians a finalement remporté son premier titre national tant attendu avec deux victoires contre son rival, dirigé alors par Telê Santana et Raí : 1-0 à l’aller (but de Wilson Mano) et 1-0 au retour (but de Tupãzinho). Les deux matchs se sont déroulés au Morumbi, dont le match retour devant plus de 100 000 personnes.
L’âge d’or de São Paulo
Mais, dans les classiques, il y a toujours des retournements de situation. En 1991, São Paulo démarre la plus belle période de son histoire avec le titre du championnat pauliste remporté contre son rival de manière catégorique : une victoire 3 à 0 lors du match aller de la finale avec trois buts de Raí, une véritable bête noire pour les Corintianos en ce début de décennie. Entre avril 1991 et mai 1993, São Paulo reste invaincu huit matchs consécutifs face à son rival, avec six victoires (dont cinq consécutives) et deux matchs nuls. De plus, lors de ces huit matchs, le Corinthians ne parvient pas à marquer un seul but ! C’étaient les heures de gloire de l’équipe tricolore, qui n’avait comme rival que le Palmeiras de Parmalat.
Le São Paulo de Telê Santana.
En 1993, le Corinthians réussit à renverser une fois de plus le clássico et démarre une série d’invincibilité de sept matchs, avec notamment une victoire 4-1 en 1994, grâce à deux buts de Marques, un de Marcelinho et un de Souza. La réponse tricolore arrive lors de la Copa Conmebol, également disputée en 1994, en éliminant le Corinthians aux tirs au but après une victoire 4-3 à l’aller, une défaite 3-2 au retour et une qualification après une séance de tirs au but remportée 5 à 4. A noter que ces rencontres étaient les premières entre les deux équipes dans le cadre d’une compétition internationale officielle.
Deux ans plus tard, en 1996, le Timão inflige une manita (5-0) à son rival – avec trois buts d’Edmundo – lors d’un match du Paulistão. En 1997, une autre rencontre décisive est disputée entre les deux équipes dans le cadre du Paulistão et le match nul 1-1 donne le titre au Corinthians, un exploit observé par l’empereur japonais Akihito, qui était au Morumbi le jour du match.
Corinthians 5 x 0 SPFC (1996)
Le retour de Raí
La réponse tricolore ne s’est pas faite attendre et est arrivée lors de la finale du Paulistão de 1998, en même temps que le retour du milieu de terrain Raí à São Paulo. L’éternel numéro 10 est arrivé dans un « brasier », car le Tricolor devait gagner à tout prix s’il voulait remporter le trophée. Et Raí a montré qu’il était toujours aussi létal face au rival. L’ancien parisien a ouvert le score de la tête pour l’équipe de Morumbi, et a participé à la victoire 3-1 (les autres buts ont été marqués par le buteur França), qui a donné à l’équipe un autre titre régional, le premier depuis 1992, avant que Raí ne quitte São Paulo pour le Paris Saint Germain.
En 1999, le Corinthians élimine son rival en demi-finale du Paulistão et en demi-finale du championnat brésilien, grâce à un Dida des gros soirs qui réalise l’un des meilleurs matchs de sa carrière en arrêtant deux penaltys de Raí, assurant la victoire de Corinthians par 3-2 au terme d’un match épique. Entre 1991 et 2000, malgré la domination du début de la décennie, les deux équipes s’égalent avec 14 victoires chacune et 16 matchs nuls.
Un nouveau millénaire équilibré
Le début du XXIe siècle commence de manière irrésistible pour le Corinthians. En 2002, le club élimine son rival en demi-finales de la Coupe du Brésil (remportée par le club alvinegro) et, quelques jours plus tard, il remporte le Tournoi Rio-SP contre le Tricolor. En 2003, le Timão remporte deux nouvelles victoires et un autre titre régional contre São Paulo, augmentant encore le bilan des victoires alvinegras lors de confrontations décisives. Ce n’est qu’à partir du Brasileirão de 2003 que São Paulo équilibre quelque peu les rencontres avec une série de 14 matchs sans défaite – neuf victoires et cinq matchs nuls – dont une victoire 5-1 en 2005, au Pacaembu, qui entraîne le licenciement de l’entraîneur Daniel Passarella. Ce n’est qu’en 2007 que le Corinthians met fin à la série noire en gagnant 1 à 0, dans le cadre du Brasileirão. Cependant, le club est relégué, tandis que São Paulo est sacré champion brésilien.
