De nombreux surnoms sont nés de l’ingéniosité de journalistes, tandis que d’autres ont été créés par des rivaux pour se moquer avant d’être fièrement adoptés par leurs destinataires.
Dans cet article, on ne va pas parler des surnoms basiques liés par exemple aux couleurs des maillots des clubs (Tricolor, Verdão, Rubro-Negro, etc.), mais plutôt aux surnoms qui cachent une histoire. Timão, Porco, Furacão, Estrela Solitaria, Pó de Arroz, etc. découvrez les origines des surnoms des 20 clubs qui disputent la Série A du Brasileirão 2022.
Les surnoms des clubs brésiliens de A à Z
América Mineiro : Coelho
Depuis 1943, l’América est également connu sous le nom de Coelho (Lapin). La mascotte qui représente le club est née des mains du dessinateur Fernando Pierucetti, plus connu sous le surnom de « Mangabeira ».
Avant l’apparition du lapin, une autre mascotte avait provoqué la révolte des supporters de l’Alviverde : sous la pression d’une rédaction formée en majorité de supporters de l’Atlético Mineiro, Mangabeira avait choisi « Donald Duck » comme mascotte pour son équipe de cœur. Ce surnom faisait référence au personnage de Walt Disney, toujours impliqué dans des controverses pour tout remettre en question. Comme l’América avait eu recours aux tribunaux lors de certains matchs, comme lors du championnat Mineiro de 1929, contre Cruzeiro, en demandant l’annulation de la rencontre, on lui avait trouvé le surnom d’un « personnage fauteur de troubles ».
Mangabeira a ensuite créé la mascotte verte dans le cadre d’un projet lancé par le journal « Folha de Minas ». Le caricaturiste, décédé en 2004, a expliqué le choix de ce symbole car le lapin représente l’intelligence, la ruse. « Le lapin est un animal qui dort les yeux ouverts, tout comme l’équipe de l’América sur le terrain et certains dirigeants que le club a eus et qui ont changé l’histoire de l’équipe« , avait-il déclaré à l’époque.
L’América n’est pas le seul club dont le symbole est né de l’imagination de Pierucetti. Dans l’esprit du dessinateur, l’Atlético est devenu le Galo (Coq), le Cruzeiro la Raposa (Renard), Villa Nova le Leão (Lion), le disparu Sete de Setembro le Tigre, Metalusina le Tucano (Toucan) et le Siderúrgica la Tartaruga (Tortue).
Autres surnoms : Coelhão, Decacampeão
Athletico Paranaense : Furacão
Le surnom de Furacão (Ouragan) est apparu en 1949, lorsqu’une équipe formée principalement par des joueurs provenant des catégories jeunes et de l’intérieur de la région, est entrée dans l’histoire du football et a modifié les concepts tactiques de l’époque.
La presse locale a appelé l’équipe le Furacão, parce qu’elle balayait ses adversaires sans pitié. En 12 matchs, le club a remporté 10 victoires, inscrits 49 buts, et n’a concédé qu’une seule défaite. Lors des classicos Atletiba (Athletico x Coritiba), l’équipe s’est tranquillement imposée 3-1 et 5-2.
Pour l’histoire, l’équipe dirigée par l’illustre et regretté Rui Santos disposait d’une attaque formée par Neno, Viana, Rui, Jackson et Cireno.
Autre surnom : Rubro-Negro
Atlético Goianiense : Dragão
Ce surnom est lié à la création de la mascotte de l’Atlético, qui est un dragon. Son origine est liée à la figure mythologique du dragon chinois, symbole de puissance et de chance dans la lutte contre ses ennemis.
Les dirigeants de l’Atlético ont choisi le dragon comme mascotte, car ce symbole était populaire et plaisait énormément aux habitants du quartier de Campinas dans les années 30, avec les films de kung-fu projetés dans les séances du Cine Teatro Campinas. Les films avec le méchant chinois « Fu Manchu et sa bande du Dragon Rouge » avait marqué les habitants et apportée dans la ville cette légende du dragon chinois.
Considérée comme l’une des plus originales des clubs brésiliens, la mascotte du club a déjà été représentée non seulement à partir de la culture chinoise, mais aussi par des dragons inspirés de la culture européenne, de la culture pop comme dans le jeu vidéo Mortal Kombat, de la série Game of Thrones et elle a également été dessinée par le dessinateur Jorge Braga, pour renforcer sa sympathie.
Autres surnoms : Dragão Campineiro, Locomotiva Rubro-Negra, O Mais Querido dos Goianos, O Maior Campeão Brasileiro do Centro-Oeste, Rubro-Negro Goiano
Atlético Mineiro : Galo
Dans les années 1930, un coq noir et blanc dominait les gallodromes à Belo Horizonte, imbattable dans les combats, tout comme l’Atlético. Ainsi, la représentation du Galo atleticano exalte l’image de la magnificence, de la combativité, tout comme les coqs de combat.
La mascotte, cependant, a commencé à gagner la faveur des supporters en 1945, lorsque le dessinateur Fernando Pieruccetti, le fameux « Mangabeira », a été chargé par le journal « A Folha de Minas » de concevoir la mascotte de l’Atlético.
Soucieux de créer une mascotte qui puisse s’identifier aux caractéristiques de l’équipe, il a conçu un Galo Forte e Vingador (Un coq fort et vengeur), qui symbolisait la domination de l’équipe sur ses adversaires et la bravoure avec laquelle l’équipe jouait.
« L’Atlético a toujours été une équipe combattive (time de raça). Elle ressemble à un coq de combat, qui n’abandonne jamais et se bat jusqu’à sa mort« , avait déclaré le caricaturiste.
La mascotte est devenue populaire dans les années 1950, après l’inauguration du Mineirão. Le plus grand vulgarisateur du Coq est le joueur Zé do Monte, qui a joué pour l’Atlético durant ces années-là. Quand il portait le maillot noir et blanc, il entrait toujours sur la pelouse avec un Coq. Après avoir remporté le quintuplé en 1951/52/53/54/55, le cri de « Galo ! » s’est immortalisé et a commencé à résonner dans tous les stades où jouait l’Atlético.
Plusieurs versions du Galo ont connu le succès, comme le Galo Volpi et le Galo Ziraldo. En 2005, la mascotte est réapparu sous une nouvelle forme, celle d’un super-héros, et a été baptisée « Galo Doido » par les supporters.
Autres surnoms : Alvinegro, Galão da Massa, Galo Doido, Campeão do Gelo, Galo das Américas, O Time do Impossível, Galáctico, Maior de Minas, Seleção do Povo.
El Mineiro
Avaí : Leão da Ilha
Tout comme les coqs, un grand nombre de lions fait également partie de la faune brésilienne des mascottes. Dans le sud du pays, le plus célèbre est probablement le Leão da Ressacada, également connu sous le nom de Leão da Ilha, le symbole d’Avaí.
Ce surnom est apparu dans les années 1950, lorsque le célèbre narrateur d’une station de radio de Florianópolis, M. Olímpio, a exalté la bravoure de l’équipe comme celle d’un lion. En effet, alors qu’Avaí jouait encore dans l’ancien stade Adolfo Konder (démoli en 1983), M. Olímpio a qualifié l’équipe bleue et blanche de « Leão » (Lion) pour la bravoure et la combattivité avec lesquelles elle avait joué lors d’une victoire dans le clássico de la ville contre Figueirense. Avaí étant la seule équipe de Florianópolis basée sur l’île, l’équipe est connue sous le nom de Leão da Ilha.
Autre surnom : O Time da Raça
Botafogo : Estrela Solitaria
Symbole du Club de Regatas Botafogo, l’Étoile Solitaire a commencé à briller le 1er juillet 1894, jour de la fondation du club. Le nom du club vient du quartier où il est né, et de la crique où ses bateaux concouraient. Ses couleurs, le noir et le blanc représentent la nuit et le jour. L’Estrela Solitária représente l’Estrela D’Alva (étoile du berger) et a été adoptée parce que les rameurs du club, qui se levaient tôt le matin dans la crique de Botafogo, voyaient souvent la planète Vénus briller dans le ciel.
En 1904, à l’autre bout du quartier, un groupe d’adolescents crée le Botafogo Football Club. Le nom, le quartier et les couleurs étaient les mêmes et, surtout, leur idéal était identique : la formation des jeunes par le sport.
Dans les années 1940, un match de basket-ball a eu lieu entre le Clube de Regatas Botafogo et le Botafogo Football Club. Armando Albano, l’un des principaux joueurs de l’équipe, jouait pour le Botafogo FC. Lors de ce match, Albano s’est senti mal et a été conduit au vestiaire. Le match a repris sans lui, mais Albano a fini par succomber. Le match a alors été arrêté à la demande du Botafogo de Regatas, et le Botafogo FC a été déclaré vainqueur afin d’honorer Albano d’une dernière victoire. Six mois plus tard, les clubs ont fusionné pour former le « Botafogo de Futebol e Regatas ».