Rogério Ceni, le gardien buteur
En 2011, Rogério Ceni devient le premier gardien de but à atteindre la barre des 100 buts, et ce, lors d’un match spécial : contre le rival Corinthians. Rogério inscrit un superbe coup franc lors de la victoire 2-1 dans le championnat régional de cette année-là. En plus de marquer son 100e but contre le club alvinegro, Ceni le fait devant ses supporters, qui ont pu vivre cet instant historique et inoubliable. Deux ans plus tard, il est devenu le joueur avec le plus de matchs disputé pour un seul club, dépassant Pelé, à Santos. Ces exploits ont valu au joueur une place dans le Livre Guinness des records.
Toujours en 2011, lors du Brasileirão, le Corinthians reçoit São Paulo à l’Arena Corinthians et égale sa plus large victoire face à son rival sur le score de 5-0, record qui datait de 1996.
Le Corinthians dominateur dans les matchs décisifs
En 2013, six Majestosos sont disputés dans l’année, dont une confrontation en finale de la Recopa Sudamericana. Le Timão a alors confirmé son statut de dominateur lors des rencontres décisives en battant le Tricolor lors des deux matchs et a remporté le trophée pour la toute première fois de son histoire. En 2014, après plus d’un an sans remporter aucun classique, São Paulo triomphe de nouveau contre le Corinthians au Pacaembu, avec une victoire 3-2. L’année suivante, en 2015, le Majestoso a lieu pour la première fois en Copa Libertadores. C’était lors de la phase de groupes et chaque équipe a remporté son match à domicile (2-0 à Itaquera et 2-0 au Morumbi). La victoire du Tricolor a eu une saveur spéciale car elle mettait fin à une série de 26 matchs sans défaite du Corinthians cette année-là et à une longue période de huit ans sans victoire contre son rival au Morumbi.
Le Corinthians remporte la Recopa 2013 face à São Paulo/
En novembre 2015, alors qu’il est déjà champion brésilien, le Corinthians affronte São Paulo à l’Arena Corinthians, et après une prestation magnifique, s’impose 6-1, la plus large victoire du clássico, égalant le 6-1 en faveur du Tricolor face à l’Alvinegro de 1933. En plus de la victoire, l’équipe entraînée par Tite a soulevé ce jour-là le trophée du Brasileirão, dans une fête inoubliable pour les supporters qui ont rempli l’Arena, avec plus de 45 000 personnes. Entre 2011 et 2020, le Corinthians a dominé le classique avec 18 victoires, 14 matchs nuls et seulement 10 victoires pour São Paulo. Autre fait marquant, le Timão est longtemps resté invincible face aux Tricolor dans son stade depuis son inauguration en 2014. Ce n’est que le 30 janvier 2024, dans le cadre Paulistão, que São Paulo a réussi à briser le tabou en battant l’Alvinegro 2-1, avec des buts de Calleri et Luiz Gustavo.
Avec plus de 90 ans d’histoire, de matchs captivants, de supporters passionnés et de grandes stars de part et d’autres, le Majestoso porte bien son nom et reste l’un des duels les plus électrisants du football brésilien. Cette rivalité est l’une des plus féroces et des plus anciennes du Brésil, et chaque match entre Corinthians et São Paulo est une bataille pour la suprématie dans la ville et dans l’État de São Paulo. Que ce soit au stade ou à la maison, les supporters des deux équipes attendent avec impatience chaque confrontation, sachant que la victoire contre leur rival est non seulement une victoire sur le terrain, mais aussi une victoire pour dicter quel est le plus grand club de la ville.
Quelques chiffres sur le Majestoso
Quand tout a commencé : le 25 mai 1930, lors de la victoire de Corinthians sur São Paulo par 2 à 1, lors d’un match du championnat pauliste de cette année-là.
Meilleur buteur : Teleco (Corinthians) – 24 buts
Qui a le plus gagné : Corinthians – 133 victoires (jusqu’à janvier / 2024). São Paulo en a remporté 112. Il y a eu 115 matchs nuls.
Plus larges victoires : São Paulo 6-1 Corinthians, 10 septembre 1933
Corinthians 6-1 São Paulo, 22 novembre 2015
Corinthians 5-0 São Paulo, 10 mars 1996
Corinthians 5-0 São Paulo, 26 juin 2011
São Paulo 5-1 Corinthians, 1er janvier 1946
São Paulo 5-1 Corinthians, 8 mai 2005
Curiosités et chiffres marquants
São Paulo a déjà provoqué le licenciement de 13 entraîneurs du Corinthians après un Clasico, tandis que le Corinthians a engendré le limogeage de quatre entraîneurs de São Paulo.