Après la fusion, le Fogão a adopté un blason Suisse, provenant du Botafogo Football Club, et l’étoile à cinq branches du Clube de Regatas Botafogo, avec les couleurs noir et blanc. De toute cette histoire sont nés deux surnoms : « Alvinegro Carioca » et « Estrela Solitária ».
O Glorioso
Le surnom « Glorioso » a été donné à l’équipe après qu’elle ait remporté le titre carioca en 1910, pour sa « glorieuse conquête ». Bota a remporté ce championnat, disputé en 10 matchs, avec 9 victoires et 1 seule défaite, avec 66 buts marqués et 9 buts encaissés.
L’équipe de base était composée de : Coggin, Edgard Pullen et Dinorah ; Rolando de Lamare, Lulu Rocha et Lefèvre ; Emmanuel Sodré, Abelardo de Lamare, Décio Viccari, Mimi Sodré et Lauro Sodré.
Autres surnoms : Fogo/Fogão, Bota, Time de General Severiano
Ceará : Vovô, Vozão
Équipe traditionnelle de la scène brésilienne, le Ceará Sporting Club compte plus de 100 ans d’histoire et une vaste galerie de conquêtes et d’exploits emblématiques à son actif, représentant très bien la région du nord-est. Surnommé Vozão (grand-père), les opinions divergent sur la véritable origine de son surnom.
Selon une déclaration d’Aníbal Câmara Bonfim, fondateur de l’América-CE, le surnom du club a été donné en référence au légendaire président de Ceará, Meton de Alencar Pinto, en raison du fait que les joueurs des catégories de jeunes du club americano s’entraînaient sur le terrain de l’alvinegro. Par conséquent, lorsque Meton rencontrait les joueurs sur le terrain, il les traitait comme ses « petits-enfants ». La plaisanterie ayant fait son chemin, les jeunes ont commencé à utiliser l’expression « s’entraîner chez Vovô ».
Cependant, sur son site web officiel, Ceará ne considère pas ce fait comme véridique, justifiant qu’à la date où le rapport a été publié dans le journal, Meton n’avait que 39 ans et n’était pas encore le père de ses cinq enfants, et que pour cette raison il ne pouvait pas être considéré comme un « Vovô ».
Une autre incongruité dans cette histoire serait le fait que Ceará n’avait pas encore son propre centre d’entraînement lors du dernier mandat de Meton. Le terrain où il a été construit n’a été acquis qu’en 1944, du coup il est improbable que Ceará puisse céder à un autre club quelque chose qui ne lui appartient pas.
Ceará n’exclut pas que le surnom de Meton aux joueurs ait pu être utilisé après que l’alvinegro ait déjà eu le surnom de Vozão. Toutefois, le club estime que ce surnom est dû au fait que l’équipe est la plus ancienne de l’État et l’une des plus anciennes du nord-est du pays.
Autres surnoms : Time do Povo, O Mais Querido, Alvinegro de Porangabussu, Alvinegro Cearense, Gigante Alvinegro, Glorioso
Corinthians : Timão
Il existe deux versions pour expliquer le surnom du Corinthians : la version officielle et la non-officielle.
La version officielle, qui est inscrite dans le mémorial du club, dit qu’alors que l’équipe n’avait pas remporté le moindre titre depuis 12 ans (et ce n’était pas fini), le président de l’époque, Wadih Helu a destiné un budget record pour le département de football, avec l’intention de monter une belle équipe et de mettre fin à cette période de disette.
C’est ainsi qu’en 1966, le Corinthians a monté une grande équipe avec les arrivées de Nair et Ditão, en provenance de la Portuguesa, et surtout de la star Mané Garrincha, ce qui a fait que l’équipe était considérée comme un « Timão » (une grosse équipe) par la presse de l’époque.
Considéré comme l’un des plus grands joueurs de tous les temps, ce n’est que l’ombre de Garrincha qui est passé au Corinthians. Il arrive au club à l’âge de 32 ans, après avoir été opéré des deux genoux et sortant d’une interruption de carrière qui avait duré quatre ans. Il n’a finalement inscrit que deux buts en 13 apparitions.
Son passage au club n’a pas aidé à gagner des titres, mais il a laissé son empreinte sur le club d’une manière différente. Après son premier but inscrit lors d’une victoire 2-1 contre Cruzeiro, au Mineirão, le journaliste Thomaz Mazzoni a fait référence au Corinthians comme un « Timão » pour la première fois. Ce surnom a fini par devenir populaire parmi les supporters.
Mazzoni était célèbre pour sa créativité, et est le responsable de la création de surnoms qui existent aujourd’hui encore, tels que Choque-Rei, Majestoso, ou Derby.
Moins sexy, l’autre version veut que le surnom de Timão provienne du blason de l’équipe, sur lequel figurent deux rames et une ancre, comme on peut le voir sur l’image.
En voyant le blason du Corinthians, de nombreuses personnes ont pensé que ces parties en rouge forment un gouvernail (timão), comme celui d’un navire. C’est pourquoi certains disent que le surnom de Timão viendrait en fait de cette mauvaise interprétation.
Coringão
On connaît désormais l’origine du surnom de Timão, mais quant à celui de Coringão, on ne sait pas vraiment d’où il vient. On dit que ce serait un augmentatif pour le nom Corinthians, car « Corinthião » ou « Corinthianzão » ne sonnerait pas aussi bien. D’ailleurs, jusqu’à l’arrivée de Garrincha, en 1966, personne ne parlait de Timão, mais seulement de Coringão.
L’intention du surnom Coringão est, en fait, d’être l’augmentatif le plus résonnant pour le mot Corinthians. Cependant, « Corinthião » a également été utilisé, au moins pour baptiser (et à deux reprises) une cagnotte destinée à la construction du stade du club, qui devait porter ce même nom, promis d’abord par Wadih Helu, en 1969, puis par Vicente Matheus, en 1979.
Les références les plus anciennes au mot Coringão remontent aux années 60. Comme le surnom de Timão, il a été créé pour remonter le moral de la Fiel pendant la période de disette de 22 ans sans remporter le titre de champion paulista.
O Campeão dos Campeões
L’un des moments les plus emblématiques de l’histoire du Corinthians a eu lieu au début de l’année 1930. Le Corinthians, champion de l’État de São Paulo, a disputé la Coupe APEA face au champion carioca, Vasco.
Le match aller, joué à la Fazendinha le 16 février, a été remporté par le Timão 4-2. Lors du match retour, disputé le 23, le Timão perdait contre Vasco par 2-0 jusqu’à la 72ème minute de jeu. Cependant, le Corinthians a renversé le match pour finalement s’imposer 3-2, remportant ainsi le trophée qui a donné au Coringão le statut de « champion des champions », qui perdure jusqu’à aujourd’hui et a même été inclus dans l’hymne officiel du club.
Autres surnoms : Time do Povo, Todo Poderoso, Alvinegro do Parque São Jorge, República Popular do Corinthians
Coritiba : Coxa
En raison des origines germanique du club, les équipes de Coritiba étaient au début de son histoire essentiellement formées de descendants d’Allemands, qui, du fait de leur apparence particulière (grands, forts et à la peau claire), étaient des cibles faciles pour les provocations des supporters adverses.
En 1941, lors d’un AtleTiba décisif, Jofre Cabral e Silva, qui n’était alors qu’un simple supporter avant de devenir le président de l’Atlético-PR, submergé par les émotions du clássico , ne cessait de crier « Alemão, quinta coluna! », « Coxa-Branca, quinta coluna! » que l’on peut traduire par « Allemand, sale traître, Cuisse Blanche, sale traître ! », entre autres insultes dirigées contre Hans Egon Breyer, défenseur alviverde né en Allemagne et venu au Brésil avec sa famille à l’âge de six ans.
Le surnom a pris un ton d’autant plus péjoratif qu’il s’agissait d’une période durant laquelle avait lieu la Seconde Guerre mondiale. Ce surnom a tellement changé la vie de Breyer que cela l’a dégoûté du football et il a fini par quitter le club en 1944, à l’âge de 24 ans.
Avec le temps, les supporters de Coritiba ont compris qu’il n’y avait aucune raison d’avoir honte de leur origine germanique, et ont fièrement adopté le surnom de « coxa-branca ». Aujourd’hui, l’expression a perdu son caractère péjoratif et est utilisée pour parler des supporters et des joueurs de Coritiba, qui sont également surnommés « Coxa ».