L’ancien gardien de São Paulo Rogério Ceni est le joueur qui a disputé le plus grand nombre de derbys dans l’histoire avec 67 matchs joués.
Le Corinthians a été champion 11 fois dans des tournois où São Paulo a fini deuxième : 8 fois dans le championnat pauliste (1938, 1941, 1952, 1982, 1983, 1997, 2003 et 2019) ; une fois dans le championnat brésilien (1990), une fois dans le tournoi Rio-São Paulo (2002) et une fois en Recopa Sudamericana (2013). Le Corinthians a été couronné champion à l’issue d’un match décisif contre São Paulo à neuf reprises : lors des Paulistões de 1938, 1982, 1983, 1997, 2003 et 2019 ; lors du championnat brésilien de 1990 ; lors du tournoi Rio-São Paulo de 2002 et lors de la Recopa Sudamericana de 2013.
São Paulo a été champion 8 fois dans des compétitions où le Corinthians a terminé deuxième, tous dans le championnat pauliste (1931, 1943, 1945, 1946, 1987, 1991, 1998 et 2005). São Paulo a été couronné champion à l’issue d’un match décisif contre les Corinthians à cinq reprises : 1931, 1957, 1987, 1991 et 1998.
Les supporters du Corinthians surnomment leurs rivaux Bambis, un surnom créé par l’ancien milieu de terrain Vampeta. Les Tricolores, quant à eux, appellent leurs rivaux les Gambás.
La plus grande affluence de l’histoire du clássico est de 119 858 personnes, lors du match São Paulo – Corinthians (3-2), le 5 décembre 1982.
Le 25 juillet 2023, lors du match aller de la demi-finale de la Copa do Brasil, le Majestoso a enregistré la plus forte affluence payante de l’histoire de la Neo Química Arena, avec 46 517 personnes présentes au stade.
Moins connu internationalement que le superclásico entre Boca et River, le clásico entre Rosario Central et Newell’s Old Boys fait pourtant partie des plus grandes rivalités dans le monde du football, avec ces deux clubs qui divisent littéralement la ville en deux : quiconque se rend à Rosario, dans la province de Santa Fe peut s’apercevoir qu’il existe un Rosario Canalla et un autre Leproso. Le premier duel entre les deux clubs a eu lieu il y a plus de 100 ans de cela, le 18 juin 1905, lorsque le football était encore amateur. Depuis, il s’est disputé à tous les niveaux : en tournois régionaux, en championnats AFA, en coupes nationales et internationales et en matchs amicaux.
Voici quelques curiosités et les données les plus marquantes d’une rencontre qui maintient la ville de Rosario en suspens avant chaque confrontation.
Quelques curiosités sur le clásico rosarino
Le premier clásico s’est disputé le 18 juin 1905 pour la Copa Pinasco, durant l’ère amateur. Newell’s a remporté le match sur le score de 1-0 grâce à un but inscrit par Faustino González.
Newell’s Old Boys en 1939
Central et Newell’s se sont affrontés pour la première fois en professionnel en 1939, lors de la 14e journée du championnat de la Asociación del Fútbol Argentino. Le match s’est terminé sur un match nul 1-1, avec des buts marqués par Ángel Perucca pour el rojinegro et par Alejandrino Barrios pour el canalla.
Rosario Central en 1939
Les deux équipes se sont affrontées lors de finales à 4 reprises : Campeonato de Primera División de Rosario 1919, Copa Estímulo 1925, Campeonato de Primera División de Rosario 1928 et lors du Torneo Preparación 1936.
Rosario Central domine le clasico depuis 11 ans. Depuis son retour en Primera après un passage en B Nacional (aujourd’hui Primera Nacional), le Canalla a remporté 13 derbies contre seulement deux pour son éternel rival.
Les joueurs qui ont les plus joué cette rencontre sont Jorge José González (Central, 45 matchs), Aurelio José Pascuttini (Central, 38) et Daniel Pedro Killer (37, avec les deux équipes).