Cuiabá : Dourado
Retraité du football, amateur de pêche et détenteur de fermes dans le Mato Grosso, Luís Carlos Toffoli, alias Gaúcho, a eu l’idée de créer une école de football dans la capitale du Mato Grosso en 2001. C’est ainsi qu’est né le Cuiabá Esporte Clube, le premier grand défi après avoir raccroché les crampons de l’ancien attaquant qui a brillé notamment à Flamengo, Palmeiras, et Grêmio.
Initialement fondée pour se focaliser sur les catégories de jeunes et sur la participation à des tournois amateurs, la petite école de Gaúcho s’est rapidement développée avec le succès qu’on lui connaît 20 ans plus tard, avec le club qui dispute cette année la Série A du Brasileirão.
Une fois le club créé et son nom défini, il ne restait plus qu’à choisir son blason, sa mascotte et écrire son hymne. Accompagné de deux amis, Gaúcho participé à la composition de l’hymne du club, et de cet hymne est venu l’idée de définir le Dourado comme mascotte officielle. Symbole de la région du Pantanal, ce poisson d’eau douce populairement connu sous le nom de Piraju et Pirajuba, que l’on trouve généralement dans les eaux du bassin du Rio da Prata, qui traverse le Pantanal et descend jusqu’en Argentine, est réputé comme étant le Rei do Rio (roi de la rivière), en raison de ses caractéristiques prédatrices et des combats intenses qu’il livre lorsqu’il est pêché.
Le choix du Dourado comme mascotte de Cuiabá s’explique précisément par la renommée de ce poisson, considéré comme un animal « combatif » difficile à attraper.
Flamengo : O mais querido
En 1927, un concours promu par la marque d’eau minérale Salutaris et le Jornal do Brasil visait à élire le « club le plus aimé du Brésil » (o clube mais querido do Brasil). Les supporters devaient écrire le nom de leur équipe favorite sur l’étiquette de la bouteille d’eau ou sur le coupon imprimé dans le journal, et l’envoyer dûment rempli au siège du Jornal do Brasil à Rio de Janeiro. Le vainqueur remporterait la magnifique Taça Salutaris, et le « titre » du club le plus aimé du Brésil. À la fin du décompte des votes, Flamengo a a remporté le concours avec 254 850 voix. Actuellement, la Coupe Salutaris est exposée dans la salle des trophées du Clube de Regatas do Flamengo, aux côtés de la Copa Libertadores et de la Coupe Intercontinentale de 1981.
Un facteur qui a contribué à populariser la notoriété de Flamengo dans tout le pays a été la Seconde Guerre mondiale. Le Brésil étant un allié des États-Unis, deux antennes de grande capacité avaient été construites par les Américains dans les villes de Natal-RN et Belém-PA pour capter les signaux envoyés par les navires ennemis. Ces mêmes antennes permettaient également de transmettre des matchs, par radio, au nord et au nord-est du pays.
À l’époque, Rio de Janeiro étant la capitale du pays, tout ce qui se passait en terre carioca était important. En outre, la radio était le moyen de communication le plus utilisé pour les informations et, bien sûr, les retransmissions sportives. C’est ainsi que les campagnes victorieuses du Rubro-negro dans les championnats d’État du début des années 1940 se sont répandues, contribuant à populariser le club.
Aujourd’hui encore, des recherches de divers instituts spécialisés ont confirmé que le Rubro-Negro est le club qui compte le plus grand nombre de supporters dans le pays.
Autres surnoms : Mengo, Mengão, Malvadão, Fla, O Time do Povo, O Time da Massa, Rubro-Negro Carioca
Fluminense : Pó de Arroz
Le surnom de pó de arroz (poudre de riz) a été donné à Fluminense par les supporters de l’América lors d’un clássico disputé le 13 mai 1914 (score final 1-1) pour le championnat carioca. Selon la version populaire, le joueur tricolor Carlos Alberto, l’un des joueurs arrivé au Flu en provenance de l’América en 1914, se serait passé de la poudre de riz sur le visage afin de masquer sa condition de métis, ce qui a entrainé des cris des supporters de l’América, qui le connaissaient et avaient une dent contre lui pour avoir quitté le club.
Depuis ce match, chaque fois qu’ils jouaient contre Fluminense, ils surnommaient les tricolores « poudre de riz ». Le jour du match, le 13 mai, date commémorative de l’abolition de l’esclavage au Brésil, a dû contribuer à créer cette légende.