Jorge José González (en haut à droite sur la photo)
En plus de Daniel Killer, seulement 11 autres joueurs ont joué pour les deux clubs, dont son frère Mario Killer, Oscar Coullery, Sergio Apolo Robles et Juan Carlos Delménico. Sur les 12, seuls 4 sont passés directement d’une équipe à l’autre : Miguel La Rosa (Central de 1948 à 1959 y Newell’s en 1960), Ricardo Giménez (passé par deux fois à Rosario Central : 56/59 et 61/65 et Newell’s en 1966), Rolando Pierucci (Central en 1970/71 et Newell’s en 1971/73) et Sergio Robles (Newell’s de 74 à 79, Central en 82 et retour à Newell’s en 83). A titre de comparaison, 99 joueurs ont joué pour Boca et River.
Juan Carlos Delménico est le dernier joueur à avoir joué pour les deux clubs, ce qui montre bien la rivalité qui existe entre Canallas et Leprosos. Il avait débuté à Newell’s en 71 où il a joué jusqu’en 73, puis il a fait ne pige à Central en 1984. Cela fait donc 35 ans qu’il n’y a plus de joueurs à avoir joué pour les deux équipes de Rosario.
Données favorables à Newell’s Old Boys
Hinchas de Newell’s Old Boys
Plus large victoire : 7-0, en Copa Nicolas Vila, en 1912.
Joueur qui a joué le plus de clásicos : Santiago Santamaría et Mario Zanabria, avec 31 clásicos disputés sous les couleurs de Newell’s.
Meilleur buteur lors des clásicos : Manuel González avec ses 30 buts marqués, dont neuf à partir du début du professionnalisme.
Victoires consécutives : 10, entre 1909 et 1912.
Le clásico qui a marqué les esprits des hinchas de Newell’s : en 1974, mené 0-2, Newell’s est revenu au score 2-2 et s’est sacré champion du Campeonato Metropolitano lors de cette même journée.
Données favorables à Rosario Central
Hinchas de Rosario Central
Plus large victoire : 9-0, en Copa Nicolas Vila, en 1917.
Joueur qui a joué le plus de clásicospour Central : Jorge José González, avec 45 clásicos disputés
Meilleur buteur lors desclásicos : Harry Hayes, avec ses 24 buts marqués. L’actuel entraîneur, Edgardo Bauza est le meilleur buteur de l’ère professionnelle avec 9 buts inscrits.
Victoires consécutives : 11, entre 1914 et 1918.
Le clásico qui a marqué les esprits des hinchas de Central : en 1971, Rosario Central s’est imposé 1-0 au Monumental grâce au but d’Aldo Pedro Poy d’une belle tête plongeante, qui a permis à son équipe de remporter la finale et de devenir le premier champion qui n’appartient pas à Buenos Aires a remporter un championnat de première division organisé par la AFA.
Le Campeonato de primera división de Rosario 1919 et 1928, et le torneo Preparación 1936 ont été les grandes finales gagnées face à Newell’s.
Quelques chiffres sur le clásico rosarino
De la tension lors du clasico Rosarino
Historique des clásicos entre Rosario Central et Newell’s en matchs officiels
De 1905 à aujourd’hui, les deux clubs les plus importants de Rosario se sont affrontés à 276 reprises. Les Canallas comptent 19 victoires de plus que la Lepra, un record dans l’histoire du match le plus important de la ville, avec 96 victoires, contre 77 pour Newell’s et 103 matchs nuls. A noter que l’AFA a infligé deux défaites aux deux équipes en raison d’incidents.
Total : 276 (278 si on compte la punition des 2 défaites)
Victoires de Rosario Central : 96
Victoires de Newell’s Old Boys : 77
Matchs nuls : 103
Le premier clásico officiel a eu lieu le 18 juin 1905, sur la Plaza Jewell, dans le cadre de la Copa Pinasco. Newell’s l’avait alors emporté 1-0 grâce à un but de Faustino González.
La Lepra est derrière son grand rival depuis le 28 août 1949, date à laquelle elle a remporté le championnat de cette année-là. Les Canallas ont pris les devants depuis la victoire 2-0 à l’extérieur le 12 octobre 1952 pour le championnat national.
Historique en championnat national
Les premières confrontations entre ElCanalla et La Lepra ont eu lieu dans le cadre de la Liga Rosarina, jusqu’à ce que les deux clubs rejoignent les tournois de l’AFA en 1939. Au niveau régional, elles se sont rencontrées à 80 reprises, dont 55 à l’époque amateur (21 victoires de Central, 22 pour Newell’s et 12 matchs nuls) et 26 à l’époque professionnelle (11 victoires de Central, 8 de Newell’s et 7 matchs nuls). Au niveau national, il y a eu 180 duels et l’avantage est de 13 matches pour Central.
La dernière rencontre s’est disputée le 10/08/2024 dans le cadre de la dixième journée de la Liga Profesional 2024 avec une victoire 1-0 de Central au Gigante de Arroyito.
Liga Rosarina
Primera División AFA
Total
Matchs joués
80
180
260*
Victoires de Rosario Central
31
57
88
Victoires de Newell’s
30
44
74
Matchs nuls
19
77
96
*En raison d’incidents, deux matches ont été déclarés par l’AFA comme des défaites pour les deux équipes.
Historique en compétitions internationales
La Lepra et El Canalla se sont rencontrés deux fois dans un tournoi international : lors de la Copa Libertadores 1975, où ils ont disputé trois matchs (deux nuls et une victoire de Central) et lors des huitièmes de finale de la Copa Sudamericana 2005, où Central s’est qualifié après avoir remporté un match 1-0 avec le fameux « Pirulazo » après avoir fait match nul 0-0 à l’aller.
Total : 5
Victoires de Central : 2
Victoires de Newell’s : 0
Matchs nuls : 3
Historique en Coupe nationale
Central et Newell’s se sont rencontrés lors des Coupes d’Argentine 1969 et 1970 (matchs aller-retour) et de la Coupe 2018, ainsi que lors de la Coupe Beccar Varela 1933, des Copas de Competencia 1946 et 1948 et de la Copa Centenario de l’AFA 1993. En outre, en 2016, ils se sont affrontés lors de la Coupe de Santa Fe, une compétition officielle organisée par la Fédération de football de Santa Fe.
Total : 10
Victoires de Central : 4
Victoires de Newell’s : 2
Matchs nuls : 4
Historique en matchs amicaux
Cette aparté, qui ne figure pas dans l’histoire officielle, donne également un avantage minime aux Canallas. La particularité est que La Lepra et El Canalla n’ont pas disputé de match amicaux depuis 2000 : en 2013, il y a eu une tentative de jouer deux matchs amicaux, qui ont dû être suspendus en raison d’actes de violence.
Total : 83
Victoires de Central : 31
Victoires de Newell’s : 30
Matchs nuls : 22
Les cinq derniers résultats du clásico rosarino
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Copa de la Liga Profesional 2023 | Rosario Central 1-0 Newell’s | Stade Gigante de Arroyito
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On se rend du côté de Boedo, quartier de Buenos Aires d’où vient le club de San Lorenzo et sa fameuse barra brava La Gloriosa Butteler pour écouter le chant : Hay una cosa que nunca van a entender.
Paroles du chant de la La Gloriosa Butteler : Hay una cosa que nunca van a entender
Vamos Ciclón De la cuna te llevo dentro de mi corazón Sos mi razón Nada tiene sentido, si un día no estoy con vos
Por eso te sigo en las buenas y en las malas Ganes o pierdas a mí no me importa nada Porque a pesar de todo lo que hemos pasado San Lorenzo querido Siempre estaré a tu lado
Hay una cosa que nunca van a entender Que La Gloriosa va a copar donde jugues Esta es tu hinchada la que se bancó el descenso La que impidió que se vendiera San Lorenzo Pero hay un sueño que aún me queda por lograr Ya falta menos nada me puede parar Yo te prometo que muy pronto volveremos A levantar los escalones en Boedo
Vidéos : Hay una cosa que nunca van a entender – San Lorenzo
« Nous allons à Turin ». Aussi rapidement que la nouvelle de la tragédie aérienne de Superga est arrivée, où le 4 mai 1949 – il y a 75 ans – les 31 occupants de l’avion transportant l’équipe du Grande Torino de Lisbonne à Turin après avoir joué un match amical contre Benfica sont décédés, Antonio Vespucio Liberti a eu l’initiative de faire voyager River Plate – le club qu’il présidait et qui plus tard donnerait son nom au stade Monumental – pour disputer un match de solidarité au bénéfice des familles des victimes, parmi lesquelles se trouvaient également des dirigeants et des journalistes. Ce geste a marqué à jamais l’histoire des deux clubs et a scellé un lien indélébile.
L’amitié éternelle entre River et le Torino
River, plus de trois jours dans les airs
La délégation de River en voyage à Turin.