Selon le livre O America na história da cidade : « Le surnom avait un destinataire spécifique, car Carlos Alberto, étant mulâtre, avait l’habitude de se poudrer pour dissimuler sa couleur. Quand il était à Campos Sales, tout cela était considéré comme normal, mais… ce jour-là, en représailles, il avait été interprété de cette manière« .
Selon le témoignage de Marcos Carneiro de Mendonça, un autre ancien joueur des deux clubs, qui avait également quitté l’América en 1914, le produit en question était utilisé pour combattre les irritations de la peau, peut-être un produit après-rasage. Le Jornal do Brasil, dans son édition du 17 janvier 1914, publiait déjà la publicité d’un produit pour la conservation de la poudre de riz utilisée sur la peau pour cacher les taches, les points noirs et les boutons et éventuellement la peau irritée après le rasage. Il est évident que son utilisation était courante à cette époque et qu’il n’y avait probablement pas d’autre produit plus adéquat, compte tenu des ressources de l’époque.
Au fil du temps, le surnom a été accepté par les supporters de Fluminense, qui ont commencé à jeter de la poudre de riz et du talc à l’entrée des joueurs sur la pelouse, ce qui a donné lieu à de magnifiques « recibimentos » organisés par les supporters.
Autres surnoms : Tricolor, Flu, Fluzão, Nense, Máquina Tricolor (1970–1986), Time de Guerreiros (2009–2012)
Fortaleza : Leão do Pici
Alors que le football cearense en était encore qu’à ses premiers balbutiements, le club tricolore avait son siège près de la Praça General Tibúrcio, plus connue sous le nom de Praça dos Leões (Place des Lions). Avant de les affronter, certains disaient alors, « nous allons jouer contre l’équipe de la Praça do Leões », puis « contre l’équipe des Leões ». Ce surnom a aussi été gagné car l’équipe remportait quasiment tous les ans le titre de champion du Campeonato Cearense et faisait peur à ses adversaires.
Dans les années 1960, Vicente Alencar, journaliste pour l’ancienne Rádio Uirapuru, a popularisé la mascotte du Leão, un nom qui vient de l’époque de la Praça dos Leões. Après le transfert du siège du club de Gentilândia à Pici, dans les années 1960, il est devenu connu sous le nom de Leão do Pici, en référence au quartier où se trouve le Parque dos Campeonatos, le stade du club.
Autres surnoms : Tricolor do Pici, Leão do Pici, Rei Leão do Brasil, Tricolor de Aço, Laion
Parque dos Campeonatos, Clube da Garotada, Jangada Atômica, O Time Daquelas Camisas
Goiás : Maior do Centro-Oeste
Ici, rien de bien original. Ce surnom vient du fait que Goiás Esporte Clube est considéré comme le plus grand club de la région, et compte le plus grand nombre de supporters de la capitale, de l’Etat, et de la région Centre-Ouest.
Ses principaux rivaux sont Vila Nova (contre qui ils disputent le Derby do Cerrado, considéré comme le plus grand clássico de la région) et l’Atlético Goianiense. Bien que la rivalité entre Verdão et Dragão ne soit pas aussi féroce, elle a grandi ces dernières années, en raison de la progression de l’Atlético Goianiense.
Autres surnoms : Verdão, Verdão da Serra, Alviverde
Internacional : Clube do Povo
L’Internacional est appelé le « club du peuple », un surnom qui remonte à ses origines. En effet, l’origine du Sport Club Internacional est associée à l’intégration de personnes de différentes nationalités et groupes ethniques, contrairement aux autres équipes de la capitale gaúcha de l’époque, qui étaient principalement composées de joueurs d’origine allemande.
Trois frères sont directement responsables de la fondation du club : Henrique Poppe Leão, José Eduardo Poppe et Luiz Madeira Poppe. Ils sont arrivés à Porto Alegre vers 1908, à une époque où le football était florissant au Brésil et ont décidé de fonder l’Inter le 4 avril 1909. Cette décision a été prise après qu’ils aient cherché des clubs pour faire du sport et qu’ils aient été rejetés parce qu’ils appartenaient à la communauté italienne.
Ainsi, contrairement aux autres associations gaúchas, qui étaient limitées aux descendants allemands, le Colorado est né ouvert à tous les groupes ethniques. Cette pensée progressiste est restée dans l’essence du club. En 1925, alors que la présence de joueurs noirs était encore un tabou au Brésil, Dirceu Alves a été le premier à porter le maillot rouge.
Pour identifier l’Inter comme un club populaire, dans les pages sportives de l’ancienne Folha Desportiva et du journal A Hora, la figure du « Negrinho » est apparue dans les années 1950. Au fil du temps, Negrinho a fini par devenir Saci, celui qui aime tendre des pièges aux gens, par analogie avec ce que ferait l’Internacional sur les terrains de football. La mascotte est entrée officiellement dans le statut du club en 2006. Son créateur, Monteiro Lobato lui a associé ce caractère espiègle pour faire allusion à l’équipe qui gagnait tout sur son passage dans les années 40, connue sous le surnom de « Rolo Compressor ».
Le « Rolo Compressor »
Le Rolo Compressor était une équipe extrêmement offensive, qui a évolué de 1940 à 1948, et reporté huit championnats d’État en neuf ans. La raison d’une telle supériorité remonte à 1928, année où l’Inter a commencé à utiliser des joueurs noirs dans son effectif, une pratique que le rival Grêmio n’a adoptée qu’en 1952. Cela a fini par renforcer l’équipe, qui n’avait aucune restriction et se retrouvait toujours avec les meilleurs joueurs, en plus de gagner ce surnom affectueux de « Club du peuple ».
C’est ainsi qu’au fil des ans, l’Inter s’est identifié aux classes modestes de la société gaúcha, non seulement dans les tribunes mais aussi sur le terrain.
Autres surnoms : Inter, Colorado, Clube do Povo, Celeiro de Ases, Nação Colorada, Orgulho do Brasil, Rolo Compressor, Campeão de Tudo
Juventude : Papo
Le terme Papada, que l’on peut ici traduire par tchatche, est né dans les années 1920, d’abord comme une moquerie des supporters adverses, qui affirmaient que les supporters de la Juventude n’avaient que de la bouche (papo) par rapport au football qu’ils pratiquaient. Il n’a pas fallu longtemps pour que ces derniers renversent l’histoire et adoptent fièrement ce nom, qui perdure jusqu’à aujourd’hui. La Papada est d’ailleurs le nom d’un des groupes de supporters organisé du Esporte Clube Juventude.
Autres surnoms : Ju, Juve, Papo, Maior do Interior, Jaconero, Verdão, Alviverde
Palmeiras : Porco
Il existe deux versions concernant ce surnom donné aux Palmeirenses. La première dit que le terme porco (cochon) est apparu à l’époque de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les Italiens qui vivaient dans le pays ont souffert de la répression et des préjugés, étant traités, entre autres, de « cochons ». Les supporters de Palmeiras auraient alors souffert de cette répression, car ils étaient majoritairement immigrés italiens ou descendants d’Italiens.
La deuxième version raconte que ce surnom est apparu dans les années 1960, lorsque des éléments du club rival, Corinthians, ont commencé à appeler ainsi les Palmeirenses de façon péjorative.
Tout a commencé en 1969, lorsque deux joueurs du Corinthians sont morts dans un accident de voiture. Pour inscrire de nouveaux joueurs dans le championnat de l’Etat de São Paulo, l’équipe alvinegra avait besoin de l’approbation unanime de tous les autres clubs participant au tournoi. Cependant, le représentant de Palmeiras a été le seul à voter contre leur inclusion, provoquant l’indignation des Corinthiens, qui ont critiqué « l’esprit cochon » du dirigeant.
Lors de la première confrontation qui a suivi cette affaire, les supporters alvinegros ont commencé à appeler le rival de « porco » et le surnom est devenu la pire insulte pour les alviverdes, qui pendant des décennies ont détesté être surnommés ainsi.
Après des années d’offenses, João Roberto Gobbato, alors directeur marketing du club, lance l’idée d’assumer le cochon en 1986 et de l’adopter en tant que mascotte. Cette mesure visait à désarmer les rivaux. L' »officialisation » de la mascotte a eu lieu lorsque le milieu de terrain Jorginho a posé avec un petit cochon sur ses genoux pour la couverture du magazine Placar de cette année-là.
Retrouvez cette histoire ainsi que de nombreuses autres dans notre article sur l’histoire du Derby Paulista.
Autres surnoms : Verdão, Porco, Academia
Red Bull Bragantino : Massa Bruta
Ce surnom de Massa Bruta a été donné par la presse régionale, dans les premières années d’existence de l’équipe, lorsque le Clube Atlético Bragantino de l’époque a remporté la Taça Raul Leme, en battant le rival Bragança Futebol Clube.