Morón-Rio de Janeiro-Dakar-Lisbonne-Rome-Turin. Voilà le parcours qu’a effectué l’équipe pour traverser l’Atlantique et réaliser ce geste solidaire. L’aller a duré 34 heures et l’avion prêté par le gouvernement a atterri le mercredi 25 mai. Après avoir fait match nul 2-2 le jeudi, la délégation a réalisé diverses activités et visites en terre italienne (notamment auprès du pape Pie XII). Ce n’est que le dimanche à minuit qu’ils sont repartis pour l’Argentine et le retour, avec une escale supplémentaire à Natal, a totalisé 42 heures.
Le soutien clé de Perón pour le voyage de River
Le gouvernement s’est chargé de trouver un avion de la Flotte Aérienne Marchande Argentine pour que les 25 membres de la délégation de River puissent voyager en Europe. Pour cette raison, le président de la nation de l’époque et son épouse Eva furent applaudis par les spectateurs présents au stade. De plus, ils ont eux-mêmes fait don d’un trophée symbolique au club italien.
Les joueurs de River ne voulaient rien recevoir en échange
Souvenirs du Torino, au Musée River.
Après que le club ait exprimé son intention de voyager pour jouer le match de charité et obtenu les autorisations nécessaires de l’AFA et de la Fédération italienne, les 14 footballeurs qui se sont rendus à Turin ont clairement indiqué qu’ils ne souhaitaient aucune rémunération pour le voyage. L’intégralité des recettes du match amical (28 millions de lires, avec plus de 50 000 spectateurs) ont été destinées aux familles des victimes.
Minella n’a pas été du voyage pour disputer un match en Argentine
L’entraîneur des Millonarios a renoncé au voyage et est resté en Argentine pour diriger l’équipe en championnat. En effet, la cinquième journée du championnat local n’a pas été reportée malgré les demandes et, avec des habituels remplaçants et des jeunes, River s’est imposé 3-0 en tant que visiteur à La Bombonera contre Racing, qui deviendrait plus tard champion.
Une minute sans jouer, l’hommage émouvant du football argentin
Il n’y a pas que River qui a participé à l’hommage avec son voyage de solidarité. L’Association du Football Argentin a approuvé lors de la session de la Commission Directrice présidée par Oscar Nicolini que tous les matchs de la journée du Championnat de Première Division de 1949 suivant la tragédie soient « suspendus pendant une minute » (différemment de la minute de silence avant le début de la rencontre que l’on connaît de nos jours) et la résolution, dictée le vendredi, a été respectée lors des rencontres du samedi et du dimanche.
Les hommages croisés entre River et Torino
« Le club River Plate à la mémoire des défunts de Superga, interprétant le sentiment des sportifs argentins », dit la plaque de bronze que le Millonario a laissée à Turin. En contrepartie, chaque joueur est reparti avec une montre portant la date et le lieu du match, le nom des équipes et une phrase commémorative.
L’équipe italienne qui a représenté le Torino et le 11 de River
L’équipe locale était composée d’une sélection de footballeurs italiens : Sentimenti IV (Juventus); Manente (Juventus), Furiassi (Fiorentina); Annovazzi (Milan), Giovannini (Inter), Achilli (Inter); Nyers I (Inter), Boniperti (Juventus), Nordhal III (Milan), Hansen (Juventus) et Ferraris II (Novara). Ensuite, Moro (Bari), Angeleri (Juventus), Muccinelli (Juventus) et Lorenzi (Inter) sont entrés en jeu.
Les Argentins, quant à eux, ont aligné Amadeo Carrizo; Ricardo Vaghi, Lidoro Soria; Norberto Yácono, Néstor Rossi, José Ramos; Ángel De Cicco, Roberto Col, Alfredo Di Stéfano, Ángel Labruna et Félix Loustau.
Vidéo : Torino Símbolo 2-2 River, le 26 mai 1949
Di Stéfano a marqué un but magnifique pour le 2-2
Peu avant de partir pour le football colombien, juste avant d’atteindre la gloire au Real Madrid, la ‘Saeta rubia’ brillait avec le maillot de River et cet après-midi-là au Stadio Comunale, il a marqué le but du 2-2 final après l’une de ses courses caractéristiques. À toute vitesse, il a dribblé plusieurs adversaires, est entré dans la surface et a marqué d’un tir croisé du pied droit.
Les statistiques de Torino 2-2 River
La chronique de Clarín publiée le vendredi 27 mai 1949 montre une statistique détaillée du match. Torino Símbolo a tiré huit fois au but (Carrizo en a repoussé deux) contre 14 pour River (Sentimenti en a arrêté six). Il y a eu cinq fautes de chaque côté, le Millonario a bénéficié de plus corners – sept contre cinq – et les Italiens, ont vu deux buts être annulé par l’arbitre suisse Scherz.
River et Torino, unis aussi par les maillots
En plus des cadeaux échangés entre les joueurs, les deux équipes se sont mutuellement offert une série de maillots qu’elles ont ensuite utilisés comme tenues alternatives dans leurs championnats nationaux de l’époque. River a ramené les maillots grenat et Torino a conservé les maillots blancs avec la bande diagonale rouge. Plus tard, à partir des années 90, les marques habillant les deux clubs ont réédité ces modèles pour perpétuer cette tradition.
Les stades du football argentin doivent leur nom à diverses origines : cela peut être de grands idoles de l’institution, une figure politique ayant eu une importance dans leur construction, leur emplacement géographique ou une date importante dans l’histoire du club. Cependant, beaucoup ont aussi un surnom qui, dans certains cas, est plus populaire que leur dénomination officielle. La plupart d’entre eux se rapportent à l’architecture de l’enceinte, mais d’autres ont des origines vraiment curieuses. Voici un tour d’horizon des neuf stades aux surnoms les plus particuliers et l’histoire de chacun d’entre eux.
Les stades aux surnoms les plus originaux du football argentin
1. Colón : « Le Cimetière des Éléphants »
Le Brigadier Général Estanislao López est le nom du stade de l’une des deux équipes les plus importantes de la ville de Santa Fe. Son surnom est né le 10 mai 1964, lorsque l’équipe locale a battu le Santos de Pelé sur le score de 2-1, mettant fin à une série de 43 matchs sans défaite du champion en titre de la Copa Libertadores de l’époque. Dans le compte-rendu d’après-match match, le célèbre journaliste de l’époque, Gallego Gutiérrez, a attribué ce surnom au stade.
Pelé avec le ballon lors du match contre Colón au Brigadier Général Estanislao López, en 1964
Après cet exploit historique, le Sabaleroa accumulé d’autres grandes victoires à domicile. Ils ont battu Peñarol en 1967, Racing en 1968, Estudiantes en 1970, Independiente en 1975, Vélez en 1996, River en 1997 et Boca en 2004, tous champions de la Libertadores l’année précédente. De plus, en octobre 2018, ils ont mis fin à une série de 32 matchs sans défaite du River de Marcelo Gallardo, qui allait par la suite remporter également le tournoi le plus prestigieux d’Amérique du Sud.
2. Boca : « La Bombonera »
Le stade des Xeneizes est reconnu dans le monde entier pour son histoire, sa mystique et les mythes qui l’entourent. Son nom officiel est Alberto José Armando, en hommage à l’un des présidents les plus importants du club, ayant dirigé l’institution pendant 21 ans. Cependant, il est connu sous le nom de La Bombonera pour une raison très particulière.
La Bombonera, stade mythique de Boca Juniors
Victor Sulcic, l’architecte slovène qui a dirigé le projet, a donné ce surnom au stade en référence à une boîte de chocolats qu’il avait reçue en cadeau, dont la forme ressemblait à celle du stade. Le plan initial prévoyait des tribunes sur les quatre côtés, mais les dimensions limitées ont obligé à modifier le design pour adopter une forme en « D ». Cela explique également la fameuse acoustique, ainsi que la sensation de proximité avec le public, car il a fallu optimiser l’espace et élever les gradins avec une pente très marquée.
3. San Lorenzo : « Nuevo Gasómetro »
Le Pedro Bidegain est le deuxième stade de l’histoire du Ciclón. Le premier, construit en 1916, n’avait pas de nom officiel car cela ne se faisait pas à l’époque, mais il était populairement connu sous le nom de Gasómetro en raison de sa ressemblance architecturale avec les réservoirs de gaz de l’époque. En 1979, en pleine dictature civico-militaire, San Lorenzo a perdu son stade à cause de problèmes économiques et de litiges juridiques avec une entreprise de construction. Le club a dû déménager et construire un nouveau stade. Après avoir joué ses matchs à domicile dans plusieurs stades de la province de Buenos Aires, San Lorenzo a inauguré son nouvel antre en 1993. Bien qu’il n’ait plus de similitude avec les anciens réservoirs de gaz, il a été surnommé « Nuevo Gasómetro ».