Pour comprendre la rivalité, revenons en arrière. Des désaccords en 1927 au sein du Bragança Futebol Clube, club amateur traditionnel de la ville, ont conduit à la fondation du Clube Atlético Bragantino (aujourd’hui Red Bull Bragantino), sous la présidence de José de Assis Gonçalves Júnior. Le 8 janvier 1928, le conseil d’administration du club a prêté serment, une date qui prévaudra comme date officielle de fondation, après une assemblée qui a eu lieu en 1930. L’année suivante, Braga a remporté la Taça Raul Leme contre son rival, le Bragança FC, et a gagné le surnom de Massa Bruta par la presse locale.
Autres surnoms : Braga, Os Braga Boys
Santos : Peixe
Santos est une autre équipe qui a « gagné » son surnom à la suite de moqueries d’un rival. Tout a commencé en 1933 lorsque des supporters de São Paulo da Floresta (club qui n’existe plus depuis 1935) ont provoqué les Santistas en plein Vila Belmiro, les traitant de « peixeiros » (pêcheurs), en raison de leur origine côtière. À l’époque, les Santistes ont répondu qu’ils étaient « peixeiros avec une grande fierté » et le symbole a fini par être adopté jusqu’à devenir la mascotte du club.
Autres surnoms : Alvinegro Praiano, Alvinegro da Vila, SeleSantos, Santástico, Leão do Mar, Meninos da Vila
São Paulo : Clube da Fé
Créé le 25 janvier 1930, le São Paulo Futebol Clube est né de l’union entre l’Associação Atlética das Palmeiras et une grande partie des joueurs et certains membres du conseil d’administration du Club Athletico Paulistano (qui avait décidé de fermer le département de football en 1929). Bien que récemment fondé, le club s’est vite retrouvé au sommet du football local. Malgré tout, certains dirigeants, mécontents de la direction prise par le football dans le pays, ont décidé de fusionner avec le Clube de Regatas Tietê, mettant ainsi fin au département football.
La partie administrative du club a alors été regroupée dans le Clube de Regatas Tietê, qui a incorporé tous les actifs physiques et, en échange, devait payer les dettes de São Paulo et ne pouvait pas utiliser les couleurs, les maillots ou les symboles du SPFC. C’est ainsi qu’est né le Tietê-São Paulo.
Après cette fusion avec le CR Tietê, plusieurs anciens membres du Tricolor Paulista, mécontents de tout ce qui s’était passé, ont décidé de reconstituer l’équipe de football, et c’est ainsi qu’est né le Clube Atlético São Paulo le 4 juin 1935. Le 16 décembre 1935, le São Paulo Futebol Clube a refait surface, ce qui, après tant de déboires et de résurrections, lui a valu le surnom de « Clube da Fé » (Club de la foi) de la part du journaliste Tomás Mazzoni.
O mais querido
Le São Paulo Futebol Clube a reçu le titre de « O Mais Querido » (le plus aimé) durant la période de la dictature de Vargas, au cours de laquelle le déploiement des drapeaux d’État était interdit. À l’occasion de l’inauguration du stade Pacaembu, le 27 avril 1940, le Tricolor Paulista est entré sur la pelouse en portant le nom et les couleurs de l’équipe, qui sont les mêmes que celles de l’État de São Paulo. Le stade entier et les animateurs de toutes les stations de radio, révoltés par la censure, ont ovationné l’équipe, qui porte aujourd’hui encore les couleurs rouge, blanc et noir.
Le lendemain, le journal A Gazeta Esportiva imprime sur sa page de couverture le titre « Le club le plus aimé de la ville ». Quelque temps plus tard, le DEIP (Département d’État de la presse et de la propagande) a organisé un concours public entre les supporters de tous les clubs de l’époque, avec le Corinthians et Palestra Itália qui étaient les favoris, car ils comptaient le plus de supporters. Mais finalement, le vainqueur a été São Paulo avec 5 523 voix, soit plus que la somme des voix de ses deux principaux rivaux. Aujourd’hui encore, le slogan « O Mais Querido » figure sur les formulaires de correspondance du club.
Autres surnoms : Tricolor Paulista, Tricolor do Morumbi, Clube da Fé, Soberano, O Mais Querido, Expressinho Tricolor, O Maior Campeão Internacional
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