Le Viejo Gasómetro, stade de San Lorenzo de 1916 à 1979.
4. Vélez : « El Fortín »
Le surnom a été donné par Hugo Marini, un journaliste reconnu du Diario Crítica. Il a attribué ce pseudonyme à l’ancien stade du club avant un match contre San Lorenzo dans les années 1930, en raison de sa ressemblance avec un fort militaire. De plus, à cette époque, Vélez avait une série importante de matchs sans défaite à domicile, ce qui a renforcé ce surnom. En 1951, lors de la construction du stade José Amalfitani, le surnom a été transféré au nouveau stade. La particularité est que ce surnom est utilisé à la fois pour désigner le stade et le club lui-même.
El Fortín de Villa Luro, l’ancien stade Vélez Sarsfield.
5. Arsenal : « El Viaducto »
Le stade Julio Humberto Grondona, l’un des fondateurs d’Arsenal et le président le plus représentatif de l’histoire de l’Association du Football Argentin (AFA), doit son surnom au viaduc ferroviaire situé sur l’avenue Mitre, où se trouve la station de Sarandí de la ligne de chemin de fer Roca. Lors des retransmissions des matchs où Arsenal joue à domicile, on peut voir le train passer derrière le stade.
Le stade d’Arsenal vu depuis le train de la ligne Roca.
6. Gimnasia de Jujuy : « Tacita de Plata »
C’est un cas très particulier, car ce surnom est en réalité attribué à la ville de San Salvador de Jujuy. Plusieurs théories expliquent l’origine de ce surnom : certains disent que c’est parce que la ville est entourée par les rivières Xibi Xibi et Grande, qui bordent la vallée comme des rubans brillants ; d’autres pensent que c’est à cause de sa petite taille et de son emplacement entre les collines ; ou encore en raison de son ancienne richesse en argent. Le stade 23 de agosto, nommé ainsi en souvenir du jour de l’Exode Jujeño en 1812, hérite donc de ce surnom simplement parce qu’il est situé dans une ville connue ainsi.
Image du stade du 23 août de Gimnasia de Jujuy.
7. Desamparados : « El Serpentario »
Le stade José Eduardo Nehin de la ville de San Juan porte ce surnom en raison du surnom du club. L’équipe, qui a joué contre River en National B, est connue sous le nom de Las Víboras (Les Vipères), en raison de sa façon de jouer rapide et agressive dans les tournois régionaux des années 60. Le stade est appelé ainsi depuis cette époque, et aujourd’hui, ce surnom est beaucoup plus utilisé que le nom officiel.
Vue du stade José Eduardo Nehin, plus connu sous le surnom « El Serpentario »
8. Ferro : « El Templo de Madera »
Inauguré le 2 janvier 1905, l’Arquitecto Ricardo Etcheverry est le stade le plus ancien du football argentin et le deuxième plus vieux d’Amérique du Sud, derrière le Gran Parque Central de Nacional en Uruguay, créé en 1900.
Vue aérienne du stade Arquitecto Ricardo Etcheverry.
Il est surnommé ainsi en raison des tribunes emblématiques en bois, qui ont été maintenues pendant plus d’un siècle. En octobre 2014, le gouvernement de la ville de Buenos Aires a décidé de fermer cette tribune populaire pour des raisons de sécurité, et le 28 juin 2015, le Verdolaga a inauguré sa nouvelle tribune en béton en face de l’historique tribune en bois où se plaçaient les supporters locaux.
9. Talleres de Córdoba : « La Boutique »
Situé dans le Barrio Jardín, le stade Francisco Cabasés est utilisé pour les matchs de l’équipe réserve et des équipes de jeunes, car l’équipe première joue au Mario Alberto Kempes en raison de la grande affluence de supporters que la T attire à chaque rencontre.
Vue aérienne de La Boutique, stade de Talleres de Cordoba.
Le stade a commencé à être surnommé ainsi en 1975, lorsque l’équipe a recommencé à y jouer après une rénovation qui a duré deux ans et demi. Fraîchement peint, avec sa façade art déco, de nombreuses publicités attrayantes et même décoré de fleurs, un membre du club lui a donné ce surnom en raison de sa ressemblance avec une boutique de mode.